Résumés
Résumé
Traditionnellement enfermé depuis le droit romain dans une fiction juridique qui fait de lui un être (humain!) à la fois juridiquement inexistant, faute de personnalité juridique, et paradoxalement apte à acquérir des droits, le sort de l’enfant conçu fait l’objet, en doctrine comme en jurisprudence, d’un chassé-croisé perpétuel entre catégories juridiques différentes et opposées.
Face aux apories juridiques qu’engendre une telle situation et au traitement pour le moins « dégradant et inhumain » infligé à cet être au commencement de sa vie humaine, le présent article propose modestement, après une synthèse des différentes théories en discussion, que notre droit dirige son regard, non plus vers le passé de notre système juridique, mais vers le « devenir » de l’enfant à naître en lui conférant un statut : quitte, à l’instar des articles 725 et 906 du Code civil qui suspendent jusqu’à la naissance l’effectivité des droits acquis par l’enfant conçu, à atténuer les effets de l’éventuelle personnalité juridique à lui reconnue; quitte aussi à revisiter le sens et la portée des concepts traditionnels.
Pour sûr, l’éternel silence du législateur sur cette question remet en cause les vertus et la cohérence de notre système juridique en ouvrant, qui plus est, la voie à la division de la jurisprudence et au déchirement de la doctrine partagée entre les conceptions puristes, voire intransigeantes, et humanistes de notre droit.
Abstract
Traditionally confined since the Roman law in a legal fiction which makes of him a being (human being!) at the same time legally nonexistent for lack of legal personality, and paradoxically ready to acquire rights, the fate of the designed child is the object of perpetual confusion (it goes to and from) between different and opposed legal categories, in doctrine as in jurisprudence.
Facing the legal aporias such a situation is generating, and the treatment at the very least "degrading and inhuman" imposed on this being at the beginning of his human life, this article proposes modestly, after a synthesis of various theories under discussion, that our law turns not towards the legal past of our system, but towards the "becoming" of the child to be born conferring him a clear statute; even if we must, following the example of articles 725 and 906 of the Civil code which suspend until the birth the effectivity of the rights acquired by the child, soften the effects of the possible legal personality recognised to him; and also revisit the direction and the range of the traditional concepts.
For sure, the eternal silence of the legislator on this question calls into question the virtues and the coherence of our legal system while opening, which is more, the way to the division of jurisprudence and the splits of the doctrine divided between purism (even intransigent) and humanistic conceptions of our law.
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