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Créé en 2000, fruit de la collaboration entre l’Institut Pinel de Montréal et le Service de Médecine et de Psychiatrie Pénitentiaires du Canton de Vaud, la publication électronique « Psychiatrie et Violence » publie des contributions originales d’auteurs confirmés ou de jeunes chercheurs.
Avec sa publication sur la plateforme Erudit, notre revue prend un nouvel essor, et offre tant aux auteurs qu’aux lecteurs un support de qualité. Espace d’échange et de débats, au-delà des textes publiés, « Psychiatrie et Violence », a pour vocation de permettre aux chercheurs et aux cliniciens de se rencontrer et de confronter leurs pratiques et leurs réflexions. C’est dans cet esprit que s’est tenu en septembre dernier, à Lausanne le 2ème congrès international « Psychiatrie et Violence » qui a réuni à Lausanne 250 professionnels autour de la question du risque acceptable et de l’évaluation de la dangerosité. Les textes les plus marquants seront bientôt publiés dans notre revue et le site permettra d’écouter les meilleures conférences.
Ce premier numéro publié par Erudit reflète la diversité et l’urgence de nos préoccupations. Le champ de la psychiatrie légale est bien bousculé autant par les réalités abruptes auxquelles nous sommes confrontés, violence de certains malades mentaux , brutalité de la violence intra familiale que par les commandes qui nous sont faites.
Le soin aux délinquants sexuels est ainsi devenu une injonction faite aux thérapeutes et conduit insidieusement à psychiatriser un domaine où doit d’abord se dire le droit. Pourtant ce soin est possible et c’est là que réside la complexité de la contradiction : comment assumer celui-ci sans être happé par les attentes sociales et le déferlement politique et sécuritaire qui submerge le champ social et les médias.
La psychiatrie légale est un lieu insistant de l’interrogation éthique qui doit nous conduire à nous interroger sans cesse sur les limites de nos interventions : jusqu’où soigner ? Peut on soigner quand le désarroi traumatique nous saisit ? Jusqu’où est-il licite de porter le devoir d’ingérence face aux plus démunis ? Au nom de quoi peut-on contraindre quelqu’un à un soin lorsque ce dernier avant d’être prise en compte de la souffrance singulière d’un patient apparaît expression de la vindicte sociale ou de la volonté ministérielle ?
Le débat pour être scientifique ne peut cependant probablement pas faire l’impasse sur l’émotionnel et le polémique. C’est ce à quoi nous vous convions autant dans la lecture de ces textes que dans vos contributions que nous nous permettons de solliciter…..