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L’ouvrage dirigé par V. Bedin est un collectif de seize auteurs qui se penchent sur les aspects de l’évaluation en milieu universitaire : du travail de thèse en passant par les cours jusqu’à l’institution et la reddition de comptes. L’ouvrage aborde plus particulièrement la question du conseil dans l’institution universitaire, plus habituée à évaluer qu’à être évaluée, à donner des conseils qu’à en recevoir. C’est ce qui fait toute son originalité et toute sa pertinence.

L’ouvrage comporte un index auteurs-sujets et une liste des acronymes, des primes utiles pour le lecteur soucieux de retracer rapidement les sources et les sujets. Les références sont indiquées en fin de chapitre. L’ouvrage se divise en quatre parties. La première, écrite par Bedin, campe l’évaluation-conseil comme cadre conceptuel de départ. Elle y présente la problématique de l’évaluation-conseil et une catégorisation de ses différentes mises en oeuvre. Cette partie très théorique prépare à la lecture des trois autres et définit l’évaluation-conseil, ce travail ayant déjà été entamé dans la préface d’Anne Jorro. La deuxième partie traite de l’évaluation-conseil des institutions et fournit des exemples empruntés à plusieurs pays. Elle aborde ce sujet dans la perspective européenne, et plus particulièrement française, du traité de Bologne. La troisième partie porte sur le conseil en rapport avec la qualité des formations et des enseignements universitaires. Cette section de l’ouvrage fait appel à des sources de pays anglo-saxons qui disposent d’une expérience plus ancienne et plus approfondie en ce domaine. La quatrième partie porte sur le rôle du conseil dans l’encadrement des doctorants et des enseignants-chercheurs. Enfin, une conclusion générale complète ces quatre parties et en présente la synthèse.

L’édition de ce collectif suit un plan d’ensemble rigoureux et clair que les auteurs ont généralement bien respecté. Le rattachement au concept-clé d’évaluation-conseil est inégal d’une contribution à l’autre, mais tous les auteurs ont fait l’effort de s’y référer, que ce soit à travers les concepts de régulation, d’évaluation formative ou autres. Comme le mentionne Bedin en conclusion, de la certitude de l’évaluation à la pertinence du conseil, il y avait un passage à risque que les auteurs de l’ouvrage ont accepté de franchir.

On peut se demander si l’introduction du concept de conseil en évaluation est nécessaire et si elle ajoute quoi que ce soit à ce qui est déjà couvert par les champs de l’évaluation formative et de l’évaluation-régulation. La principale contribution du livre est sans doute de montrer la légitimité de l’évaluation-conseil dans nos réflexions sur l’évaluation sur le plan théorique. Sur le plan pratique, le collectif aura permis de montrer jusqu’à quel point ce cadre conceptuel peut être valide – au sens de validité de conséquence – pour articuler des problématiques complexes d’évaluation dans le contexte universitaire. Somme toute, cet ouvrage collectif correspond à un réel besoin et atteint son objectif en montrant de façon convaincante ce que le conseil apporte à la compréhension de l’acte évaluatif en milieu universitaire.