Recensions

Ferland, F. (2008). Raconte-moi une histoire. Pourquoi ? Laquelle ? Comment ? Montréal, Québec : Éditions du CHU Sainte-Justine[Notice]

  • Suzanne Pouliot

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  • Suzanne Pouliot
    Université de Sherbrooke

Ergothérapeute et professeure émérite à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, Francine Ferland signe un ouvrage consacré à la lecture des petits. Composé de six chapitres qui abordent des questions pratiques, l’auteure distingue, dans un premier temps, ce qui caractérise les histoires des contes, des fables, des légendes et des comptines. D’abord, Ferland renvoie son lectorat aux contes classiques transmis, depuis de nombreuses générations, en Occident, par Charles Perrault, les frères Grimm et Hans Christian Andersen, mais elle omet de préciser que seul ce dernier a composé des contes originaux, dont Le Vilain Petit Canard, La Petite Sirène et La Petite Fille aux allumettes, pour ne citer que les plus connus. Dans le premier chapitre, l’auteure compare les récits courts présentés dans des livres ou des albums aux récits racontés par le truchement de la télévision et du cinéma, et insiste sur le caractère peu interactif des productions transmises sur des supports audiovisuels (télévision, DVD, cinéma). Le deuxième chapitre répond à la question : Pourquoi raconter des histoires aux enfants ? Les réponses données vont de la stimulation des sens, en passant par la motricité fine à l’interaction avec l’adulte, au développement du langage et de la créativité et, finalement à celui de la compréhension. Un tableau sur deux pages (p. 52 et 53), résume les diverses phases de l’évolution de la compréhension du récit par l’enfant âgé de zéro à 7 ans et les objets de frayeur des enfants âgés de 8-10 mois à 7 ans et plus. Le chapitre suivant aborde la question du choix des livres, des critères de sélection de la naissance de l’enfant jusqu’à l’âge de 7 ans. Différents types de livres sont présentés, selon leur texture (ratine, vinyle, tout carton), leur format (albums), leur fonction, comme les livres animés  qui sont composés de languettes et de rabats. Pour leur part, les imagiers visent à développer le vocabulaire des enfants jusqu’à l’âge de 18 mois et plus. Le chapitre 4 suggère différents moyens simples et agréables de raconter une histoire aux enfants, selon leur âge. Les deux chapitres suivants traitent successivement des histoires en famille et des histoires de famille et de celles qui sont présentées en milieu de garde. Dans l’ensemble, cet ouvrage cherche à répondre aux nombreuses questions des parents et des médiateurs, en général, sur la place de la lecture dans la vie des enfants. Quoi lire ou raconter, comment, pourquoi et quand, dans une perspective qui tient compte du développement de l’enfant, selon diverses facettes : motrice, langagière, symbolique, sensorielle, etc. Cinq histoires de l’auteure et une de Beaudoin, Ménard et Reids complètent cet ouvrage. Geneviève Côté illustre la page couverture et les six récits avec finesse et légèreté, nous introduisant en douce dans l’imaginaire des petits. Au regard de cette publication, les spécialistes, pour leur part, resteront sur leur faim, car cet ouvrage ne repose sur aucun fondement théorique qui justifie et appuie l’usage et la présence du livre et des histoires dans la vie et le développement du jeune enfant, hormis la référence faite à l’incontournable Psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim.