Résumés
Résumé
La modernité et surtout le 20e siècle sont considérés comme des époques où s’est consolidée lentement mais surement l’hégémonie de l’image et de la vision. Dans la sphère de la culture et des médias, la popularité de la lanterne magique puis celle du cinéma auraient rapidement contribué à assurer cette domination de la visualité. Cette façon de chercher et décrire l’histoire est pourtant encore marquée par un penchant téléologique et une négligence des composantes sonores des spectacles d’images. Il serait plutôt erroné de nier l’importance de ces dispositifs, mais il serait pertinent de pondérer leur apport par une reconsidération des dimensions orales de l’histoire des technologies et des spectacles. L’article qui suit examine et approfondit à cette fin l’histoire et la pratique d’Oliver Buell, lanterniste qui fit carrière au Québec pendant une trentaine d’années. Il montrait avec grand succès au Canada et au Québec ses impressionnantes photos de la construction du chemin de fer transcanadien et de la rébellion des Métis de l’Ouest qui s’y opposèrent. L’immense sympathie au Québec pour Louis Riel laisse supposer que Buell atténuait par son commentaire le discours colonialiste de ses images. L’étude de son activité permettra de mieux situer la lanterne magique dans l’épistémè de son époque, en prenant en compte le contexte et les traces de l’oralité comme indices signifiants dans le portrait historique, tout en précisant l’histoire et la pratique d’un photographe peu connu mais relativement important.
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