Résumés
Résumé
Les premières féministes québécoises se sont efforcées de concilier leurs tentatives pour améliorer la condition des femmes avec leurs convictions religieuses. Pour ce faire, elles ont beaucoup insisté sur l'influence morale que les femmes pouvaient exercer dans la société. L'analyse de leurs écrits, en particulier des passages concernant les droits, les devoirs et l'influence des femmes, nous révèle que leur fidélité au concept de « nature » féminine restreignait énormément la portée de leurs revendications et que leurs adversaires se servirent du fameux argument de l'influence morale des femmes pour leur faire accepter leur statut inférieur dans les domaines éducatif, professionnel et politique. Les prises de position de ces femmes nous paraissent bien timides aujourd'hui, mais compte tenu de la violence de la réaction antiféministe, il fallait plus de courage pour être une féministe modérée au début du siècle que pour afficher des idées radicales en 1989.
Abstract
In their efforts to reconcile their goal of improving the condition of women with their religious convictions, early Québec feminist mainly emphasized the moral influence that women could exercice on society. An analysis of their writings, and in particular of the passages concerning the rights, responsibilities and influence of women, reveals that their dedication to the concept of women's « nature » severely limited the scope of their demands, and that their opponents used the well-known argument of the moral influence of women to persuade them to accept their inferiority in education, the professions and politics. The positions of these women appear extremely timid today, but in view of the violent antifeminist reaction, it took more courage to be a moderate feminist at the beginning of this century than to put forth radical ideas in 1989.
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