Résumés
Résumé
Nommée patronne de l’Acadie en 1881, la figure de Notre-Dame de l’Assomption s’impose partout en Acadie, qu’il s’agisse de lieux de culte ou de compagnies d’assurances. Cependant, pour l’historien du religieux, il importe d’enquêter au-delà de ce qui se donne à voir, afin d’identifier ce qui relève du militantisme politique et ce qui appartient à l’univers religieux dans sa spécificité. Une simple incursion au sein des archives de folklore oblige l’historien du religieux à se réconcilier avec ses découvertes. C’est l’une d’elles qui nous invite à une relecture du patrimoine immatériel en Acadie. En effet, tout se joue comme si les représentants de l’élite clérico-nationaliste avaient réussi à imposer Marie de l’Assomption à l’ensemble du peuple acadien, en recréant ce que nous pourrions qualifier de chicane de famille mettant en scène, entre autres personnages, une mère et sa fille. Et pour cause! Sainte Anne et Marie se retrouvent une fois de plus au coeur d’un débat fondateur d’une histoire encore cachée du patrimoine immatériel en Acadie comme dans l’ensemble de la chrétienté.
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Parties annexes
Note biographique
Professeur d’histoire comparée des religions à l’Université de Moncton, Denise Lamontagne s’intéresse tout particulièrement à l’étude des cultes populaires à partir d’une approche transversale, où se rencontrent des disciplines comme l’histoire, l’ethnologie, la sociologie et la psychanalyse et qui se concentre sur le concept de marginalité. Cette approche a donné lieu à une thèse de doctorat sur la figure de sainte Anne dans l’histoire du catholicisme en Acadie. Ses études comparatives France-Acadie connaissent maintenant un prolongement vers d’autres figures marginales appartenant à la culture populaire, comme la sorcière, la gitane et le passeur.