Recensions

Lafortune, L., Fréchette, S., Sorin, N., Doudin, P.-A. et Albanese, O. (2010). Approches affectives, métacognitives et cognitives de la compréhension. Québec, Québec : Presses de l’Université du Québec[Notice]

  • Mirela Moldoveanu

…plus d’informations

  • Mirela Moldoveanu
    Université de Sherbrooke

Paru dans la collection Éducation-Intervention, cet ouvrage s’adresse à une large catégorie de lecteurs intéressés par le phénomène de compréhension dans l’apprentissage scolaire, tout comme dans l’exercice de la pratique enseignante et dans le développement professionnel des enseignants. Le volume est organisé en trois parties, chacune consacrée à l’analyse des liens entre différents aspects abordés : 1) Compréhension, métacognition et cognition ; 2) Compréhension, métacognition et affectivité ; et 3) Compréhension et affectivité. Les contextes de recherche ou d’intervention décrits incluent la formation initiale des enseignants et leur développement professionnel et identitaire, ainsi que l’apprentissage et la socialisation en milieu scolaire. Nous notons avec intérêt l’ancrage des recherches et des interventions dans des espaces géoculturels variés, soit québécois, suisse, italien et marocain. L’idée que la compréhension passe certes par la cognition, mais s’appuie dans une large mesure sur des facteurs d’ordres affectif et métacognitif, constitue le fil conducteur du volume. En effet, chacun des dix chapitres apporte des arguments bien étayés, illustrés par des contextes éducatifs variés et par le biais d’approches méthodologiques différentes, en faveur de cette thèse structurante. Les analyses critiques du concept de compréhension (Daniel Martin et ses collaboratrices) et de la dimension affective dans l’accompagnement d’un changement (Louise Lafortune) fournissent de nécessaires repères théoriques. Les multiples facettes de la compréhension sont examinées à la lumière des résultats de recherches empiriques descriptives et interprétatives, telles celles portant sur les représentations de la compréhension dans l’enseignement des mathématiques, sur la violence à l’école, sur l’importance de la compréhension des émotions vécues par les enseignants dans l’exercice de leur profession ou encore sur le rôle joué par les facteurs affectifs dans la construction de l’identité professionnelle des enseignants. Enfin, dans une approche d’intervention, Lucie Mottier Lopez et ses collaborateurs présentent les résultats d’une recherche collaborative visant à examiner les interactions de régulation entre l’enseignant et ses élèves, tandis que Noëlle Sorin analyse le rôle de la compréhension dans la construction des savoirs disciplinaires. De façon générale, nous recommandons la lecture de ce livre à toute personne désireuse de mieux saisir la dynamique des articulations entre compréhension, cognition, métacognition et affectivité. Étudiants en sciences de l’éducation et enseignants ainsi que professeurs-chercheurs universitaires y trouveront matière de réflexion pour orienter leurs pratiques professionnelles et de recherche. L’aspect intervention, que le lecteur aurait pensé central en raison de la spécificité déclarée de la collection où le volume est publié, reste toutefois marginal, voire inexistant. En plus, malgré l’intérêt certain de la problématique, et malgré un effort de structuration autour des concepts énoncés dans le titre, on remarque une grande dispersion des thèmes abordés. Cela montre certes la complexité du phénomène, mais risque fort de créer l’impression d’un objet de recherche diffus.