Comptes rendus

Wenceslas Mamboundou et Salim Laaroussi (dirs), L’insertion professionnelle des diplômés des cycles supérieurs, Québec, Les Presses de l’Université du Québec, 2005, 158 p.[Notice]

  • Claude Trottier

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  • Claude Trottier
    Faculté des sciences de l’éducation,
    Université Laval.

Cet ouvrage collectif comprend deux parties dont la portée est à la fois différente et complémentaire. La première est composée de textes sur divers aspects de l’insertion professionnelle des diplômés des cycles supérieurs de l’enseignement universitaire. Ces analyses avaient d’abord été l’objet de communications lors d’un colloque organisé par le Conseil national des cycles supérieurs (CNCS) de la Fédération étudiante universitaire du Québec et témoignent d’une approche plurielle de la question. Hélène Tremblay commence par dégager les principales caractéristiques structurelles du marché du travail auquel se destinent les diplômés des cycles supérieurs. Elle rend compte des principaux constats relatifs à l’offre et la demande des travailleurs hautement qualifiés à partir des travaux du Conseil de la science et de la technologie du Québec. Puis, Pierre Michel et François Girard présentent des données tirées de la Relance des diplômés de maîtrise et de doctorat, effectuée par le ministère de l’Éducation, des Loisirs et du Sport, sur la situation d’emploi et les caractéristiques des emplois auxquels ils ont accès. Louise Dandurand aborde ensuite le rôle stratégique que jouent les organismes subventionnaires québécois dans le développement du système de recherche et d’innovation et la formation de la relève scientifique dans le contexte de la mondialisation. Sylvie Dillard analyse les défis relatifs à l’acquisition des compétences et la gestion des carrières tant du point de vue de l’offre (bassin de recrutement, concurrence pour ce qui est de l’attrait et de la rétention des travailleurs hautement qualifiés, adaptation de la formation dans un contexte où, dorénavant, les débouchés se trouvent majoritairement hors du milieu universitaire) que de la demande (situation du personnel très qualifié en entreprise, concurrence des économies émergentes, exigences du développement économique des régions). Un segment du marché du travail des diplômés des cycles supérieurs, celui du corps professoral universitaire, est également examiné par Jean-Pierre Proulx du point de vue de son renouvellement à partir d’un rapport du Conseil supérieur de l’éducation. Brigitte Gemme et Yves Gingras tentent de cerner l’effet sur l’insertion professionnelle de la formation de diplômés formés dans le cadre de projets de recherche réalisés en collaboration avec des milieux de pratiques comparativement à celle de diplômés formés uniquement en milieux universitaires traditionnels. Enfin, Stéphanie Andrew et Daniel Parent posent le problème de l’exode des cerveaux vers les États-Unis sous un angle qui contribue à le démystifier, sinon à le relativiser. Ces analyses présentées de façon concise à partir de travaux de recherche et d’études de pratiques de formation, de recherche ou de gestion des carrières projettent un éclairage intéressant et tout en nuances à la fois sur la situation d’emploi des diplômés, le marché du travail dans lequel ils s’insèrent et diverses problématiques relatives à leur insertion. Elles permettent au lecteur de saisir la complexité des enjeux sous-jacents à ce domaine de recherche. C’est sur le plan de l’action et de l’intervention que se situe la deuxième partie. Le CNCS commence par exposer sa conception de l’insertion. En s’appuyant sur divers travaux de recherche, le Conseil prend ses distances vis-à-vis d’une conception de l’insertion définie uniquement en termes de stabilité de l’emploi auquel ont accès les diplômés. Compte tenu de la transformation et de la mouvance du marché du travail, il met plutôt l’accent sur la stabilité par le maintien de l’employabilité des diplômés : on peut s’y stabiliser sans nécessairement accéder à un emploi à durée indéterminée. Il importe aussi, selon lui, de ne pas s’en tenir à une mesure de l’insertion exclusivement à partir d’indicateurs économiques, mais de la situer par rapport à d’autres dimensions de l’entrée dans la vie active, notamment la formation d’un couple ou …