Résumés
Abstract
This paper examines the importance employers attach to a variety of potential costs and savings which might be incurred in the course of a work stoppage.
Résumé
Les grèves comportent des couts. Même s'il ne s'agit guère plus qu'un énoncé de principe, il est surprenant de voir combien peu d'informations sont disponibles à l'heure actuelle sur la nature et sur la gravite du cout des grèves subies par les entreprises prises individuellement. Le premier objectif de cet article vise à évaluer le cout des grèves subies par les employeurs au Canada. Aux fins du présent article, les couts des grèves comprennent à la fois des couts pécuniaires et des couts non pécuniaires qui sont reliés à une grève ou à un lock-out. Les couts pécuniaires comprennent les pertes de vente attribuables à l'impossibilité de répondre aux commandes, aux couts encourus dans le cours du processus de médiation et d'arbitrage et ainsi de suite. Les couts non pécuniaires peuvent inclure la perte de la clientèle, la mauvaise publicité et la di munition de confiance de la part des investisseurs et des créanciers. Les données de l'enquête ont été recueillies en 1980 à la suite de l'envoi de questionnaires par voie postale. L'échantillon comprenait des entreprises manufacturières et minières qui avaient subi une grève ou un lock-out impliquant plus de 100 travailleurs dans les deux années précédentes, soit un total de 278 entreprises. Les entreprises où il y avait eu plus d'une grève devaient faire rapport sur le conflit qui avait entraine le plus de jours-personne perdus.
Le questionnaire répertoriait vingt couts possibles attribuables à la grève selon qu'ils la précédaient, l'accompagnaient ou la suivaient ainsi que trois possibilités d'économie ou d'avantages qu'on pouvait en tirer. Concernant chaque point, on a demandé aux répondants d'indiquer si le cout (ou l'économise) avait été extrêmement important (code 4), très important, modérément important, sans aucune importance ou qu'il n'ait donne lieu à aucune perte (code 0) eu égard à la grève spécifique pour laquelle il était fait rapport.
Des 278 entreprises auxquelles on s'était adressé, 127 ont retourné des questionnaires utilisables pour un taux de réponses valables de 46 pour cent. Quatre-vingts pour cent des entreprises redondantes appartenaient à l'industrie manufacturière. Leur revenu médian annuel s'établissait approximativement à 50 millions de dollars, cependant que leur personnel médian tournait autour de 500 employés. Ces entreprises devaient négocier avec trois syndicats en moyenne et le tiers d'entre elles étaient contrôlées par des investisseurs américains.
En conformité avec les études empiriques antérieures, les couts les plus importants qu'on attribuait à la grève consistaient en dépenses générales et en pertes de ventes. Seuls ces deux couts étaient considérés comme extrêmement ou très importants par la majorité des entreprises. Des couts moins importants comprenaient la publicité auprès de la population, les amendes pour retard de livraison, des frais d'assurance supplémentaires et le sabotage. Une réponse inattendue consistait dans l'importance relative que l'on portait au temps consacre par les bureaux de direction des compagnies aux négociations collectives à la fois avant et durant un arrêt de travail. Il est aussi intéressant d'observer combien on attachait peu d'importance aux possibilités d'économie qui pouvaient résulter d'un arrêt de travail.
On a formulé l'hypothèse que les couts (ou les économies) d'une grève pourraient être reliés à trois séries de variables : 1) les caractéristiques de l'entreprise; 2) les particularités internes des relations du travail dans l'entreprise et 3) les particularités de l'arrêt de travail au cours duquel on a eu à encourir les couts. Les résultats indiquent que ces trois séries de variables étaient rattachées à l'évaluation que l'employeur faisait du cout de la grève.
Étant donné l'absence de recherche empirique antérieure sur la question des couts d'une grève, dans la présente étude, on a adopté une approche exploratoire qui ne comprenait que peu d'hypothèses explicites préétablies. Dans l'avenir, les chercheurs auront à développer et à vérifier des modèles prévisionnels. On suggère aussi d'entreprendre des recherches dans d'autres domaines se rapportant aux couts des grèves.
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