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La grande force de cet excellent ouvrage collectif, résultant d’un colloque sur les grands enjeux des femmes pour un développement durable, tient au fait que l’on trouve là des contributions très variées de chercheurs issus de diverses disciplines et de divers pays qui s’interrogent sur la thématique du développement durable et le genre féminin sous deux angles différents : les grand enjeux des femmes du Sud et ceux des femmes en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques en matière de démocratie, de citoyenneté et de leadership. Cette thématique est abordée de divers points de vue, théoriques et empiriques, et selon des perspectives très différentes.
L’ouvrage se divise en deux parties. La première (chapitres 1 à 8) porte sur les grands enjeux des femmes des pays du Sud pour un développement durable, et la deuxième (chapitres 9 à 15) présente les grands enjeux des femmes en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques.
La première partie offre un portrait de la complexité de la situation des femmes du sud associées au développement durable en abordant plusieurs points tel que : la non-reconnaissance de la contribution des femmes africaines au développement (Ilboudo), les outils pour promouvoir la participation égalitaire entre hommes et femmes (Gaudet), les femmes et la sécurité alimentaire (Villalon), l’importance de l’éducation pour le développement et l’empowerment des femmes (Daniel), l’engagement des femmes dans les communautés rurales (Vasseur), la place de la femme dans les projets de développement (Bonzi-Coulibaly), le rôle du leadership des femmes pour un développement durable dans les pays du Sud (Campaore). Une intéressante réflexion de synthèse sur les préoccupations des femmes des pays du Sud (Séguin) vient clore cette partie.
Dans la deuxième partie, les auteurs discutent la question du leadership des femmes en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques – STIM (Deschênes, Dubé, Lafortune, Gaudet), le renouvellement des rôles dans le système éducatif, particulièrement pour les filles en STIM (Mujawamariya), les approches pédagogiques novatrices pour la promotion des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (Laroche et Gaudet), les solutions pour faire progresser la participation féminine en sciences et en ingénierie (Frize), les initiatives pour promouvoir des carrières scientifiques chez les jeunes filles (Langelier et Cid), les réflexions de l’Association de la francophonie à propos des femmes en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques – AFFESTIM (Guay et Provencher). Cette partie se termine sur une synthèse sur la situation des femmes / filles en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques, et les initiatives afin de l’améliorer (Lafortune).
Les auteures ont très bien réussi à laisser une trace pour les générations futures, mais aussi à sensibiliser les organismes qui décident des politiques, ainsi que le public, à l’importance d’intégrer la participation et la représentation de la femme dans les processus de développement durable, et ce, à tous les niveaux de prise de décisions, et de placer les préoccupations des femmes au coeur des projets de développement. L’ouvrage est un instrument très utile pour qui souhaite accroître ses connaissances sur les défis que les femmes ont à affronter pour pouvoir participer à part entière aux décisions qui concernent les grandes questions de développement dans tous les domaines. L’ouvrage constitue une ressource intéressante, tant pour les étudiants et les chercheurs de divers domaines, que pour les éducateurs et les éducatrices.