Résumés
Abstract
The response of the Canadian labour movement to sexual orientation discrimination has been mixed and uneven. The Canadian Labour Congress, along with several provincial federations and a grouping number of unions, have taken a leadership role in promoting equal rights for gays and lesbians, while other labour organizations have done nothing at all. Public sector and Canadian based unions are much more likely to have been active than have American-based unions, even though there are important exceptions to these trends. These developments are partially explained by regional dynamics, membership demographics, degree of activism, the presence of women's committees, and organizational leadership.
Résumé
Alors qu'il y a de plus en plus de documentation sur les dossiers syndicaux relatifs aux femmes et aux minorités ethniques, il en existe peu sur l'engagement syndical eu égard à la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle. En nous basant sur des données colligées auprès de fédérations syndicales, auprès de sièges sociaux d'unions et de conventions collectives et en utilisant des méthodologies quantitatives et qualitatives, nous évaluons la réponse des syndicats aux questions soulevées par l'orientation sexuelle.
Le Congrès du travail du Canada, les fédérations provinciales de Nouvelle-Ecosse, de l'Ontario, du Manitoba et de la Colombie-Britannique ainsi que la Confédération des syndicats nationaux au Québec sont parmi les plus actifs eu égard au sujet sous étude. Pour plusieurs fédérations provinciales, telle celle de l'Alberta, cette question n'est simplement pas à l'ordre du jour. L'image est très inégale parmi les plus grands syndicats canadiens (plus de 30 000 membres). Nous avons demandé à ces syndicats s'ils avaient une politique globale de non-discrimination, si les avantages sociaux étaient identiques en contenu et en couverture pour les conjoints de même sexe à leur siège social ou dans au moins une convention collective, s'il y avait un débat actif sur le sujet et s'il y avait un comité officiel gai/lesbienne. Sept syndicats avaient entrepris les cinq actions. Onze d'entre eux en comptaient entre une et trois et dix n'avaient rien fait à ces sujets. Seulement les deux tiers étaient allés aussi loin que d'inclure l'orientation sexuelle comme source de non-discrimination dans leurs constitutions. La même proportion indiquait qu'il ne s'agissait que d'un sujet de discussion. La moitié des syndicats avaient mis sur pied un comité formel gai/lesbienne, seulement la moitié prévoyaient la même couverture d'avantages sociaux pour leurs employés gais/lesbiennes et moins de la moitié avaient négocié de telles conditions dans au moins une convention collective sous leur juridiction. Les syndicats les plus progressifs en cette matière sont de grands syndicats (cinq des sept plus grands syndicats canadiens avaient entrepris les cinq actions et ces syndicats comptaient près de 50 % de membres féminins).
Les résultats démontrent que les syndicats du secteur public ont adopté une forme ou une autre, même incomplète, de protection contre la discrimination alors que seulement quelques syndicats du secteur privé ont entrepris de faire quelque chose. Il s'agit ici principalement des travailleurs de l'automobile et des communications. Parmi les syndicats du secteur public, deux exceptions notoires à ces tendances se retrouvent en Alberta (les fonctionnaires et les enseignants).
Les différences entre syndicats à sièges sociaux canadiens et américains sont les plus frappantes. Tous ces syndicats qui ont entrepris les cinq actions ici mentionnées étaient canadiens et 87 % des syndicats canadiens ont une politique de non-discrimination qui inclut l'orientation sexuelle. Seulement le tiers des syndicats américains étudiés ont répondu avoir discuté ce sujet, suggérant par le fait même que cette question n'est même pas à l'ordre du jour pour la majorité d'entre eux.
En utilisant l'Ontario comme étude de cas, 87,3 % de leurs conventions collectives contiennent des dispositions antidiscrimination et presque toutes s'appliquent à la race, la religion, le sexe, la nationalité et l'âge. Les dispositions visant l'orientation sexuelle sont cependant les moins nombreuses (i.e. dans seulement 41,5% de ces conventions incluant une disposition antidiscrimination). Cela suggère alors que la plupart des sections locales n'ont pas traduit les politiques du CTC ou de leurs unions à la table de négociation. De ces conventions collectives prévoyant une politique de nondiscrimination incluant l'orientation sexuelle, 79 % se retrouvent dans le secteur public et 21 % dans le secteur privé.
Les résultats statistiques et les études de cas détaillées des trois syndicats les plus progressifs (SCFP, Alliance de la fonction publique du Canada et les Travailleurs canadiens de l'automobile) suggèrent que les différences ici observées entre les groupes au sujet de l'orientation sexuelle peuvent dépendre de facteurs tels la dynamique régionale, l'aspect démographique des membres, le niveau d'activisme, la présence de comités féminins et le leadership institutionnel.
En somme, la situation est telle qu'il se peut que les homosexuels connaissent des expériences syndicales radicalement différentes non seulement de celles des hétérosexuels mais également de celle d'autres homosexuels. Néanmoins, des milliers de gais et de lesbiennes syndiqués jouissent de recours formels à rencontre de la discrimination au sein de leur syndicat, et ils ont de plus en plus un accès égal aux avantages sociaux. De plus, vu l'importance des syndicats ici impliqués, les retombées en termes d'éducation et d'action politique se sont multipliées. Les mythes et stéréotypes au sujet de l'homosexualité sont fortement attaqués. Reste alors à compléter d'autres études empiriques dans d'autres provinces et à effectuer des études comparatives sur le plan international.
Resumen
La respuesta del movimiento sindical canadiense a los casos de discriminaciòn sexual a sido mixta y dispareja. El Congreso Laboral Canadiense, en conjunto con varias federaciones provinciales y un numéro creciente de sindicatos, han tomado una posiciòn de liderazgo en la promociòn de los derechos de los trabajadores homosexuales, mientras tanto otras organizaciones laborales no han hecho nada. Sindicatos del sector publico y aquellos sindicatos que estàn basados en el Canada tienden a ser mas activos en este trente que los sindicatos cuyas bases estàn en los Estados Unidos, aun y cuando existen importantes excepciones a estas tendencias. Estas diferencias se explican parcialmente mediante factures como la dinàmica régional, la distribuciòn demogràfica de los miembros del sindicato, el grado de activismo del sindicato, la presencia de comités de mujeres y la organizaciòn del poder en el sindicato.
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