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Ce volumineux ouvrage (421 pages), regroupe 31 auteurs et se divise en 20 chapitres auxquels s’ajoutent une préface signée par Bernard Rey, une introduction rédigée par les professeurs Lenoir, Larose, Lessard et une conclusion de Colette Deaudelin. Les 20 chapitres sont regroupés en quatre parties : 1) Les fondements du curriculum : les dimensions culturelle et épistémologique ; 2) Les fondements du curriculum : les dimensions structurelles ; 3) Impacts de quelques changements curriculaires ; 4) Le point de vue de différents acteurs.

D’abord, l’à-propos de l’ouvrage saute immédiatement aux yeux. En effet, la réforme des programmes n’a pas fini de faire couler de l’encre et d’alimenter des débats parfois acrimonieux. Il est ainsi trop fréquent de lire dans la presse ou d’entendre dans les médias des points de vue qui confinent malheureusement à la condamnation rapide de la réforme. L’analyse patiente et le regard objectif apparaissent nécessaires afin de calmer le jeu et d’éviter toute action intempestive et regrettable. Cet ouvrage permet justement de se faire une tête sur la réforme du curriculum au primaire. Les différents auteurs évitent tout autant le blâme facile que l’admiration béate. Chacun, à sa manière, y développe une vision nuancée, éclairée et stimulante de différents aspects de la réforme : les fondements épistémologiques, l’approche culturelle, l’approche par compétences, les cycles d’apprentissage, les domaines généraux de formation, l’évaluation des apprentissages, la gestion de classe, etc.

Ensuite, les textes regroupés dans cet ouvrage sont de qualité. Bien entendu, certains se démarquent par l’acuité de leur position et la finesse de leur analyse. On notera au passage les contributions suivantes : celle de Saint-Jacques et Chené sur la culture dans le curriculum (chapitre 2), de Lenoir et Larose au sujet de la perspective constructiviste adoptée dans le cadre de la réforme (chapitre 5), d’Arsenault et Lenoir sur les modèles de référence dans les cycles d’apprentissage (chapitre 9), de Boutet en ce qui a trait à l’éducation relative à l’environnement (chapitre 11), de Lemay en ce qui concerne les questions de droit et de justice en matière d’évaluation des apprentissages (chapitre 12).

De plus, autre élément positif, ce collectif donne aussi une certaine place à quelques acteurs du milieu scolaire. Leurs contributions sont regroupées dans la quatrième et dernière partie de l’ouvrage. Nous saluons l’initiative, car trop peu d’ouvrages universitaires offrent ainsi un espace d’expression aux intervenants scolaires. Le rapprochement entre les deux mondes est pourtant souhaité depuis longtemps tant par les chercheurs que par les praticiens.

Enfin, nous tenons également à signaler l’utilité et la pertinence de la conclusion générale signée par Colette Deaudelin. Cette conclusion, en forme de synthèse, permet une vue globale de l’ensemble des contributions et peut être lue en tant qu’introduction générale afin de se faire une idée du contenu complet de ce collectif.

En somme, cet ouvrage s’avère à la fois intéressant, utile et pertinent. Il saura alimenter la réflexion de quiconque s’intéresse à la réforme des programmes. Destiné d’abord à un public de chercheurs, il peut néanmoins intéresser tout acteur du monde scolaire à la recherche d’autre chose que du prêt à penser et des recettes instantanées. En ce sens, ce livre s’adresse à tout professionnel de l’éducation.