Les comptes rendus

Faire de sa vie une histoire. Théories et pratiques de l’histoire de vie en formation. Alex Laine, Paris, Desclée de Brouwer, 1998, 276 p. [Notice]

  • Louise Carignan

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  • Louise Carignan
    Étudiante au doctorat en travail social
    Université de Montréal, Université McGill

À l’aube de ce millénaire, le livre d’Alex Laine répond à une préoccupation bien contemporaine des individus, soit celle de la quête de sens de la vie. Alex Laine est spécialisé en sciences de l’éducation ; il a enseigné la philosophie et il est actuellement chargé de formation et de recherche au ministère de la Jeunesse et des Sports en France. Comme l’indique le sous-titre, le contenu de ce livre explique les théories et les pratiques de l’histoire de vie en formation, comment les individus forment l’histoire de leur vie ou encore comment ils peuvent faire de leur vie une histoire en formation. Bref, ce livre explique comment mettre en oeuvre une formation avec les adultes qui a pour but de faire une construction de sens de leur vie à partir de leur propre histoire de vie. Cet ouvrage se divise en quatre parties. En première partie, Laine définit les histoires de vie comme une démarche qui consiste à faire découvrir par le sujet lui-même, à un moment de sa vie, son processus identitaire, ses legs familiaux et sociaux et à lui faire comprendre l’arrimage du déterminisme externe et de son initiative personnelle pour construire le sens de sa vie. L’auteur précise les différentes formes sous lesquelles nous pouvons les rencontrer, les problèmes qu’elles soulèvent et les enjeux idéologiques de leur succès actuel. Il parle principalement du champ de formation des adultes et les attentes dont les formateurs sont porteurs, de l’environnement culturel, social et scientifique des histoires de vie et du processus historique qui a conduit à leur émergence dans une société moderne individualiste. En deuxième partie, Laine présente les trois principaux courants de pratique des histoires de vie que nous retrouvons dans le domaine de la formation, de la psychothérapie et de la recherche. Laine s’efforce d’identifier les grandes orientations, les courants d’idées, les promoteurs et les principaux animateurs de ces pratiques de formation. Il distingue le récit de vie de l’histoire de vie comme étant seulement un moment dans le processus de production d’un histoire de vie. Il définit l’histoire de vie comme une énonciation structurante qui a sélectionné, trié, classé, hiérarchisé les événements présentés en fonction de la place que le narrateur leur reconnaît et leur donne dans l’histoire de sa vie. En d’autres mots, cet auteur perçoit l’histoire de vie comme une alchimie complexe et singulière qui est identifiée par le sujet afin de mieux s’approprier sa destinée, son évolution et sa croissance personnelle. En troisième partie, l’auteur traite de l’histoire de vie comme d’un processus d’apprentissage et de formation de soi, des objectifs que l’on peut lui assigner et des conditions préalables pour sa mise en oeuvre. Laine voit l’histoire de vie comme un processus qui s’étend sur une certaine durée, souvent au-delà du dispositif formel de la formation, et qui vise des sujets envisagés dans leur totalité, pas seulement sous l’angle de leurs activités cognitives. Il définit l’intérêt et le sens à donner aux histoires de vie ainsi que les conditions requises pour les mettre en oeuvre, aussi bien en termes de cadre instituant la démarche qu’en termes de méthode d’animation. En quatrième et dernière partie, il nous présente deux situations de pratique qu’il a expérimentées pour illustrer les effets produits par l’histoire de vie et les bienfaits ressentis par les individus dans leur bricolage identitaire. Il indique les lignes directrices pour mettre en place des séminaires de formation en histoire de vie et insiste sur l’importance et sur les techniques d’un contrat clair et négocié à la pièce avec chacun des participants. Laine conclut en partageant ses interrogations sur la place de …