Résumés
Résumé
L’évolution de l’action préventive menée par le travail social doit être comprise en termes de crise et de mutation. Ce qui apparaît d’emblée est un mécanisme de crise au sens où les transformations subies par le système de l’aide sociale sont considérés comme menaçant son existence et l’identité sociale de ses acteurs. Le système de l’aide sociale est alors déréglé, ses normes de fonctionnement ne peuvent supporter les changements sans être modifiées. L’action préventive est alors sacrifiée au profit de l’aide financière directe et le travail social est vidé de son sens, étant submergé par des tâches administratives.
Cette crise doit être comprise à l’intérieur d’une mutation plus générale. Il y a mutation au sens où un modèle d’action en remplace un autre et en ce qu’elle est la conséquence d’un double phénomène : changement de la nature de la demande d’aide sociale d’une part, évolution parallèle des modèles d’action administrative d’autre part. La conjugaison de ces deux phénomènes provoque une évolution double de l’utilisation des aides financières : d’un côté, elles constituent l’essentiel du travail des assistantes sociales avec, pour conséquence, un effacement du travail relationnel; d’un autre côté, les aides financières sont séparées du travail social proprement dit, ce dernier tendant à devenir plus polyvalent.
Dans le premier cas, la prévention, conçue comme action devant éviter la dégradation de situations familiales par un « traitement » psychologique, est remplacée par une aide directe, fondée sur la compétence technique. Dans le second cas, la prévention ne se définit plus par des catégories générales mais obéit à des objectifs particuliers, caractérisés par leur spécificité. La recherche consacrée aux politiques sociales et au travail social devra prendre acte de ces transformations si elle veut être non plus interprétative mais évaluative et analytique.
Abstract
The evolution of prevention policy as implemented by social welfare agencies should be seen in terms of crisis and change. The crisis is evident in the sense that the changes which have occurred in the social welfare sector are perceived as threatening by the actors involved. In this context, prevention is often sacrificed to the benefit of direct social assistance. Social work is made meaningless as it disappears under the avalanche of bureaucratic paperwork.
This crisis should be understood within a more general context of change. There is a change in the sense that one model of action is replacing another and in the sense that this change is, in itself part of a twin development: a change in the nature of requests for social assistance on the one hand and a parallel evolution of administrative action on the other. The combination of these two changes leads to two different uses of financial assistance. First, financial aid applications are swallowing up the major part of the job load of social workers which reduces the time available for therapeutic intervention. Second, financial aid is increasingly divorced from social work as such. The latter tends to become more diverse and flexible.
In the first case, prevention which was initially conceived of as a mean to avoid the deterioration of family situations through therapeutic intervention is progressively replaced by direct financial aid based on technical criteria. In the second case, prevention is no longer defined in terms of general categories but rather become tributary to specific partial objectives.
Research in the area of social policy and social work should study these developments further if the hope is to be able to evaluate and analyse reality and not simply to describe it.
Resumen
La evolución de la acción preventiva del trabajo social debe ser comprendida en términos de crisis y de mutación. Lo que aparece a primera vista es un mecanismo de crisis, en el sentido en que las transformaciones sugridas por el sistema de asistencia social son consideradas como amenazas a su existencia y a la identidad social de sus actores. El sistema de asistencia financiera se encuentra desorganizado, y sus normas de funcionamiento no pueden resistir los cambios sin ser modificadas. La acción preventiva es así sacrificada a la ayuda financiera directa y el trabajo social pierde su sentido, sumergido por tareas administrativas.
Esta crisis debe ser comprendida en el contexto de una mutación más general. Hay mutación en el sentido en que un modelo de acción reemplaza otro, y en que es la consecuencia de un doble fenómeno: cambio de la naturaleza de la demanda de asistencia financiera, por una parte; evolución paralela de los modelos de acción administrativa, por otra. La conjugación de estos dos fenómenos provoca una doble evolución de la utilización de las ayudas financieras. Por una parte, ellas constituyen lo esencial del trabajo de las asistentes sociales, con una pérdida consecuente del trabajo relacional; por otra, las ayudas financieras son separadas del trabajo social en cuanto tal, y éste tiende a devenir polivalente en consecuencia. En el primer caso, la prevención, concebida como una acción tendiente a evitar la degradación de situaciones familiares por medio de un "tratamiento" psicológico, es reemplazada por una ayuda directa, fundada en la competencia técnica. En el segundo caso, la prevención ne se define ya en categorías generales, sino que obedece a objetivos particulares, caracterizados por su especificidad.
La investigación consagrada a las políticas sociales y al trabajo social deberá considerar estas transformaciones si elle quiere depasar el ser interpretativa, para llegar a ser evaluativa y analítica.
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