Recensions

Ferland, F. (2009). Le jeu chez l’enfant. Montréal, Québec : Éditions du CHU Sainte-Justine[Notice]

  • Johanne April

…plus d’informations

  • Johanne April
    Université du Québec en Outaouais

Ce livre de 70 pages répond à des questions formulées par des parents. Vingt-neuf questions divisées en cinq thèmes sont traitées par l’auteure. Dans les thèmes, nous retrouvons l’importance du jeu et ses fonctions, le rôle des parents dans le jeu, les jouets, les différents partenaires de jeu et finalement le jeu à la rescousse des parents. L’auteure a choisi de répondre aux questions des parents en lien avec le jeu et de le faire à partir de notions pédagogiques, didactiques et surtout en situant le jeu dans le développement global de l’enfant. Le type de questions posées se rapporte davantage aux fonctions du jeu, aux rôles des parents et aux types de jouets à privilégier. L’auteure nous ramène à l’enfant, à ses actions, à ses comportements et à l’importance du jeu libre dans son développement. Elle définit le jeu comme une activité globale qui stimule le développement de l’enfant dans toutes ces composantes. De par sa définition, l’auteure accorde beaucoup d’importance aux effets du jeu libre dans le développement de l’enfant. Dans les deux premiers volets des questions, elle complète ses réponses en établissant des liens entre le jeu et les différents aspects du développement de l’enfant et en y associant constamment des exemples concrets. Dans son ouvrage, Ferland place l’enfant au centre des questionnements de l’adulte. Elle rappelle régulièrement les besoins des enfants et non ceux des parents, tout en apportant des conseils pratiques. De plus, elle a su situer le contexte du jeu dans la réalité des familles d’aujourd’hui. Elle mentionne également, de façon répétée, le rôle des parents dans le développement de l’estime de soi à travers le jeu par des gestes simples. Par le fait de traiter les questions dans une approche globale du développement, elle repositionne la place de l’enfant dans notre société de performance. Par ces réponses, l’auteure pourrait davantage faire des liens avec les récentes recherches sur le jeu afin d’appuyer son opinion. En effet, plusieurs chercheurs (Miller et Almon, 2009 ; Gillain Maufette, 2009) montrent les apports du jeu aux différents aspects du développement, au développement du cerveau, au développement des diverses compétences et à la formation de la personne, et ce, tout particulièrement au préscolaire. Comme l’ensemble des réponses s’adresse à des enfants de moins de quatre ans, j’inviterais l’auteure à situer, dans un prochain livre, le rôle du jeu dans le développement global de l’enfant dans le contexte d’une classe de maternelle où les fonctions du jeu sont essentielles à des apprentissages formels ultérieurs. Tout le monde a l’impression de savoir ce qu’est le jeu. Pourtant, le sens donné à ce mot varie beaucoup selon le statut (parents, éducateurs, enseignantes) des personnes. Ce livre d’actualité repositionne les parents dans leurs rôles face au jeu, mais surtout vis-à-vis du développement global de l’enfant et des approches éducatives de plus en plus scolarisantes. Il pourrait également intéresser les éducatrices et les enseignantes du préscolaire.