Résumés
Abstract
This article departs from the discussion by Stephen Castles on the migration-asylum nexus by focusing on the political and cultural effects of the summer of immigration in 2015. It argues for a conceptualization of the asylum-migration nexus within the framework of Anibal Quijano’s “coloniality of power” by developing the analytical framework of the “coloniality of migration.” Through the analytical framework of the “coloniality of migration” the connection between racial capitalism and the asylum-migration nexus is explored. It does so by first focusing on the economic and political links between asylum and migration, and how both constitute each other. On these grounds, it discusses how asylum and migration policies produce hierarchical categories of migrants and refugees, producing a nomenclature drawing on an imaginary reminiscent of the orientalist and racialized practices of European colonialism and imperialism. In a second step, it focuses on migration and asylum policies as inherent to a logic of racialization of the workforce. It does so by first exploring the racial coding of immigration policies within the context of settler colonial-ism and transatlantic White European migration to the Américas and Oceania in the nineteenth and twentieth centuries, and second, by discussing migration policies in post-1945 Western Europe.
Keywords:
- asylum-migration nexus,
- coloniality of migration,
- racial capitalism
Résumé
Cet article se démarque de la discussion de Stephen Castles sur le lien entre l’asile et la migration en ciblant les effets politiques et culturels de l’été migratoire vécu en 2015. Il plaide pour une conceptualisation du lien entre l’asile et la migration dans le cadre de la « colonialité du pouvoir » d’Anibal Quijano, et ce en élaborant le cadre d’analyse de la « colonialité de la migration ». C’est dans ce dernier qu’il explore la connexion entre le capitalisme racial et le lien asile-migration. Pour cela, l’article cible d’abord les liens politiques et économiques entre asile et migration, et la manière dont l’un et l’autre se constituent l’un par l’autre. Sur ces bases, en établissant une nomenclature qui s’appuie sur une réminiscence fictive des pratiques orientalistes et racialisées du colonialisme et de l’impérialisme européens, il discute la manière dont les politiques d’asile et de migration produisent des catégories hiérarchiques de migrants et de réfugiés. Dans la deuxième partie, l’article cible les politiques d’asile et de migration en tant que politiques indissociables d’une logique de racialisation de la main d’œuvre. Pour cela, il explore tout d’abord le codage des données raciales des politiques d’immigration dans le contexte du colonialisme de peuplement et de la migration transatlantique des blancs d’origine européenne vers les Amériques et l’Océanie aux XIXe et XXe siècles ; il discute ensuite des politiques de migration dans l’Europe de l’Ouest de l’après-1945.