Résumés
Résumé
La prévention est entrée dans les moeurs étatiques et elle s’harmonise avec le chant technocratique de la rationalisation, de la planification, de la programmation et de la participation communautaire. À travers ce dispositif s’opère la modernisation de la société québécoise qui accentue sa capacité d’intervention sur elle-même. Ce faisant, la prévention devient un enjeu pour des acteurs sociaux en lutte autour du contrôle du système ainsi constitué.
La prévention procède ainsi de la modernisation technocratique qui ouvre la voie à la construction d’un « social » où s’organise, à travers des rapports sociaux de domination, le développement. Mais, contradiction et paradoxe : ce qui se donne sous le couvert d’une modernisation, d’un progrès rendant possible un fonctionnement social plus rationnel dont les ramifications étendent désormais le champ d’action de nos sociétés, ouvre aussi la voie d’une mort sociale. En effet, parce qu’elle relève du dispositif étatico-rationnel de domestication des passions humaines et de gestion sociale, la prévention nourrit une destruction des régulations spontanées de la vie communautaire. Il apparaît ainsi qu’elle s’inscrit dans un double registre : elle contribue à l’édification d’un « social-étatique » dont le progrès dévore le social organique.
Abstract
Prevention has become an accepted objective for state action when it is harmonized with the technocratic goals of "rationalization", planning, programming and community participation. As such it is seen as part of the process of modernization of Quebec society as it seeks to increase its capacity to act upon itself. At the same time, this means that prevention becomes an issue for the social groups involved in a struggle for the control of this key area.
Prevention thus becomes part of the process of technocratic modernization and as such, can be seen as an area for social development structured by the social relations of domination. There is a contradiction and a paradox here however. What appears on the one hand to be an attempt to modernize—to bring about progress and a more rational use of resources through an extension of the field of intervention, also contributes to the destruction of the vitality of social existence. To the extent that prevention policy is part of an overall "rationalization" of society by the state, it seeks to destroy the spontaneous operation of community life. In this sense, prevention policy contributes to the development of rational state control of social existence at the cost of the organic nature of daily life.
Resumen
La prevención sa ha integrado al costumbrero estatal, y lo hace en harmonía con el canto tecnocrático de la racionalización, de la planificación, de la programación y de la participación comunitaria. Es gracias a este dispositivo que se opera la transformación de la sociedad del Québec que acentúa su capacidad de intervención sobre sí misma. La prevención deviene así un problema para los actores sociales en lucha sobre el control del sistema así constituído.
La prevención proviene así de la modernización tecnocrática, que abre la vía a la construcción de un "social" en el que se organiza el desarrollo a través de relaciones sociales de dominación. La contradicción y la paradoja son, sin embargo, el que es bajo la apariencia de un progreso y de una modernización que hacen posible un funcuonamiento social más racional, cuyas ramificaciones abren el campo de acción de nuestras sociedades, que se abre también la vía de una muerte social. En efecto, es porque la prevención se inserta en el dispositivo etático-racional de domesticación de la pasiones humanas y de la gestión social que ella nutre una destrucción de las regulaciones espontáneas de la vida comunitaria. Es así que la prevención se inscribe en un doble registro: ella contribuye a la construcción de un "social-etático" que, al progresar, devora el social orgánico.
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