Société de protection des plantes du Québec 96e Assemblée annuelle (2004) , Sherbrooke (Québec), 17 et 18 juin 2004Quebec Society for the Protection of Plants 96th Annual meeting (2004), Sherbrooke (Quebec), 17 and 18 June 2004[Notice]

Dans le cadre du projet canadien de génomique des champignons ophiostomatoïdes, la pathogénicité d’Ophiostoma novo-ulmi, l’agent principal de la maladie hollandaise de l’orme, fait l’objet d’études détaillées. En vue d’identifier des gènes de pathogénicité, un système d’interaction in vitro a été établi. Nous avons inoculé des cellules levuriformes d’O. novo-ulmi à des cals durs ainsi qu’à des cals mous d’orme susceptible (Ulmus americana) et nous avons étudié l’infection de ces cals en microscopie photonique et électronique à 24, 48, 72 et 96 h suivant l’inoculation. Le champignon s’est développé sous forme mycélienne dans les cals où il a pu être observé à partir de 48 h après inoculation, et ce, chez les deux types de cals étudiés. Les hyphes et les spores occupent principalement les espaces intercellulaires bien que des cellules végétales contenaient des cellules du champignon à l’occasion. Certains mécanismes de défense semblent être stimulés par la présence d’O. novo-ulmi dans le cal, notamment l’accumulation de composés phénoliques dans les cellules végétales et la production de subérine dans leurs parois. La subé-rine a été mise en évidence par des tests histochimiques et par l’observation de lamelles typiques en microscopie électronique à transmission. Ce système in vitro sera utilisé afin de produire une banque d’expression enrichie en séquences géniques principalement exprimées durant l’interaction entre le champignon et l’orme. L’efficacité d’une souche d’actinomycète, le Streptomyces melanosporofaciens EF-76, et du chitosane à lutter contre la gale commune a été testée en champ durant trois années. Chacun des produits s’est révélé efficace à réduire la gale commune au moins une année sur trois mais aucun des deux produits n’a été efficace durant les trois années d’essai. L’application combinée de l’actinomycète et du chitosane a, par contre, réduit l’incidence de la maladie et la sévérité des symptômes au cours des trois ans d’expérimen-tation. Des analyses microbiologiques des sols et des tubercules de pomme de terre ont été effectuées en 2003, année où l’utilisation séparée des deux produits de lutte biologique ne s’est pas traduite par un contrôle de la gale commune. Le Streptomyces melanosporofaciens EF-76 et le chitosane utilisés séparément ou en combinaison modifient peu la population bactérienne au niveau des sols. Par contre, la microflore des tubercules récoltés variait entre les traitements. Les tubercules provenant des parcelles traitées avec le chitosane et avec une combinaison de chitosane et de la souche EF-76 avaient une population significativement plus importante en actinomycètes résistants à la geldanamycine, un antibiotique produit par l’agent de lutte biologique. Ces résultats nous portent à croire que le chitosane pourrait favoriser l’établissement sur les organes souterrains de la pomme de terre de Streptomyces melanosporofaciens EF-76 et d’autres souches actinomycétales. Les champignons de bleuissement appartiennent pour la plupart aux genres Ophiostoma, Ceratocystis, Graphium, Leptographium et Pesotum. Ils colonisent et colorent le bois des arbres moribonds ou morts récemment sans en affecter la structure. Ils causent toutefois des pertes économiques énormes pour l’industrie forestière. Le commerce international a pour conséquence de disperser ces champignons à grande échelle. Pour cette raison, il est important de s’armer de connaissances autant sur l’écologie que sur la biodiversité de ces organismes, afin d’empêcher éventuellement l’introduction de champignons potentiellement envahissants ou pathogènes dans les écosystèmes québécois. Aussi, nous avons entrepris d’explorer la biodiversité des champignons de bleuissement transportés par leurs vecteurs, des coléoptères appelés scolytes de l’écorce (Coleoptera : Scolytidae), dans des billes d’épinette blanche. Des dispositifs expérimentaux composés de bûches- appâts ont été disposés en trois endroits au Québec, afin d’y récolter des scolytes. L’identification de ces insectes se fait par l’observation de caractères morphologiques microscopiques …