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Titre de l’ouvrage : Algorithmes et décisions publiques
Date de publication : 1 er trimestre 2019
Collection « Les Essentiels d’Hermès » CNRS Éditions
Coordinateur de l’ouvrage : Gilles Rouet, Professeur à l’UVSQ

L’ouvrage s’intéresse aux rôles des algorithmes dans le champ de la décision publique. Le terme est utilisé pour « désigner couramment le traitement de données, induisant le recours à un programme informatique pour une série d’opérations plus ou moins impossibles ou fastidieuses à réaliser autrement et nécessitant une grande quantité d’informations ».

Les différentes contributions présentent les possibles applications des algorithmes dans les décisions publiques avec leurs enjeux et les risques associés. Les contributions montrent la diversité des champs d’application des décisions qu’il s’agisse des domaines de la santé avec la contribution d’Emmanuel Chazard, de la justice (cf. analyse de Boris Barraud), de la police (cf. article de Bilel Benbouzid) ou encore de la sécurité routière (cf. étude de Laurent Carnis).

L’exemple du dispositif APB (Admission Post-Bac), remplacé désormais par Parcoursup et destiné à réguler l’orientation des lycéens vers l’enseignement supérieur, illustre les difficultés d’application et d’acceptation par les usagers/citoyens d’une démarche décisionnelle algorithmique. La difficulté est d’autant plus grande que les agents chargés de mettre en oeuvre ces décisions ignorent très souvent le fonctionnement de ces boîtes noires et ne peuvent donc les expliquer aux usagers.

Mais l’ouvrage va bien au-delà d’une analyse de la diffusion de ce type de décisions, il pose la question centrale de la responsabilité des décideurs publics et des citoyens, avec l’extension des outils algorithmiques. Il interroge tout d’abord sur le risque de déresponsabilisation dans cette nouvelle culture décisionnelle où des décideurs publics n’obéiraient qu’à des choix définis par des algorithmes, dans le cadre d’une « action publique algorithmique ». Il pointe les risques liés au déploiement des algorithmes au sein des modes de gouvernance valorisant l’implication citoyenne (cf. l’analyse Stéphane Magne et Thierry Côme ou de Clément Mabi). Ces travaux nous sensibilisent dans la ligne des travaux de Morozov (2014) sur les risques liés aux décisions algorithmiques et à son « solutionnisme » (le fait de tout résoudre en un clic en ligne) qui peut conduire à des décisions aux antipodes de l’intérêt public

Les auteurs juristes, gestionnaires, spécialistes en sciences de l’information et de la communication, praticiens hospitaliers, enseignants-chercheurs en innovation, chercheurs et président d’une autorité dans le domaine du numérique, tous reconnus dans leur domaine, apportent par leurs regards croisés des analyses très riches sur le rôle des algorithmes dans la prise de décision publique.

Titre de l’ouvrage : Manager les paradoxes dans le secteur public
Editions : Presses de l’Université Laval
Coordinateurs : Aurélien Ragaigne (Université de Poitiers), Yves Emery et David Giauque (Université de Lausanne)
Date de publication : 1er trimestre 2019

Cet ouvrage collectif fruit du travail de recherche de 15 chercheurs et praticiens s’intéresse à la question des paradoxes du management dans le secteur public. Les paradoxes sont co-substantiels du management des organisations publiques ou privées. Toutefois la diffusion, lors de ses 30 dernières années, de nouvelles méthodes de gestion issues du privé, ainsi que leur sédimentation progressive au sein de structures bureaucratiques ont à la multiplication des paradoxes dans le secteur public.

Confrontant les exigences du New Public Management avec les pratiques des services, ces organisations publiques sont porteuses de paradoxes, c’est-à-dire de contradictions persistantes.

Dépassant le constat des injonctions paradoxales, ils montrent que celles-ci sont à la fois une source d’inconfort, de souffrance, voire de paralysie cognitive et comportementale, pour les managers, tout autant qu’un élément moteur des dynamiques organisationnelles, vecteur d’apprentissage, de créativité et d’innovation.

L’ouvrage procède en deux temps. Dans une première partie, il présente les différentes injonctions auxquelles sont confrontés les managers et leurs enjeux. Dans une deuxième partie, il procède à une compréhension fine de paradoxes à travers des exemples puisés dans des contextes multiples de management (hôpitaux, collectivités, etc.).

Dans cet ouvrage, les managers des organisations du secteur public sont en tension en raison de changements sans cesse résultant de perpétuelles réformes, elles n’ont pas le temps de digérer les conséquences d’un changement organisationnel que, déjà, d’autres réformes sont mises en oeuvre.

Cet ouvrage met en question la place des dispositifs de gestion (tels que le développement d’une gouvernance par indicateurs) qui inspirées du New Public Management renforcent paradoxalement les activités bureaucratiques du manager aux dépens de l’esprit entrepreneurial.

Les acteurs de terrain, censés fournir les prestations au public, passent de plus en plus de temps à « rendre des comptes » et à renseigner les indicateurs de gestion, au détriment des activités centrales de leur métier. Les salariés éprouvent une perte de sens, ils ne comprennent pas pourquoi ils doivent consacrer tant de temps dans des activités bureaucratiques aussi stériles que de remplir des rapports administratifs sur la manière dont ils ont réalisé leurs activités.

Titre de l’ouvrage : Energy, Climate and tourism: a dynamic standardization process for the planet
Editions Cambridge Scholar 2019
Co-auteurs : Erick LEROUX et Jean-Marc LUSSON

A partir d’un large spectre d’informations, de documents de référence et d’exemples documentés relatifs aux domaines du développement durable, de la responsabilité sociétale et de la normalisation, cet ouvrage a pour but d’amener progressivement le lecteur à prendre pleinement conscience des enjeux qui se jouent actuellement en matière de transition énergétique et écologique. Les auteurs abordent à ces questions à partir d’exemples issus notamment dans les secteurs des transports et du tourisme.

Le parti pris des auteurs est d’accompagner la présentation de concepts de nombreux exemples – programmes – projets concrets et d’approfondir les connaissances – méthodes – outils – classifications – normes auxquels il est fait référence. Les auteurs fournissent une vision dynamique et totalement actualisée de cette question du développement durable afin de faire ressortir les principaux effets du changement climatique ainsi que ceux découlant de l’accélération des progrès technologiques et de l’augmentation du volume des informations et connaissances.

Cet ouvrage aborde les questions centrales du management environnemental à savoir celles de la normalisation et de la certification des produits et services, processus et management, au travers de différentes thématiques liées à l’énergie et à ses utilisations. Les auteurs proposent au travers des exemples issus des domaines des transports et du tourisme, une vision, une projection à long terme.

Cet ouvrage répond à des questions centrales sur les données, la convergence des normes et leur effet sur le processus d’adaptation nécessaire. A quelles données peut-on se fier pour conduire des processus d’atténuation des effets négatifs sur l’environnement, ou pour mener à bien un processus d’adaptation des activités humaines aux changements climatiques ? Comment peut-on tirer parti de la convergence qui se dessine entre les grandes normes de management et les autres normes, référentiels, comptes satellites régionaux et tableaux d’externalités pour mieux utiliser le volume croissant de données disponibles au profit des décideurs publics ou privés qui souhaitent réduire leurs émissions de GES et s’engager dans la transition socio-écologique ? Quelle hiérarchie des normes mettre en place pour accompagner les acteurs d’un développement de qualité, plus responsable et plus durable ?