FR :

Les récits traditionnels (mythes, contes et légendes) sont des actes de communication orale. En dehors du contexte de la performance, ils ne peuvent être communiqués que par un texte. Cet article aborde la question d’une muséologie des pratiques orales. Il faut prendre en compte les facteurs constitutifs du fait oral : tradition, structure communautaire, groupe d’appartenance, personnalité et perception du conteur, contexte et performance. Ces facteurs peuvent être ramenés à quatre sujets : conte (contexte, performance), conteur (personnalité, perception), espace social (structure communautaire et groupe), tradition. Ces quatre sujets peuvent être abordés dans les perspectives de quatre fonctions muséologiques : conservation, recherche, communication et diffusion.

EN :

Traditional stories (myths, tales, legends) are acts of oral communication. Outside the context of performance itself, then, they can be communicated only through text. This article explores the museology of oral practices. It considers component factors of orality : tradition, communal structure, belonging to a group, personality and perception of the storyteller, context and performance. These factors can be reduced to four subjects : tale (context, performance), storyteller (personality, perception), social space (communal structure and group), and tradition. These four subjects can be approached using the perspectives of four museological functions : conservation, research, communication and diffusion.

FR :

La présente étude vient jeter un regard sur la muséologie à travers l’objet matériel. Plus spécifiquement, on cherche à identifier les thèmes et les symboles qui composent le discours muséal. Pour cette analyse, nos relevés auprès d’expositions diverses ont permis de procéder à la description de la trace de la culture matérielle reconstituée. Nos observations nous font découvrir deux figures du temps (le temps biographique et le temps historique) ainsi que sept types de configurations spatiales (l’espace interstellaire, l’espace national, l’espace régional ou communautaire, l’espace domestique, l’espace autre, l’espace religieux et l’espace cosmologique). Cette étude sur les objets matériels vise à renouer avec la complexité des signes, des mythes et des symboles. On cherche à savoir ce que l’exposant raconte sur la société. La trace muséale sera considérée comme un univers de signes et un mode de signification qui relèvent de la sémiologie.

EN :

This study focuses on museology through material object. Specifically, we are looking to identify the themes and symbols that form the message of museums. For this analysis, our studies of different exhibits have allowed us to proceed with tracing the reconstructed material culture. Our observations helped us discover two figures of time (biographical time and historical time), plus seven types of spatial configurations (interstellar space, national space, regional or communal space, domestic space, the space of the other, religious space and cosmological space). This study of the material objects aims to show the complexity of signs, myths and symbols. We are looking to discover what the exhibitor has to say about the society. The traces of museums are considered as a universe of signs and a mode of signification which relates to semiology.

FR :

Cet article propose une réflexion sur la démarche ethnologique dans un contexte de recherche appliquée à partir d’une expérience de terrain, réalisée au trimestre d’hiver 2003 à l’Université Laval, dans le cadre du cours Pratiques ethnologiques. À la suite d’un mandat proposé par le Comité de sauvegarde de l’École n° 2 du rang Saint-Jacques, trois étudiantes ont effectué une enquête ethnohistorique qui avait pour but d’aider à structurer un projet de mise en valeur. L’école, située sur le boulevard Saint-Jacques, en banlieue de la ville de Québec, est la dernière école de rang du territoire de la ville de Québec toujours à son emplacement d’origine. En avril 2002, l’école est fortement endommagée par un incendie. L’article présente entre autres les étapes de réalisation du projet (de la préparation du devis de recherche à la présentation du rapport-synthèse à l’organisme mandataire) tout en insistant sur les diverses actions et démarches politiques entreprises par le comité mandataire dans la poursuite de leur objectif de mise en valeur. Les problématiques de conservation et diffusion du patrimoine culturel sont traitées sur la trame de fond d’une réflexion sur les rôles et l’engagement de l’ethnologue dans la société ou dans la communauté, ainsi que vis-à-vis de ceux qui lui confient un mandat de recherche.

EN :

This article reflects on the ethnological steps within fieldwork conducted during the 2003 winter semester at Université Laval, in the context of the course Pratiques ethnologiques. Following the mandate proposed by the Comité de sauvegarde de l’école n° 2 du rang Saint-Jacques [Committee to Protect School no. 2 of rang Saint-Jacques], three students conducted ethnohistorical inquiries whose goal was to help to structure an evaluation project. The school, situated on Saint-Jacques Boulevard in the suburbs of Quebec City, is the last école de rang in the city still in its original location. In April 2002, the school was seriously damaged by fire. The article presents the steps to completing the project (from the preparation of the research evaluation to the presentation of the synthesis report to the mandating committee) while paying attention to different actions and political steps taken by the mandating committee in the pursuit of its objective. The problems of conservation and diffusion of the patrimonial culture are woven with a reflection on the roles and commitments of the ethnologist to the society or community, as well as to those who entrust them with a research mandate.

FR :

Chaque année, le milieu scolaire marque une pause pour laisser place à deux fêtes importantes. La première se déroule sitôt la rentrée scolaire, en septembre : ce sont les initiations universitaires où les anciens (ou initiateurs) se font fort d’intégrer les nouveaux (ou initiés). La seconde prend place à la fin de l’année scolaire, au mois de juin, quand les étudiants du secondaire, qui terminent leur cycle d’étude, soulignent à gros traits les bals de finissants. Dans chacun de ces événements, la consommation d’alcool est considérable. C’est sur elle que notre regard se pose dans cet article : qu’est-ce qui amène ces jeunes à boire de l’alcool de façon assez importante à ces moments précis ? Que boivent-ils ? Les types de boisson ont-ils une connotation particulière ? Comment boivent-ils aussi ? Boivent-ils différemment qu’à l’habitude ? Voilà quelques questions qui soutiennent la réflexion au coeur de l’article. La première partie du texte est consacrée à la description du boire dans les bals de finissants et dans les initiations universitaires. Dans la deuxième partie, nous essayons de comprendre le sens de ce boire, à partir des propos des acteurs eux-mêmes et aussi en tenant compte du cadre général de ces deux rituels festifs.

EN :

Every year, scholarly milieux take time to mark two important celebrations. The first takes place as soon as students begin the school year, in September : these are the university initiations where the elder students (or initiators) work to integrate the frosh group (or the initiated). The second takes place at the end of the school year, in the month of June, when high school students who have finished their studies focus on graduation dances. In both cases, the consumption of alcohol is considerable. It is on the latter that we focus our attention in this article : what brings students to drink so excessively at these specific moments ? What do they drink ? Do the types of drinks have a particular connotation ? How do they drink ? Do they drink differently than they would normally ? These are some of the questions considered in the article. The first section of the text describes drinking during graduation dances and university initiations. In the second section, we try to understand the meaning of this drinking, by studying the testimony of the actors themselves and also taking into account the general structure of these two festive rituals.