Résumés
Résumé
Cet article analyse l’Alliance sociale continentale (ASC) et son opposition au projet de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA). L’ASC est un « réseau transnational d’action » qui regroupe des leaders sociaux représentant des ONG et des mouvements populaires locaux, nationaux, régionaux et sectoriels, issus de tout le continent. Ce réseau d’acteurs de la société civile conteste les accords de commerce et d’investissement qui permettent de consolider les politiques néolibérales. Utilisant un cadre théorique qui s’inspire de l’approche néo-gramscienne et des études culturelles, cet article examine en particulier le discours, les stratégies d’action et les pratiques démocratiques mises de l’avant par l’ASC. L’analyse d’un cas spécifique de construction d’un réseau transnational entre des forces d’émancipation au sein des Amériques cherche à démontrer l’importance politique de tels réseaux en tant que lieux de production et d’échange de connaissances, qui prennent racine dans une diversité de pratiques et de cultures des mouvements sociaux. Ces forces d’émancipation créent de nouveaux espaces au sein desquels les citoyens peuvent faire l’expérience de la démocratie participative et de ses nombreuses difficultés. Ce faisant, cette analyse remet en question l’idée de plus en plus répandue selon laquelle il y aurait consolidation d’une société civile mondiale et progressiste, unifiée autour d’un projet politique commun qui puisse remplacer le capitalisme néolibéral.
Abstract
This article analyses the Hemispheric Social Alliance (HSA) and its opposition to the proposed Free Trade Area of the Americas (FTAA). The HSA is a “transnational advocacy network” made of social leaders representing NGOs and popular movements at the local, national, regional, and sectoral levels from across the continent. This network of civil society organisations is opposing agreements on trade and investment liberalisation, which allow the consolidation of neoliberal policies. Drawing from neo-Gramscian and cultural studies’ insights, this article examines the discourse, strategies, and democratic practices implemented by the HSA. The analysis of a specific case of a transnational network between emancipatory forces in the Americas seeks to demonstrate the political significance of such networks in terms of knowledge production and exchanges that are rooted in the various practices and cultures of social movements. These emancipatory forces create new spaces in which citizens can experience participatory democracy, including its numerous difficulties. By doing so, this study raises scepticism regarding the idea of the consolidation of a progressive global civil society, united around a common political project that could replace neoliberal capitalism.