Lu pour vous

SAILLANT, François, Le radical de velours : parcours militant, (2012). M éditeur, Ville Mont-Royal, 192 p.[Notice]

  • Sarah Cloutier et
  • Lovanie Anne Côté

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  • Sarah Cloutier
    Étudiantes au baccalauréat, École de service social, Université d’Ottawa

  • Lovanie Anne Côté
    Étudiantes au baccalauréat, École de service social, Université d’Ottawa

François Saillant, figure marquante des luttes sociales des dernières décennies au Québec et au Canada, est connu principalement pour son implication au Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), particulièrement au chapitre du logement; il s’est également engagé dans plusieurs causes sociales et politiques. Dans Radical de velours : parcours militant, Saillant nous raconte son cheminement activiste et militant, de ses débuts à l’école jusqu’à la politique partisane. Le titre de l’ouvrage évoque le changement social fondamental que l’auteur souhaite et le radicalisme des actions qu’il considère comme nécessaires, et aussi le fait qu’il ne se met pas souvent en colère et qu’il recherche le consensus, lorsqu’il est possible. Le titre illustre bien le contenu du livre, dont la lecture met en lumière les facettes radicales du parcours de son auteur, ainsi que son côté humain, avec ses doutes, ses émotions, ses regrets et ses fiertés. L’ouvrage en cinq chapitres porte sur la vie activiste de Saillant, son parcours dans le domaine du logement avec le FRAPRU, ses diverses luttes pour les droits autochtones ainsi que sur son parcours politique. D’entrée de jeu, l’auteur manifeste son inconfort à l’idée d’écrire à la première personne du singulier, puisque les luttes qu’il raconte ont été collectives et menées avec l’aide de nombreux alliés, complices ou partenaires. On comprend ainsi que le propos portera très peu sur sa vie personnelle et davantage sur les causes qu’il a choisi de défendre. Dans la première partie du récit, Saillant aborde très succinctement ses origines familiales. Issu dans la Basse-Ville de Québec d’une famille qui n’était pas militante, mais où l’intérêt pour la politique était présent, c’est à l’école secondaire qu’il a vécu l’éveil à l’activisme, en lien avec le contexte de l’époque où l’on assistait notamment à une progression des idées indépendantistes. Au Cégep, il a continué à s’impliquer dans des grèves et contestations. Lors de ses études universitaires, ses principaux apprentissages ont eu lieu davantage à travers son implication dans diverses causes sociales et en marchant dans la rue en solidarité que dans ses cours de journalisme. Dans les années 1970, durant l’essor des groupes vidéos, liés de proche aux regroupements et mouvements populaires, Saillant a travaillé au sein de Ciné-Vidéobec. Dans ce groupe de productions de vidéos militantes, il s’est initié à la question des luttes urbaines et du logement, ce qui a été par la suite le domaine dans lequel il a consacré une grande partie de sa vie militante. Intitulé de façon évocatrice « Au front », le deuxième chapitre du livre retrace le fil des luttes liées pendant trois dernières décennies au droit au logement, et ce, à travers les actions du FRAPRU. Ce groupe d’action radicale a vu le jour en 1979 à partir du Regroupement des citoyens autour du colloque Programmes d’amélioration de quartiers (PAQ). Saillant s’y est joint peu après ses débuts. Le FRAPRU est demeuré depuis sa création une figure de proue dans la revendication du droit au logement au Québec. Saillant relève les moments importants dans les politiques ou projets entourant le logement, tant au niveau municipal, provincial que fédéral. L’auteur souligne également les moments forts des actions que le FRAPRU et d’autres groupes de citoyens ont entreprises afin d’assurer que les gouvernements respectent leurs obligations reliées au droit au logement. Saillant rappelle également qu’année après année, et en collaboration avec divers groupes de citoyens, le FRAPRU a maintenu une pression constante auprès des gouvernements québécois et fédéral pour que les investissements dans le logement social soient maintenus et accrus. En effet, au fil des ans, le FRAPRU s’est chargé de se faire entendre …