Résumés
Résumé
Pour répondre aux besoins des adolescents auteurs d’agression sexuelle (A.A.A.S.), différents traitements ont été mis en place en Amérique de Nord : interventions de groupe à vocation introspective ou à vocation éducative, interventions familiales, thérapies cognitivo-comportementales et stratégies de prévention de la récidive. Aucune étude n’a encore dressé le portrait des pratiques en vigueur dans les centres qui, au Québec, interviennent auprès des A.A.A.S. Tous les responsables de centres spécialisés dans ces traitements ont donc été rencontrés, lors d’entretiens individuels. Plus spécifiquement, il s’agissait : i) d’identifier les tendances générales, ressemblances et différences qui émergent des interventions des neuf centres de traitement; ii) de cerner ce qui, aux yeux des intervenants, fait la spécificité du traitement pour adolescents, par rapport à celui dispensé aux adultes agresseurs et iii) de comparer les résultats en fonction du milieu qui offre les services : « milieu pédopsychiatrique » versus « milieu psychosocial ou communautaire ». Il en ressort que la grande majorité des programmes dispensés sont offerts sur une base ambulatoire (ou « externe »). Dans l’ensemble, le fonctionnement des neuf centres de traitement repose sur de petites équipes, parmi lesquels se retrouve une majorité de sexologues et de psychologues. Dans la majorité des cas, le processus de référence initial est encadré par les deux principales lois pour mineurs. Dans tous les centres de traitement, divers inventaires et questionnaires structurés ont été traduits de l’anglais au français et sont administrés aux adolescents. Par la suite, bien qu’il existe quelques critères d’exclusion aux programmes, le jeune est habituellement orienté vers une intervention de groupe ou une intervention individuelle. De façon générale, les interventions offertes aux parents sont rares et ce même si tous les répondants interrogés considèrent qu’il devrait s’agir d’une priorité. Les résultats permettent de conclure que les interventions québécoises ressemblent aux autres interventions nord américaines, si ce n’est qu’on ne perçoit pas au Québec un intérêt aussi grand pour la prédiction des risques de récidive ou pour les approches multi systémiques (ou MST). Certaines différences apparaissent aussi lorsque les trois centres pédopsychiatriques sont comparés aux six centres d’orientation psychososociale.
Mots-clés :
- adolescents agresseurs sexuels,
- évaluation,
- interventions,
- soutien aux parents
Abstract
To meet the needs of adolescent sexual abuse perpetrators (A.S.A.P.), various treatments have been implemented in North America: introspection- or education- oriented group interventions, family interventions, cognitive behavioural therapies and relapse prevention strategies. No study has yet drawn the picture of actual practices in centers which, in Quebec, work with A.S.A.P. By means of individual interviews, all directors of these specialized treatment centres were met. More specifically, this paper aims: i) to identify the general tendencies, resemblances and differences emerging between the interventions proposed by nine treatment centers; ii) to understand what, according to the participants, specify the treatment for A.S.A.P. compared to the one proposed with the adults and iii) to compare the results according to the center who offers the services: “pedopsychiatric settings” versus “psychosocial or community settings”. It emerges from those interviews that the vast majority of actual programs are offered on an outpatient basis (or “external”). On the whole, the functioning of the nine treatment centers relies on small teams, among which are found a majority of sex therapists and psychologists. In the majority of cases, the initial reference process is guided by the two major laws for juveniles. In all treatment centers, various inventories and structured questionnaires were translated from English to French and are since then used with adolescents. Thereafter, although different exclusion criteria to each program exist, the youth is usually referred to a group or an individual intervention. Generally, interventions with parents are uncommon, despite the fact that all interviewees consider it should be a priority. Results allow concluding that Quebec interventions resemble other North American interventions, with the exception of the lesser importance given in Quebec to recidivism risk prediction or multisystemic interventions (or MST). Within Quebec's treatment centers, some differences also appear when adolescent psychiatric settings are compared to psychosocial intervention settings.
Keywords:
- adolescent sex offenders,
- evaluation,
- intervention,
- parental support
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