Résumés
Résumé
Dans les situations les plus radicales de fragilisation de l’identité personnelle, la question « Qui suis-je ? » est laissée sans réponse. Selon Paul Ricoeur, ces situations ne représentent pas pour autant de véritables pertes d’identité. Persiste une forme épurée, mise à nu de l’ipséité, qui finit par résoudre son errance identitaire en s’engageant envers autrui. Cet article vise à analyser la nature de cette ipséité résiduelle et à s’interroger sur la conception proposée par Ricoeur. Nous chercherons d’abord à montrer que ni l’ipséité comme telle ni la promesse, qui est l’un de ses modes, ne constituent des modèles d’identité personnelle. Conservant l’idée que quelque chose reste de nous dans les crises identitaires, le concept ricoeurien d’ipséité fera ensuite l’objet d’une réappropriation phénoménologique venant lui donner, par le détour du concept d’identité narrative proposé par László Tengelyi, une base et une consistance identitaire.
Abstract
In the most radical situations of weakening personal identity, the question “Who am I ?” is left unanswered. According to Paul Ricoeur, these situations do not represent real losses of identity. There remains a purified form, exposed of the ipseity, which ends up solving its wandering identity by committing to others. This article aims to analyze the nature of this residual ipseity and to question the conception proposed by Ricoeur. We will first try to show that neither ipseity as such nor the promise, which is one of its modes, constitute models of personal identity. Keeping the idea that something remains of us in identity crises, the concept of ipseity will then be the subject of a phenomenological reappropriation coming to give it, by the detour of the concept of narrative identity proposed by László Tengelyi, an identity base and consistency.