Recensions

Pilote, A. (2014). Francophones et citoyens du monde. Éducation, identités et engagement. Québec : Presses de l’Université Laval[Notice]

  • Alessandra Froelich

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  • Alessandra Froelich
    Étudiante au doctorat, Faculté d’éducation, Université de Sherbrooke

Cet ouvrage collectif rassemblant les textes d’auteurs issus de milieux variés vise à présenter la diversité des pratiques sociales et des expressions identitaires de la francophonie canadienne à l’heure actuelle. En allant au-delà des aspects linguistiques, les chapitres traitent surtout de la question de la participation citoyenne des jeunes francophones. Comment s’engagent-ils dans la société? Quelle place la langue et la culture d’expression française occupent-elles dans cet engagement? Autant de questions qui font l’objet de cet ouvrage. Les deux premiers chapitres s’attardent à l’impact des orientations normatives implicites à l’école sur le type de citoyen qu’elle forme. Dans le chapitre d’ouverture (Vers un entrepreneuriat citoyen en milieu scolaire), Mathias Pépin examine de manière critique des voies prometteuses de l’entrepreneuriat comme participation citoyenne en milieu scolaire. L’auteur présente des pratiques mises en place au Québec et examine le rôle des valeurs sous-jacentes aux activités réalisées ainsi que leur impact sur la formation des jeunes citoyens. En ce sens, dans le deuxième chapitre (Engagement scolaire et curriculum caché: une approche compréhensive et critique centrée sur le discours des jeunes) Marie-Odile Magnan, Annie Pilote et Marjorie Vidal présentent une réflexion critique sur les différentes approches théoriques de l’engagement scolaire des jeunes. Les auteures y expliquent, de manière détaillée, les arguments qui les conduisent à adopter une posture méthodologique visant à appréhender l’engagement scolaire en tant que processus dynamique et à comprendre ce que les jeunes pensent de leur parcours scolaire. Les deux chapitres suivants portent sur le rôle de la langue française dans la participation citoyenne des immigrants. Dans le chapitre trois (Le Centre d’auto-apprentissage du français pour immigrants: espace d’engagement envers la langue française?), Claudia Prévost fait état des expériences d’immigrants adultes qui apprennent le français. Cherchant à comprendre les sources et les manifestations tangibles de l’engagement envers l’apprentissage du français, l’auteure propose une recherche ethnographique auprès de deux immigrants et d’un intervenant en francisation. Les récits mettent en relief le fait que la principale motivation des sujets interviewés pour apprendre ou enseigner le français est l’intégration à la société d’accueil, qui semble passer par la compréhension des subtilités de la culture québécoise. Dans le chapitre quatre (La perception de la citoyenneté chez les jeunes immigrants et leurs parents en milieu acadien du Nouveau-Brunswick), Aïcha Benimmas, Jimmy Bourque et Sébastien Poirier discutent des différences générationnelles au sujet de la perception de la citoyenneté, exprimées par des jeunes immigrants et par leurs parents installés au Nouveau-Brunswick. Les résultats de l’étude les amènent à s’interroger sur les raisons pour lesquelles la question des rapports de pouvoir entre la majorité anglophone et la minorité francophone et immigrante est absente du discours des personnes interrogées? Jusqu’à quel point la société d’accueil favorise-t-elle ce type de discussion? Dans un contexte où la diversité ethnoculturelle, linguistique et religieuse est croissante, l’école est appelée à jouer un rôle crucial dans la formation de citoyens à la fois ouverts aux différences et conscients des éléments qui rassemblent les membres de différentes communautés autour d’un noyau commun. Que pensent les futurs enseignants de la diversité en contexte scolaire francophone? Dans le cinquième chapitre (Réflexions d’enseignants autour de la notion de diversité et ses intersections en contexte scolaire francophone minoritaire), Marianne Jacquet se questionne sur les significations du terme «diversité» et sur ce qu’il représente pour les enseignants en formation. Les résultats de son enquête mettent en lumière l’absence de posture critique de la part des interviewés. Toujours en lien avec le rôle des enseignants, Diane Gérin-Lajoie présente, dans le chapitre six (Le discours du personnel enseignant sur son travail quotidien), une étude ethnographique réalisée auprès d’enseignantes oeuvrant dans une école francophone …