Comptes rendus

Oeuvres de Charles De Koninck, t. I : Philosophie de la nature et des sciences, vol. 2, Québec, PUL, 2012, 382 p.[Notice]

  • Jean-Claude Simard

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  • Jean-Claude Simard
    Département de Philosophie, Cégep de Rimouski

Voici le quatrième volume de la publication des Oeuvres de Charles De Koninck, le second consacré à la philosophie de la nature et des sciences (le premier avait paru en 2010). Comme pour les trois précédents volumes, il s’agit d’un travail d’équipe : le tout est confié à un maître d’oeuvre, ici Yves Larochelle, qui avait aussi orchestré le tome I-1 et qui se charge de la présentation des textes ainsi que des notes explicatives. Pour cette publication, il a fait appel aux services de Xavier Alvarez et de Bénédicte Échivard, qui ont collaboré à la traduction des textes publiés à l’origine en anglais. Comme c’est l’usage depuis le début de cette aventure éditoriale, Thomas De Koninck, fils de Charles, introduit le tout dans un bref avant-propos. Un index onomastique complète l’ensemble. Signalons enfin qu’on a inséré, en fin de volume, une très utile bibliographie des textes de Charles De Koninck consacrée à la philosophie de la nature et des sciences. On y trouvera répertoriés vingt-six documents, y compris bien sûr ses ouvrages et ses articles, mais aussi sa thèse de doctorat sur Eddington, reproduite ici en français pour la première fois, des notes de cours inédites (Méthodologie scientifique, 1940-1941), ainsi que son ouvrage inachevé de 1936, Le cosmos, paru dans le tome I-1, avec huit autres de ces textes. Ce volume-ci en ajoute cinq nouveaux. Outre la thèse sur Eddington, on y trouve d’abord un article inachevé, quoique très développé (140 pages !) : « Abstraction de la matière », paru en trois parties dans le Laval théologique et philosophique (1957, 1960a et 1960b). Suivent trois brefs essais : une réflexion sur la théorie de l’évolution (« Le dilemme de Darwin », 1961), un texte consacré à l’usage des mathématiques en science (« Réflexions diverses sur la science et le calcul », 1956) et, enfin, une appréciation de l’apport de la science à notre discipline (« La science de la nature en tant que philosophie », 1959). Avec ces deux tomes, nous disposons à présent des travaux les plus substantiels de Charles De Koninck consacrés à son champ de prédilection, et nous possédons donc un excellent aperçu de ses positions ainsi que de sa méthode en ce domaine. Étant donné le format limité d’une recension, nous traiterons ici, d’abord et avant tout, du texte à la fois le plus intéressant et original de ce recueil, la thèse sur Eddington. Ce texte étonne à plus d’un titre. Certes, c’est un travail de jeunesse ; pourtant, il n’en manifeste pas moins une maturité certaine. Par ailleurs, retenir l’oeuvre d’un scientifique pour une thèse de doctorat en philosophie peut également surprendre ; aussi De Koninck justifie-t-il son choix par une double raison : « D’abord, [Eddington] a nettement délimité le problème philosophique de la relativité et de l’indéterminisme quantique. Mais il nous a donné également un système métaphysique assez complet. Un système qui s’appelle idéaliste » (p. 8). De Koninck va donc en profiter pour étudier en détail ces trois questions et, au passage, les liens entre physique et philosophie. Notons un autre aspect inusité de ce travail approfondi, dont la lecture constitue, pour l’épistémologue, une expérience inhabituelle. L’auteur y fait preuve d’une érudition bienvenue. En effet, il réfère souvent aux découvertes scientifiques (en particulier à celles de Dirac, de Louis de Broglie, d’Einstein, de Planck, de Weyl et d’Heisenberg), de même qu’à certains scientifiques réfléchissant sur leur science (Eddington, bien sûr, mais aussi James Jeans). Au fil des pages, il mentionne …

Parties annexes