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Nous célébrons cette année le 150e anniversaire de naissance du philosophe Edmund Husserl (1859-1938). Ce numéro de Philosophiques rend hommage au génie du père de la phénoménologie et à sa contribution substantielle à l’histoire de la philosophie depuis la fin du xixe siècle. Aucun philosophe depuis Kant n’a en effet réussi à s’imposer avec autant de force et de manière aussi décisive que ce philosophe d’origine autrichienne à la source d’une tradition qui, dans l’histoire récente de la philosophie, domine aujourd’hui encore plusieurs de nos institutions. Mais la plupart des philosophes qui se sont réclamés de la philosophie de Husserl au xxe siècle avaient pour la plupart une connaissance de son oeuvre limitée aux ouvrages publiés de son vivant, lesquels ne représentent qu’une infime partie de son legs. Soixante-dix ans après la mort de Husserl, nous avons une meilleure idée de l’ampleur de son oeuvre et de la diversité de ses intérêts en philosophie, grâce notamment à la publication en cours de ses oeuvres complètes qui comptent à ce jour plus de soixante volumes. Les études réunies dans ce numéro de Philosophiques portent sur différents aspects d’une période aujourd’hui encore méconnue de l’oeuvre du jeune Husserl, qu’on appelle la période de Halle (1886-1901)[1]. Ces études sont suivies d’une disputatio autour d’un ouvrage récent de D. W. Smith portant sur le projet philosophique de Husserl et le sens de sa phénoménologie aujourd’hui.