DocumentationComptes rendus

Pragana Dantas, Marta et Henriques Pereira De Souza, Germana (dir.) (2016) : A tradução de obras francesas no Brasil : trajetórias, debates, deslocamentos. Campinas : Pontes Editores, 184 p.[Notice]

  • Denise Capra

…plus d’informations

  • Denise Capra
    Université de Montréal, Montréal, Canada

Ce volume du recueil Histórias da Tradução regroupe les interventions survenues au cours de la IIIe Rencontre des traducteurs d’oeuvres littéraires françaises au Brésil, organisée conjointement par le Programme de spécialisation en lettres et la Coordination du programme de baccalauréat en traduction de l’Université fédérale de la Paraíba, qui a eu lieu en octobre 2014 à João Pessoa. Ce livre est la suite des recueils précédents organisés à l’occasion des Ire et IIe Rencontres des traducteurs d’oeuvres littéraires françaises, qui ont eu lieu respectivement en 2006 et 2009. Il ressort des articles qui composent ce recueil que les littératures nationales, par le biais de la traduction, entrent en compétition avec d’autres traductions et modèles, de manière directe ou implicite, dans l’analyse des oeuvres françaises traduites au Brésil. Le recueil débute par une réflexion à propos des inégalités et des asymétries qui régissent la circulation internationale de la littérature. Dans Éléments pour une cartographie de la littérature québécoise au Brésil : textes, parcours, acteurs, Marc Charron se penche sur deux romans québécois, Une histoire américaine de Jacques Godbout et Ru de Kim Thúy. L’auteur remet en question le rôle centralisateur de la France dans la circulation des littératures en français, y compris dans la littérature québécoise, en abordant la pertinence de faire coïncider la discussion sur la traduction dans l’espace latino-américain et la problématisation de l’américanité partagée. En revanche, dans Transpiration et récréation poétiques : une réflexion critique sur la traduction brésilienne d’« Exercice de style » de Raymond Queneau, Lia Araújo, M. de Lima et Germana Henriques Pereira de Sousa examinent les choix faits par Luiz Rezende dans la traduction brésilienne d’Exercices de style de Queneau. Les auteures, évoquant l’éthique dans le processus de la traduction, invitent les lecteurs à des questionnements théoriques sur les choix du traducteur quant à la visibilité de l’Autre et la traduction ethnocentrique. Marie-Hélène C. Torres établit, dans Le pouvoir anthropophagique du traducteur : entre tradition et innovation, un dialogue avec plusieurs théoriciens de la traduction. Elle problématise la figure du traducteur comme anthropophage, celui qui révèle ou annexe l’étranger, et met en regard les stratégies de traduction et la question de l’invisibilité. L’auteure présente deux questions fondamentales : l’agentivité du traducteur à travers ses stratégies et la lutte consciente, ou non, pour la visibilité ou la reconnaissance internationale d’une littérature. Elle-même traductrice, Ivone C. Benedetti présente dans Traduction des sciences humaines : quelques questions à propos de la formation des traducteurs une réflexion sur la préparation du traducteur au marché du travail. En mettant l’accent sur la formation dans les humanités françaises au Brésil, le texte reprend l’historique des transformations survenues au cours des cinquante dernières années dans le système d’éducation brésilien. La philosophie a été éliminée du cursus et l’histoire a perdu son statut de matière critique. Benedetti analyse les conséquences de ces lacunes pour la formation du futur traducteur qui travaille dans le domaine des sciences humaines. Dans Les réserves de la traductrice : traduire d’autres domaines avec la psychanalyse, Márcia Atalla Pietroluongo narre l’expérience d’une traductrice officielle au Brésil devant traduire le verbe réserver, dans le cadre d’une décision de justice en français. À partir de son histoire, il est possible de suivre les hésitations, les angoisses et les prises de décision qu’implique la traduction, surtout dans un texte juridique ayant un impact réel sur les personnes impliquées dans le procès. Les six parties prenantes de l’histoire créent une trame dont l’aboutissement permet à l’auteure de montrer de quelle manière la psychanalyse peut aider à mieux comprendre la subjectivité du traducteur dans …

Parties annexes