Résumés
Abstract
In a climate of immigration securitization, recent years have seen a global move away from humanitarian resettlement responses in sites of displacement. Instead, wealthy governments in the Global North often finance poorer third countries and rural regions of territories to abet border enforcement. The Jordan Compact, in particular, has been upheld as an economic development model that provides an “innovative alternative” to refugee camps, as well as to protracted refugee situations. Yet, as much research shows, the direct economic gains from this trade concessions scheme have been limited. This raises the question, What value does the Jordan Compact hold with such ample evidence of failure? Importantly, how is this failure experienced by refugees in practice? Drawing on fieldwork conducted in Amman and northern Jordan, this article advances a framework centred on extractivism to better detail how value is extracted from migrants and displaced persons at the expense of their well-being. The article illuminates the disjuncture between the lack of profit achieved directly from the Jordan Compact’s trade concessions and the forms of value extracted from refugees’ immobility. Overall, I argue that these economic development policies formalize precariousness, allowing the international community to abdicate global responsibility and reap the benefits of a purported altruism.
Résumé
Dans un climat de sécurisation de l’immigration, on a assisté ces dernières années à un recul des réponses de réinstallation humanitaires axées sur les sites de déplacement. Souvent, les gouvernements riches du Nord global financent plutôt des tiers pays plus pauvres ainsi que des régions et territoires ruraux pour soutenir des projets de renforcement des frontières. Le Pacte pour la Jordanie, en particulier, a été salué comme un modèle de développement économique qui fournit des « alternatives innovantesm» aux camps de réfugiés ainsi qu’aux situations de refuge prolongées. Cependant, comme le démontre beaucoup de recherches, les gains économiques immédiats de ce régime de concessions commerciales ont été limités. Ceci soulève la question suivante: quelle est la valeur accordée au Pacte pour la Jordanie malgré les preuves de son échec? Comment cet échec est-il vécu en pratique par les réfugiés ? S’appuyant sur du travail de terrain effectué à Amman et au nord de la Jordanie, cet article met de l’avant un cadre théorique centré sur l’extractivisme pour mieux saisir comment la valeur est extraite des migrants et des personnes déplacées aux dépens de leur bien-être. L’article met en lumière l’écart entre le manque de bénéfices directement obtenus des concessions commercialesdu Pacte pour la Jordanie et les formes de valeur extraites de l’immobilité des réfugiés. Globalement, je soutiens que ces politiques de développement économique formalisent les conditions de la précarité, permettant à la communauté internationale d’abdiquer sa responsabilité globale et de tirer profit d’un prétendu altruisme.