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La revue Proxima, dirigée par le professeur Michel Bernard, vient de publier un numéro thématique sur le e-learning et la distance en formation. D’entrée de jeu, avec un premier article écrit par Pierre Landry, ce dossier thématique revient sur les différentes appellations d’enseignement à distance, de formation à distance et de e-learning. Par la suite, on relate deux expériences pédagogiques : l’une d’un campus virtuel en Suisse, avec analyse critique des résultats obtenus ; l’autre, une expérience sur la Fondation ARIADNE, dirigée depuis la Suisse. Ce dernier projet avait pour objectif de créer et de gérer, à travers un réseau de viviers électroniques de connaissances partagées entre plusieurs professeurs et universités, des éléments pédagogiques multimédias favorisant la réutilisation et le partage du matériel pédagogique.
Dans cette même revue, on retrouve, à la suite, un article rédigé par Thérèse Lamy et Michel Richer qui, tous deux, relatent des échanges d’expertises et d’expériences pédagogiques en formation à distance au Canada, précisément au Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick, dans le cadre des ateliers du REFAD.
Toujours sur le thème du e-learning et de la distance, des références s’ajoutent à la revue : des définitions sur la FOAD glanées ici et ailleurs, un glossaire sur ce thème et des évaluations de lectures choisies et de récentes parutions sur le thème étudié. Ces écrits ont été effectués par des membres du comité de lecture de la revue. Finalement, un témoignage sur Abraham A. Moles, qui précise que la notion de distance avec sa connotation spatiale est une distance maximum jusqu’à laquelle l’être peut ancrer son action ou son choix sans se sentir contraint par l’épuisement de ses ressources et un retour nécessaire en un lieu (p. 80).
Le thème principal est de repenser la distance en enseignement et en formation. C’est l’arrivée d’Internet qui a déclenché un nouvel engouement pour une formation à distance. Ces formations s’adressent principalement à des adultes sur le marché du travail et étaient perçues comme la voie de la deuxième chance comparée à la voie royale des études présentielles en mode continu. Avec le e-learning, on les appelle le premier choix de formation tout au long de la vie (Perriault, p. 73). Ce numéro fait essentiellement référence à l’expérience européenne et canadienne en formation à distance, en nommant les difficultés rencontrées en e-learning.
Ce qui me semble évident en Europe ou au Canada, c’est que le e-learning mène à des expérimentations, des réflexions, un questionnement sur la façon de s’approprier l’apprentissage en ligne. Les articles sont écrits par des praticiens connaissant bien ces expérimentations et qui savent faire ressortir les difficultés rencontrées et les obstacles des parcours d’apprentissage en ligne. Cette confrontation Europe-Canada est intéressante : elle situe les réflexions dans leur contexte culturel et dans leur contexte d’appropriation soumis à des aléas politiques, universitaires et individuels. Le e-learning en formation à distance est là pour rester. Les recherches devront se poursuivre pour trouver des solutions à une meilleure pratique d’apprentissage en ligne. La pédagogie est bouleversée par la révolution numérique dans l’apprentissage. L’interactivité se situe au coeur de ces formations et le monde de l’enseignement universitaire demeure ambivalent quant à son utilisation. Les nouvelles technologies représentent une opportunité majeure pour un développement massif de l’accès au savoir, parce qu’apprendre tout au long de la vie devient une nécessité. Les recherches dans ce domaine, les expérimentations menées dans des contextes culturels différents nous permettent de nous approprier ces nouveaux outils. Cependant, il ne faut jamais oublier que ce sont des outils au service de l’apprentissage et non le contraire.
Certains constats de ces résultats de recherche sont communs à l’Europe et au Canada, mais d’autres éléments de la recherche relèvent de la culture de base du milieu d’expérimentation. Ainsi, au Canada, pays où j’ai une longue expérience dans ce domaine, nous avons intégré le chat et en sommes à en vérifier les modes opératoires ; ces années-ci, nous sommes centrés sur l’utilisation et le partage des objets d’apprentissage et un retour vers des apprentissages en ligne centrés sur l’apprenant et ses besoins qui deviennent notre priorité.