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Près d’une décennie après la parution d’Analyser la communication, sous la direction d’Andrea Semprini, ce recueil de quatorze articles vise à analyser – comme son sous-titre l’indique – la communication dans son contexte socioculturel.
Pour analyser diverses sphères de la communication tels que les médias d’information (télévision, presse), les nouveaux phénomènes communicationnels (Internet, jeux vidéo), les timbres de l’époque coloniale, l’espace commercial et la publicité, les auteurs utilisent la sociosémiotique. Définie comme une branche de la sémiotique, la sociosémiotique s’occupe de la discursivité sociale ou bien, dans une version légèrement différente, de la dimension sociale de la discursivité (p. 13).
À la fois théoriques et pratiques, les contributions en font ressortir des thèmes fort pertinents. Ainsi, en soulignant la place de la publicité, et l’évolution de son langage, sont, entre autres, analysés les discours des marques qui communiquent davantage sur elles-mêmes que sur les produits, l’émergence des seniors ou personnes du troisième âge dans les publicités, et le jeu vidéo comme objet principal de la communication publicitaire et des moeurs sociales actuelles.
En plus de la communication publicitaire, cet ouvrage aborde le traitement de l’information dans les journaux télévisés et présente la communication politique à travers l’analyse des stratégies énonciatives des hommes politiques, de leurs mises en scène dans les images de presse (image anthropométrique, flagrant délit, image cosmétique). À travers une analyse sémiologique des sites Internet d’entreprises d’énergie électrique, ce recueil permet de souligner également la manière dont celles-ci utilisent des outils énonciatifs pour élaborer leur identité discursive et instaurer un lien particulier avec leurs propres clients. Le regard sociosémiotique se pose aussi sur la dimension culturelle et identitaire des pratiques communicationnelles. En ce sens, une analyse des timbres coloniaux français a permis de mettre en exergue les stéréotypes qu’ils véhiculaient, et l’analyse d’un espace commercial a permis de souligner la construction de l’identité d’une marque. Autant d’éléments qui offrent une étendue de problématiques liées à la communication dans un contexte socioculturel.
Ainsi, grâce au caractère collectif de cet ouvrage, le lecteur rencontre une hétérogénéité d’approches et, à travers de nombreuses analyses, il appréhende la sociosémiotique. Le dessein de ce recueil était de fournir les éléments essentiels pour apprendre à analyser diverses occurrences communicationnelles. Il s’avère un outil précieux pour les enseignants qui souhaitent illustrer leurs cours avec des exemples concrets, et pour les étudiants qui souhaitent apprendre à les analyser. Si l’on ne tarit pas d’éloges à l’égard de cet ouvrage, on peut néanmoins souligner que la plupart des exemples se rattachent à la culture et à la société françaises, et qu’il peut parfois être difficile de les saisir quand ils nous sont moins familiers.