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Dans un contexte de globalisation des marchés, la connaissance est souvent dispersée à travers différents lieux. Les organisations doivent faire face à un challenge : comment organiser le partage de connaissances entre des unités dispersées géographiquement ? L’émergence de communautés de connaissance (communautés de pratique, collectifs, communautés épistémiques, Fab Lab, réseaux de pratique, communautés d’utilisateurs….) est souvent encouragée pour consolider les interactions et le partage effectif de connaissances autour de pratiques communes locales et nationales. Pour les grandes organisations étendues géographiquement, le challenge de maintenir ces communautés de connaissance effectives est croissant. L’action positive de ces communautés ne se limite pas aux affaires et il est intéressant d’analyser leur rôle dans les villes. Ces communautés proposent un schéma de coordination des acteurs alternatif au marché et aux organisations.

Pour offrir des éclairages sur ces points essentiels, ce numéro spécial propose une sélection de cinq travaux présentés lors du premier Symposium Knowledge Communities Observatory (KCO) organisé en partenariat avec l’université de Strasbourg, le Beta CNRS et Mosaïc HEC Montréal à Kedge Business School Toulon en juin 2015 sur le thème « l’Apport des Communautés de Pratique et des Réseaux de Pratique dans les Organisations et dans les Villes Intelligentes ». Le Symposium KCO est une activité du club de recherche appliquée KCO pour les entreprises qui ont le besoin d’accroître le partage de connaissance interne et d’accélérer l’innovation et la créativité avec des communautés de connaissance (communautés de pratique, collectifs, communautés d’experts, Fab Lab, communautés d’utilisateurs, espaces de co-working…)

Le premier article étudie le rôle des communautés de pratique dans l’innovation à l’échelle d’une firme multinationale. Proposé par Mathias Guérineau, Sihem Ben Mahmoud-Jouini, Florence Charue-Duboc, cet article intitulé « Le rôle des communautés de pratiques et de leur coordination dans le développement et le déploiement des innovations dans une multinationale» permet de montrer le rôle d’une communauté pilotée et d’une communauté autonome et spontanée ainsi que leur mode de coordination qui a conduit au succès d’une innovation.

Dans le deuxième article, Florence Crespin-Mazet, Karine Goglio-Primard, Corinne Grenier présentent un type particulier de communauté de connaissance, le collectif social. Leur article intitulé “Social Collectives: A Partial Form of Organizing That Sustains Social Innovation” mobilise à la fois la littérature basée sur la pratique et la littérature organisationnelle pour déterminer les mécanismes organisationnels permettant à un collectif social d’introduire avec succès l’innovation dans le champ de l’arrêt cardiaque. Le cas éclaire la manière dont ce collectif a acquis les caractéristiques d’une organisation partielle pour défendre sa cause.

Emmanuel Bonnet, Pascal Lièvre, Cécile Godé, analysent ensuite dans leur article « Le projet d’exploration au prisme d’une théorie sociale de l’apprentissage » un cas de simulation d’exploration martienne. Dans cet article, ils étudient le fonctionnement d’une équipe projet d’exploration à travers la théorie sociale de l’apprentissage associée à la notion de communauté de pratique. Ils identifient les dynamiques de structuration qui permettent de développer un processus d’apprentissage collectif dans ce type de projet.

Dans son article intitulé “The local and global knowledge dynamics through communities. The case of communities of makers and social entrepreneurs in Barcelona » Ignasi Capdevila étudie les dynamiques de connaissances locales et globales de deux communautés de pratique : les « makers » et les entrepreneurs sociaux à Barcelone. Ses résultats montrent que les membres des communautés participent à un buzz local à travers une proximité cognitive avec leurs pairs. Les communautés locales partagent aussi des connaissances avec des communautés distantes à travers la création de réseaux de pratique inter-organisationnels. Quatre dynamiques de connaissances sont analysées : buzz local, pipeline local, buzz global et pipeline global.

Enfin, Kim-Marlène Le et Julien Pénin observent dans leur article intitulé « Appropriation under low intellectual property regimes : the role of communities in the online alternative adult entertainment industry » le rôle des communautés d’utilisateurs dans la pornographie alternative. Ils analysent comment ces communautés renforcent et contribuent aux stratégies des producteurs pour prévenir les copies massives de contenu.


In a globalization context, knowledge is often dispersed across different locations. Organizations are therefore facing the challenge of how to organize knowledge sharing between geographically dispersed business units. The emergence of Knowing Communities (communities of practice (CoPs), collectives, fab lab, networks of practice (NoPs), epistemic communities, users communities…) is often encouraged to consolidate interactions and effective sharing of knowledge around local and national practice. Large and geographically spread organizations increasingly face the challenge of keeping these communities effective. The positive action of these communities is not confined to business. It’s very interesting to analyze the role of Knowing Communities in cities. These Communities propose a pattern of coordination among actors that is an alternative to markets and organizations. To provide insights on this essential point, this special issue offers a selection of five works presented at the first Knowledge Communities Observatory (KCO) Symposium organized in collaboration with the University of Strasbourg, Beta CNRS and Mosaïc HEC Montreal, at Kedge Business School Toulon in June 2015 on “Communities of Practice and Networks of Practice in Organizations and Smart Cities”. KCO Symposium is an activity of the Applied Research Club KCO for companies that have the need to increase internal knowledge sharing, and to accelerate innovation and creativity with Knowing Communities.

The first article examines the role of communities of practice in the development of innovations in a multinational firm. In their article entitled “Role of community of practices and their coordination in the innovation development and deployment within a multinational corporation” Mathias Guérineau, Sihem Ben Mahmoud-Jouini, Florence Charue-Duboc, show the role of two communities: a managed community and a self-organized, autonomous, and spontaneous community. The authors analyzes their coordinating mechanisms to carry out successful innovation.

In the second article, Florence Crespin-Mazet, Karine Goglio-Primard, and Corinne Grenier present a specific type of knowing community, a social collective. Their article entitled “Social Collectives: A Partial Form of Organizing That Sustains Social Innovation” mobilizes the organizational and practice-based literature to determine the organizational mechanisms enabling a social collective to successfully introduce innovation in the field of cardiac arrest. The case study highlights how this collective acquired characteristics of a partial organization to defend its cause.

In their contribution “Exploration Project through the prism of a social theory of learning” Emmanuel Bonnet, Pascal Lièvre, and Cécile Godé then discuss the case study of a Martian exploration simulation. In this article, they study the working of an exploration project team through the lens of the learning social theory built on the notion of community of practice. They identify structuring dynamics that enable the development of a collective learning process in this type of project.

In his article entitled “The local and global knowledge dynamics through communities: The case of communities of makers and social entrepreneurs in Barcelona,” Ignasi Capdevila studies the local and global knowledge dynamics of two communities of practice: makers and social entrepreneurs in Barcelona. His results show that community members participate in a ‘local buzz’ through a cognitive proximity with their peers. Local communities also share knowledge with distant communities through the creation of inter-organizational networks of practice. Four knowledge dynamics are analyzed: local buzz, local pipelines, global buzz, and global pipelines.

Finally, in their article entitled “Appropriation under low intellectual property regimes: the role of communities in the online alternative adult entertainment industry” Kim-Marlène Le and Julien Pénin observe the role of users communities in the alternative pornography. They analyze how these communities reinforce and contribute to producers’ strategies for preventing the massive copying of content.


En un contexto de globalización de los mercados, el conocimiento se dispersa a menudo por diferentes lugares. Las organizaciones se enfrentan a un desafío: ¿cómo compartir los conocimientos entre unidades geográficamente dispersas? La aparición de comunidades de conocimiento (comunidades de práctica, colectivas, epistémicas, Fab lab, redes de práctica, comunidades de usuarios...) se recomiendan a menudo para consolidar las interacciones y el intercambio efectivo de conocimientos alrededor de prácticas comunes, locales y nacionales. Para las grandes organizaciones, expandidas geográficamente, el desafío de mantener estas comunidades de conocimiento efectivas es creciente. La acción positiva de estas comunidades no se limita a los negocios y es interesante analizar el papel que juegan en las ciudades. Estas comunidades proponen un esquema de coordinación de los actores como alternativa al mercado y a las organizaciones.

Para ofrecer una idea sobre estos puntos esenciales, este número especial brinda una selección de cinco trabajos presentados en el primer Symposium Knowledge Communities Observatory (KCO), organizado en colaboración por la Universidad de Estrasburgo, el Beta CNRS y Mosaïc HEC Montréal en la Kedge Business School Toulon, en junio de 2015, sobre el tema “La contribución de las comunidades de práctica y de las redes de práctica en organizaciones y en ciudades inteligentes”. El Symposium KCO es una actividad del club de investigación aplicada KCO para las empresas que necesitan aumentar la repartición de conocimiento interno y acelerar la innovación y la creatividad con las comunidades de conocimiento (comunidades de práctica, colectivas, comunidades de expertos, Fab Lab, comunidades de usuarios, espacios comunes de trabajo o co-trabajo...)

El primer artículo examina el papel de las comunidades de práctica en la innovación a escala de una empresa multinacional. Propuesto por Mathias Guérineau, Sihem Ben Mahmoud-Jouini, Florence Charue-Duboc, este artículo titulado “El papel de las comunidades de práctica, su coordinación en el desarrollo y despliegue de las innovaciones en una multinacional” permite mostrar el papel que desempeñan una comunidad impulsada y una comunidad autónoma y espontánea, así como el modo de coordinación que ha llevado al éxito de una innovación.

En el segundo artículo, Florence Crespin-Mazet, Karine Goglio-Primard y Corinne Grenier presentan un tipo particular de comunidad del conocimiento: el colectivo social. Su artículo titulado “Colectivos sociales: una forma parcial de organización que apoya la innovación social” recurre, a la vez, a la literatura basada en la práctica y a la literatura organizacional para determinar los mecanismos organizacionales que permiten a un colectivo social introducir con éxito la innovación en el campo de los paros cardíacos. El caso muestra el modo en el que este colectivo ha adquirido las características de una organización parcial para defender su causa.

Emmanuel Bonnet, Pascal Lièvre y Cécile Godé, analizan en su artículo “El proyecto de exploración visto a partir de una teoría social del aprendizaje” un caso de simulación de exploración marciana. En este artículo, los autores estudian el funcionamiento de un equipo proyecto de exploración a través de la teoría del aprendizaje social asociada a la noción de comunidad de práctica. Identifican, así, las dinámicas de estructuración que permiten desarrollar un proceso de aprendizaje colectivo en este tipo de proyectos.

En su artículo titulado “Dinámicas del conocimiento locales y globales a través de comunidades. El caso de las comunidades de "makers" y de emprendedores sociales en Barcelona” Ignasi Capdevila estudia las dinámicas de conocimientos locales y globales de dos comunidades de práctica: los “makers” y los emprendedores sociales, en Barcelona. Los resultados de su trabajo muestran que los miembros de las comunidades participan en un buzz local a través de una proximidad cognitiva con sus pares. Las comunidades locales comparten también conocimientos con comunidades remotas mediante la creación de redes de práctica interorganizacionales. Se analizan cuatro dinámicas de conocimientos: buzz local, pipeline local, buzz global y pipeline global.

Para terminar, Kim-Marlène Le y Julien Pénin observan, en su artículo titulado “La apropiación en un regimen de baja proteccion de la propiedad intelectual : el papel de las comunidades en la industria del entretenimiento para adultos alternativa en línea”, el papel que juegan las comunidades de usuarios en la pornografía alternativa. Analizan cómo estas comunidades refuerzan, y contribuyan a, las estrategias de los productores para prevenir copias masivas de contenido.