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Réflexions du Regroupement pour la valorisation de la paternité sur le rapport du conseil de la famille et de l’enfance portant sur l’engagement des pères[Notice]

  • Raymond Villeneuve

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  • Raymond Villeneuve
    Directeur du RVP

Le 17 février dernier, dans le cadre de LA TROISIÈME SU-PÈRE CONFÉRENCE, le Regroupement pour la valorisation de la paternité (RVP) rendait publiques ses réflexions sur le Rapport annuel 2007-2008 du Conseil de la famille et de l’enfance portant sur l’engagement des pères. Considérant ce rapport comme un événement important dans l’histoire des politiques sociales en matière familiale au Québec, le RVP a cru essentiel de se livrer à une réflexion approfondie quant au contenu de ce document afin d’exprimer publiquement son adhésion à certains éléments du rapport, de remettre en question d’autres parties du document et finalement, de soumettre respectueusement aux différents niveaux de gouvernement des propositions afin que la contribution des pères soit mieux reconnue et que les pères en difficulté reçoivent un meilleur soutien. Le comité de réflexion mis en place par le RVP était constitué des personnes suivantes : Dominique Arama (consultante pour le Département de la santé publique des Terres-Cries-de-la-Baie-James, programme Strong and healthy children), Stéphane de Busscher, (intervenant à L’Hirondelle), Gilles Forget (chercheur, Direction de la santé publique Montréal-Centre), Yvon Lemay (intervenant à la Maison Oxygène), Manuel Prats (intervenant au CSSS Lucille-Teasdale), Gilles Rondeau (chercheur) et Raymond Villeneuve (directeur du RVP). Le RVP est en accord avec le portrait sociétal présenté par le rapport. À ce titre, il nous semble intéressant de mettre en lumière certaines statistiques particulièrement révélatrices. Par exemple, en 2006, 69 % des hommes qui avaient droit au tout nouveau congé de paternité en ont profité. Pour le Conseil de la famille et de l’enfance, cela dénote un désir d’engagement des nouveaux pères. Par contre, entre 1998 et 2005, le temps alloué à la famille par les pères a diminué de plus de 5 heures par semaine en raison de l’augmentation du temps de travail et de déplacement. Cette situation crée une pression importante sur les papas. Il est important de noter que la configuration des familles québécoises se modifie. Ainsi, en 2006, 14 % des familles québécoises étaient recomposées et il y avait 68 025 pères seuls, dont 39 230 pères seuls avec au moins un enfant mineur; ce qui représentait près de 20 % de l’ensemble des familles monoparentales. Il est intéressant de constater aussi que les gardes partagées sont en forte hausse au Québec puisqu’en 1995, elles représentaient seulement 11 % des types de garde d’enfant privilégiés en cas de séparation ou de divorce, alors que cette proportion s’élevait à 29 % en 2003. Quant aux pensions alimentaires, il faut souligner que, dans environ 95 % des cas, les pères sont les débiteurs à l’égard du versement de la pension et, qu’en mars 2006, la pension alimentaire avait été versée à temps et en entier dans 79 % des cas. Finalement, il nous semble très révélateur de mettre en lumière que, selon le rapport, 14,6 % des pères en famille biparentale et 25 % des pères en famille recomposée ressentent une détresse psychologique élevée. Malheureusement, aucune statistique n’a été présentée pour les pères seuls qui, vraisemblablement, subissent une détresse encore plus importante. De nombreuses autres statistiques extraites du rapport pourraient être présentées ici, mais malheureusement, l’espace nous manque. Nous vous suggérons donc de consulter le document intégral disponible en ligne sur le site Internet du Conseil (www.cfe.gouv.qc.ca). Selon le comité de réflexion, la dimension la plus importante du rapport réside cependant dans les constats réalisés par le Conseil de la famille et de l’enfance. En effet, de nombreuses observations se révèlent porteuses de changements sociaux et il nous apparaît essentiel d’en reconnaître la valeur. Le Conseil observe que les pères québécois s’impliquent davantage qu’avant auprès …