Résumés
Résumé
Au Québec comme aux États-Unis, c’est en groupe plutôt qu’individuellement que les adolescent(e)s, présentant des problèmes sévères de comportements, reçoivent les interventions des institutions publiques, notamment les centres jeunesse. Certains chercheurs ont remis en question les bienfaits de ces interventions en groupe avec de tels jeunes. Il se pourrait, selon eux, que ces interventions produisent des effets contraires à ce qui est souhaité. On parle alors d’effets iatrogènes des interventions, c’est-à-dire des effets négatifs produits par le traitement, en l’occurrence, l’augmentation des comportements déviants ou délinquants à la suite d’une intervention en groupe avec ces jeunes. Cette thèse suscite des enjeux éthiques, politiques et sociaux qu’on ne peut pas négliger. Elle tire toutefois sa légitimité de savoirs et de connaissances scientifiques et c’est donc sur ce terrain que doit avoir lieu le débat. Dans cet article nous nous proposons d’examiner de plus près cette hypothèse. D’abord, à partir d’études récentes et rigoureuses, nous voulons offrir d’autres points de vue, plus nuancés, sur ses fondements scientifiques. Ensuite, nous présenterons les résultats contrastés d’un ensemble de travaux qui ont testé l’hypothèse en portant une attention particulière à leurs qualités méthodologiques. Ce regard critique nous permettra de mieux saisir l’état actuel des connaissances sur le problème des effets iatrogènes des interventions de groupe auprès des adolescents délinquants.
Mots-clés :
- Effets iatrogènes,
- centre jeunesse,
- intervention auprès des adolescents,
- délinquance juvénile,
- système de la protection de la jeunesse,
- effets négatifs des interventions
Abstract
In Quebec and also in the U.S., adolescents treated in groups rather than as individuals tend to display severe behavioural problems following interventions provided by public institutions (including youth centres). Certain researchers have questioned the benefits of group interventions among these youth. According to the researchers, the effects of these interventions may be just the opposite of what is desired. Here they are referring to the interventions’ iatrogenic effects, meaning negative effects produced by the treatment and in certain circumstances increases in deviant or delinquent behaviours following group intervention among these teenagers. This thesis raises ethical, political and social issues that cannot be overlooked. Their legitimacy is drawn from scientific studies and knowledge, and it is upon these grounds that the debate should take place. Our proposal in this article is to take a closer look at this assumption. First, based on recent and rigorous studies, we would like to submit various points of view regarding its scientific foundations. Then we will present contrasting outcomes from a series of projects that tested the hypothesis, while paying particular attention to their methodological qualities. This critical look will allow us to develop a better understanding of the current state of knowledge on the iatrogenic effects of group interventions among young delinquents.
Keywords:
- iatrogenic effects,
- youth centre,
- intervention among adolescents,
- juvenile delinquency,
- youth protection system,
- negative effects of interventions
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