Comptes rendus

Denis Bertrand, Robert Comeau et Pierre-Yves Paradis, La naissance de l’UQAM. Témoignages, acteurs et contextes, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2009, 193 p.[Notice]

  • Céline Saint-Pierre

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L’année 1969 a été marquée par la fondation de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). En 2009, à l’occasion du quarantième anniversaire de cette institution, trois professeurs à la retraite de cette université publient un ouvrage qui se veut une sorte de reconstitution de sa mise au monde à travers des entrevues avec des acteurs clés, des documents d’archives et des repères chronologiques de divers ordres. D’entrée de jeu, ils prennent bien soin de préciser que leur livre ne trouve pas son origine dans une commande extérieure et qu’il est né de leur désir partagé de se rappeler la mise en place de l’UQAM, afin de mieux faire connaître cette période importante tant à ceux qui appartiennent ou ont appartenu à cette institution qu’à ceux qui l’ont vue évoluer de l’extérieur. Ce livre repose essentiellement sur une présentation ordonnée de matériaux bruts dont les entretiens occupent la place centrale. Il comprend trois parties correspondant pour chacune à une étape de la gestation de ce projet d’université nouvelle et de sa réalisation. Selon les auteurs, faire l’histoire de la naissance de l’UQAM exige de connaître d’abord celle de la création de l’Université du Québec (UQ). C’est l’objet de la première partie du livre qui présente les témoignages de certains acteurs clés racontant le rôle qu’ils y ont joué et la vision qui les animait. Le témoignage d’Yves Martin, alors sous-ministre adjoint au ministère de l’Éducation du Québec et présenté comme le père de l’université publique en réseau, côtoie celui de Pierre-Yves Paradis, directeur de la formation des maîtres et membre du Comité directeur de la réforme de l’enseignement universitaire, et celui de Pierre Martin, gestionnaire de projet, tous deux hauts fonctionnaires de ce ministère. L’on y apprend que P. Martin figure comme celui qui, de tous les pères de l’Université du Québec, a été le plus directement et le plus longuement impliqué à toutes les étapes de la mise en place de l’Université du Québec et de l’UQAM. Le ministère lui confie l’animation de la première équipe « Recherche et développement » chargée de mettre en place l’UQ sous forme de réseau et l’UQAM, en tant que constituante de ce réseau et deuxième université de langue française à Montréal. La seconde partie du livre porte sur la contribution de l’Université du Québec à la mise en place de l’UQAM. Pierre Martin y est interviewé cette fois en tant que vice-président à la planification et rédacteur des règlements généraux de l’UQ, et Louis Berlinguet, à titre de vice-président à la recherche. Constatant très tôt la quasi-absence de chercheurs chevronnés au sein des institutions appelées à former l’Université du Québec, celui-ci juge presque impossible la réalisation de sa mission d’amener rapidement l’UQ à occuper une place significative en recherche. Il propose donc la création, au sein du réseau de l’UQ, d’une nouvelle constituante dédiée à la recherche. C’est ainsi que l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) voit le jour dès 1969. D’autres solutions furent envisagées pour développer la recherche. C’est ainsi que le premier ministre Daniel Johnson fit appel au général de Gaulle et aux universités françaises qui réussirent à recruter quelques centaines de professeurs-chercheurs prêts à venir travailler quelques années au Québec. La direction de l’Université du Québec ne put donner suite à l’offre de la France pour des raisons évoquées dans cet entretien. C’est un bel exemple de l’histoire moins connue de la création de cette institution que les entretiens nous font découvrir. La troisième partie de l’ouvrage aborde directement la naissance de l’UQAM et s’intéresse aux caractéristiques fondamentales du processus ayant mené à sa création. Les acteurs clés retenus …