Résumés
Résumé
Cet article analyse la croissance des demandes d’asile déposées sur le territoire ou à la frontière des démocraties occidentales et la « crise migratoire » qui s’en est suivie en 2015/16. Si la multiplication des foyers de violence à proximité de l’Europe a joué un rôle central, l’analyse doit être complétée par une prise en compte de trois évolutions géographiques de longue durée : le raccourcissement des distances, la crise des politiques de rétention et l’asymétrie géographique des droits. Elles permettent d’interpréter la réaction de fermeture des frontières comme une tentative de (re-)mise à distance des réfugiés dans un contexte de globalisation. Cette analyse complète par une approche géohistorique la littérature récente sur la « crise migratoire » centrée sur le rôle des partis populistes, la peur du terrorisme et les dis fonctionnements des mécanismes de solidarité.
Mots-clés :
- asile,
- crise,
- Europe
Abstract
This article analyzes the increase in the number of asylum claims submitted either in-country or at the border of Western democracies and the resulting 2015–2016 “migrant crisis.” Although the proliferation of outbreaks of violence near Europe has played a central role, three long-standing geographical trends must also be taken into account when considering this issue: the shrinking of geographical distance, the detention policy crisis and geographically asymmetrical rights. These trends mean that the reaction of closing borders can be interpreted as an attempt to keep refugees at a distance once again, against a background of globalization. The analysis finishes with a geohistorical approach to recent literature on the “migrant crisis,” focusing on the role of populist parties, the fear of terrorism, and the dysfunctionality of solidarity mechanisms.