Résumés
Résumé
Dans le dernier quart du xixe siècle, les collecteurs de littérature orale ne semblaient pas conscients de l’écart profond entre le conte entendu oralement et sa transcription. Ils stigmatisaient souvent les conteurs « trop prolixes » (Luzel en Basse-Bretagne), ou « toujours longs, diffus, et tout à fait incapables de recommencer dans les mêmes termes » (Bladé en Gascogne). Appartenant à la culture lettrée, il leur était impossible de concevoir qu’un texte soit mouvant, jamais exactement le même à la réitération. À partir de l’enregistrement sonore, la possibilité de transcrire tout (y compris peut-être les silences) pose de nouveaux problèmes. C’est que cette transcription est, le plus souvent, illisible et rend sa lecture courante impraticable. Pour être intelligible, elle doit subir des réaménagements, dont il est nécessaire de définir la nature et les limites, en s’appuyant sur la critique de ces oeuvres anciennes.