TY - JOUR ID - 009544ar T1 - Industrial Relations as a Discipline and Field in France and the UK A1 - Almond, Philip JO - Relations industrielles / Industrial Relations VL - 59 IS - 2 SP - 321 EP - 344 SN - 0034-379X Y1 - 2004 Y2 - 29 mars 2024 11:46 PB - Département des relations industrielles de l'Université Laval LA - EN AB - This article analyses the differences in the post-war study of employment relations in the UK and France, examining both the orientations of the main literatures, and more recent developments in response to the changes of recent years. Through a comparison of the literature, the article seeks to analyse the implicit assumptions behind research in the field. The predominant means of investigating employment relations in both countries are seen to have been over-fixed on normative assumptions drawn from the specific circumstances of the post-war industrial relations climates of the two countries. This provides a partial explanation for the emergence of new normative frameworks, including that of Human Resource Management, particularly in the UK It is argued that in order for a move away from an explicitly managerial agenda to occur, researchers into industrial relations, particularly in English-speaking countries, must integrate their arguments within a greater awareness of wider societal change. AB - Cette étude se veut une analyse comparative des façons dominantes dont la relation d’emploi, sous l’angle d’un champ significatif de l’analyse scientifique, a été étudiée en France et au Royaume-Uni au cours de la période d’après-guerre. En focalisant sur le caractère « impérialiste » de la recherche au cours de cette période, plus particulièrement sur la perspective pluraliste des relations industrielles au Royaume-Uni et celle de la sociologie du travail en France, cette étude évalue dans quelle mesure les approches de recherche en matière de relations d’emploi dans les deux pays ont été influencées par leur contexte idéologique, sociétal et scientifique. Ceci soulève la question à savoir si les nouvelles approches qui ont présidé à l’analyse de la relation d’emploi dans les deux pays au cours des vingt dernières années (principalement la GRH, et en particulier au Royaume-Uni, l’École de la régulation, l’éclatement de la sociologie du travail en France, l’intérêt pour la sociologie de l’entreprise et de l’emploi) se présentent elles-mêmes comme des réponses spécifiques de société. On fait état d’un contraste entre la désinstitutionalisation partielle des relations industrielles au Royaume-Uni et leur développement comme champ multidisciplinaire dans un contexte français.La présente étude soulève des questions à l’endroit des fondements théoriques des champs de recherche bien délimités ; plus particulièrement, la fausse dichotomie entre l’économie et la société, parfois présumée dans les travaux relatifs aux relations industrielles, et une préférence exagérée eu égard à la régulation volontaire de la relation d’emploi, qui est perçue comme imprégnée d’idéologie. Ce qui nous invite à poser la question à savoir si les théoriciens des relations industrielles en Grande-Bretagne au cours de la période d’avant-Thatcher ont particulièrement fait état ou non de la spécificité sociétale du système de relations industrielles britannique, si le « système » de relations industrielles au sens du terme retenu par Dunlop est de fait aussi autonome du reste de la société qu’on se plaît à le supposer parfois. Cette question de l’autonomie prend de l’importance non seulement pour le déclin des relations industrielles au plan de leur traitement théorique en Grande-Bretagne, mais également pour les intellectuels en France qui se demandent si les relations industrielles sont le mieux décrites soit comme discipline, soit comme champ d’étude. On peut penser que l’hypothèse implicite qui sous-tend la recherche en relations industrielles dans une perspective pragmatique au Royaume-Uni a peu contribué à aider ce domaine à traiter de façon théorique du renouveau de la régulation de la relation d’emploi depuis 1979.Pendant ce temps, la sociologie du travail d’origine française, tout en demeurant ambitieuse au plan de ses prétentions, a eu tendance à demeurer très empiriquement limitée aux lieux de travail et à privilégier la spéculation à l’égard de l’avenir du capitalisme industriel (et par-dessus tout la critique du taylorisme) au lieu de s’adonner à la recherche concrète. L’absence relative d’attention accordée à la régulation de la relation d’emploi fut aussi notée. Le déclin à la fois des relations industrielles et de la sociologie du travail depuis la crise économique de 1970, et par la suite, peut être au moins et en partie attribuée à une faiblesse commune aux deux approches : d’abord, le manque de considération à l’égard de l’intervention de l’employeur/dirigeant dans la structuration de la nature concrète de la relation d’emploi ; ensuite, l’absence d’attention accordée à la distinction chez les travailleurs entre leur rôle de salariés et les autres rôles sociaux. Souvent, l’attention se limitait à la classe des travailleurs de sexe masculin, parce qu’avant tout l’intégration de ce groupe à la société capitalisme semblait être le problème majeur de l’époque. En réaction à ce phénomène, on a observé au cours des vingt-cinq dernières années la venue d’une variété de nouvelles approches qui ne découlent pas des hypothèses. Celles-ci font l’objet d’une brève révision sur une base comparative, révélant à la fois des similitudes et des différences importantes chez celles retenues. Plus précisément, on constate des différences construites socialement entre le déclin du domaine des relations industrielles au plan théorique au Royaume-Uni et leur substitution par celui de la gestion des ressources humaines ; aussi, un dialogue multidisciplinaire de plus en plus fructueux s’installe en France.Cet essai en vient à la conclusion que les relations du travail comme champ d’études ont besoin d’une révision qui ferait appel à des approches qui tiennent compte des effets d’envergure à l’échelle de la société, au lieu de celles qui amplifient l’autonomie des systèmes de relations industrielles. AB - Este artículo analiza las diferencias en el estudio post-guerra de las relaciones de empleo en el Reyno Unido y en Francia, examinando las orientaciones de la literatura predominante y de los mas recientes desarrollos en reacción a los cambios ocurridos los últimos años. A través de una comparación de la literatura, el artículo pretendre analizar las suposiciones implícitas en la investigación en este campo. Los medios predominantemente utilizados en la investigación de las relaciones de empleo en ambos países aparecen extremamente arraigados en las presunciones normativas establecidas en las circunstancias especificas del clima de relaciones industriales de la post-guerra vigentes en ambos países. Esto ofrece una explicación parcial a la emergencia de nuevos cuadros normativos, incluyendo el de la gestión de recursos humanos, particularmente en el Reyno Unido. Se argumenta que para alejarse de una agenda explícitamente marcada por la gestión, los investigadores en relaciones industriales, particularmente en los países de habla inglesa, deberían integrar sus argumentos a una comprensión mas vasta de cambio social. DO - https://doi.org/10.7202/009544ar UR - https://id.erudit.org/iderudit/009544ar L1 - https://www.erudit.org/fr/revues/ri/2004-v59-n2-ri830/009544ar.pdf DP - Érudit: www.erudit.org DB - Érudit ER -