Résumés
Résumé
La gigue québécoise, comme plus largement celle des Canadiens français, est presque essentiellement tributaire de la danse irlandaise et écossaise. À cela s’ajoutent quelques apports anglais, principalement aux alentours de Montréal. Le même fonds commun se retrouve dans le répertoire gigué des Métis de l’ouest, des Saguenéens ou des Acadiens du Cap-Breton. L’influence du rant step britannique est indéniable, et représente sans doute le socle commun de toute la gigue du Canada français, comme du Canada anglais. Comme pour les formes musicales associées à la gigue (particulièrement les 3/2), le Québec semble avoir conservé d’anciens pas et un ancien style largement disparu dans les îles Britanniques. D’autre part, les disparités régionales, dans le style comme dans les pas, semblent s’estomper lorsqu’on recule dans le temps, renforçant ainsi la thèse d’un fonds identique. Cet exposé fait l’analyse et la comparaison des formules d’appuis avec leurs patrons rythmiques, et il présente des documents de collectes.
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Parties annexes
Note biographique
Pierre Chartrand, ethnologue et historien de la danse ancienne, française et québécoise, est professeur au département de musique du Cégep de Lanaudière. Il est également reconnu comme chorégraphe, percussionniste, maître gigueur et meneur de danses traditionnelles québécoises. Un séjour d’études en France lui a valu une maîtrise en histoire et ethnologie à la Sorbonne. Dès son retour au Québec, on lui a confié la création et la direction du centre de documentation Mnémo sur la danse et la musique traditionnelles du Québec, situé à Drummondville. Il est coauteur et concepteur de la collection « Traditions régionales », lancée au centre Mnémo en 1996, avec un premier volume, La danse traditionnelle dans le Bas-Saint-François (préparé avec Normand Legault et la collaboration de la Société d’histoire de Drummondville). Il a également publié le Guide de la danse et de la musique traditionnelles du Québec (Mnémo, 1994).
Notes
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[1]
Pour plus de détails sur l’emploi du mot gigue au cours des derniers siècles, consulter Pierre Chartrand, « Le Quiproquo de la gigue » (http://www.danse.qc.ca/articles.html#quiproquo).
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[2]
L’auteur a même passé pour irlandais à quelques reprises, lors de représentations dans la Verte Érin.
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[3]
On trouve un texte dans la Gazette de Québec de 1829 annonçant des : « danses espagnoles, menuet de la cour, gavotte d’Angoulème, reels écossais et irlandais, gigue écossaise et irlandaise, The new galliopard ». Il est par ailleurs difficile de se faire une idée précise de ces « gigue[s] écossaise et irlandaise ».
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[4]
Denis Vaugeois, Pierre Gravel, Jacques Lacoursière et l’abbé Gilles Boulet, Journal d’histoire du Canada, Le Boréal Express, Trois-Rivières, 1963 (année 1820).
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[5]
Cecil Woodham-Smith, La grande famine d’Irlande 1845–1849, Plon, 1965, p. 151.
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[6]
William Parker Greenough, Canadian Folk-Life and Folk-Lore, New York, George H. Richmond, 1897, p. 7.
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[7]
Pierre Chartrand, « Gigue et revivalisme au Québec – L’exemple du brandy », maîtrise à La Sorbonne, Paris, 1991, sous la direction de M. Jean-Michel Guilcher.
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[8]
Collection Roy W. Gibbons, 1978–1979, Musée canadien des civilisations.
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[9]
Voir les notations Laban ci-dessous (ill. 1).
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[10]
Normand Legault, « Enquête ethnographique, région de Drummondville : Durham-Sud », 1987, Centre Mnémo (cote 2.04.01).
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[11]
Collection Monique Jutras et Carl Bonneau, 1983, Archives de folklore de l’Université Laval (cote F1314).
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[12]
Barbara Le Blanc, « Inverness County Dance Project at Cape Breton, Nova-Scotia », 1986, Musée canadien des civilisations.
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[13]
Observé dans le documentaire « Le Dernier Boutte » [Péninsule de Port-au-Port, Terre-Neuve], Le son des Français d’Amérique, réalisation d’André Gladu et Michel Brault, 1974–1978, couleur, 16mm, 28 min.
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[14]
Chris Metherell, de Newcastle-upon-Tyne (Angleterre), nous a même confirmé l’absence du rant step en Écosse.