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La démocratie participative à l’école n’est plus une utopie, voilà qui résume bien l’idée de cet ouvrage divisé en cinq chapitres. Le premier définit la citoyenneté et insiste sur la nécessité de former à la participation démocratique. Le deuxième chapitre explore l’évolution de la conception de l’enfant comme être social. Le troisième chapitre présente les principes à la base de la participation citoyenne des enfants. Le quatrième chapitre propose un modèle d’application de ces principes. Enfin, le cinquième chapitre aborde la difficile question de la discipline.

Dans le premier chapitre, Le Gal soutient que la citoyenneté contemporaine repose maintenant sur deux piliers : la représentation et la participation. Aux droits politiques s’ajoutent les droits sociaux-économiques et civiques, qui invitent à créer des pratiques citoyennes nouvelles, en dehors des seuls droits politiques.

Dans le second chapitre, l’auteur réaffirme la citoyenneté de l’enfant et rappelle que cette position fait débat, puisque diverses visions de l’enfant, héritées d’autres époques, se côtoient encore de nos jours. Selon lui, ce n’est qu’au XXe siècle (avec l’adoption de la Convention des Nations Unies pour les droits de l’enfant) qu’apparaît l’idée selon laquelle que l’enfant est capable d’exercer lui-même des droits.

Dans le troisième chapitre, Le Gal propose une double démarche permet- tant la participation des élèves. En premier lieu, il s’agit de permettre aux enfants de s’impliquer dans les institutions scolaires. En second lieu, il faut apprendre en classe comment mener un débat et une réunion, comment résoudre des problèmes, etc.

Dans le quatrième chapitre, l’auteur explore les principes à la base de l’exercice des droits à l’école : les élèves et les enseignants doivent se donner un cadre, visant à déterminer ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas.

La participation des élèves à toutes les étapes de réalisation des projets est essentielle. Selon Le Gal, le conseil d’élèves est un moyen privilégié, à condition que les enfants acquièrent progressivement les savoirs et les compétences nécessaires au bon fonctionnement de leurs institutions.

Le dernier chapitre se consacre à la délicate question de la discipline dans une école souscrivant aux droits de l’enfant. D’abord, la participation des enfants à l’élaboration des règles fait en sorte qu’ils s’y soumettent plus volontiers. Le Gal rappelle que, pour être cohérent avec les principes du droit, le meilleur modèle est celui de la discipline éducative. Pour éviter de tomber dans le piège du « tribunal populaire » ne respectant pas les droits de l’enfant (p. 192), Le Gal nous convie à l’examen des solutions fondées sur la discipline éducative élaborées par Korczak, Pistrak et Freinet, qui ont privilégié la constitution d’institutions impliquant la communauté scolaire où les conflits et les problèmes sont résolus collectivement.

En somme, Le Gal montre bien comment l’évolution de deux idées, celle des droits de l’enfant et celle de la nécessité d’une démocratie participative, a permis l’émergence d’une école différente qui conçoit l’enfant comme un citoyen en mesure d’exercer des droits et des pouvoirs. Mais comment se concrétise cette approche dans l’enseignement disciplinaire de l’histoire et du français, par exemple ? L’auteur reste muet sur cet aspect.