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Cette deuxième édition revue et augmentée présente des expertises de chercheurs universitaires et communautaires provenant du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, du Québec et de la Suisse. Cette nouvelle édition offre des clés de compréhension importantes pour quiconque s’intéresse au métier d’enseignant et à ses transformations dans le contexte d’une société et d’une école plus inclusives, inscrites dans des processus de démocratisation. Contrairement à certains écrits sur l’inclusion où des voeux pieux sont rassemblés et dictés comme la norme, cet ouvrage témoigne d’un effort remarquable, puisque les textes sont appuyés de références scientifiques phares. Des synthèses sont fournies au lecteur, parfois sous forme de tableaux qui réunissent les principaux courants théoriques du domaine. D’entrée, le lecteur est invité à réfléchir aux principes directeurs de l’école inclusive, que ceux-ci concernent l’aménagement de la classe, les attitudes et les pratiques enseignantes ou les tâches scolaires. Des exemples, des extraits de journal de bord d’enseignants sont présentés à titre d’illustrations. Dans un texte, on situe même la différence, le handicap dans une perspective plus large, depuis l’Antiquité, même si ce chapitre aurait pu aborder bien d’autres aspects au regard de l’histoire du handicap.
On n’hésite pas, au passage, à s’attaquer à des mythes tenaces en éducation. Par exemple, à partir d’une recension des écrits qui concerne les effets de l’inclusion sur les élèves de la classe ordinaire, Vienneau rapporte que les résultats sont plutôt nuancés. Par exemple, si les résultats montrent des effets neutres ou positifs sur l’apprentissage, mais négatifs par rapport à des objectifs d’ordre social ou affectif, l’auteur ne s’arrête pas là et invite à se poser la question du « comment » inclure. Le simple placement en classe ordinaire ne répond pas à cette question. Il faut regarder plus loin, faire preuve de créativité et avancer à petits pas, dans des zones parfois encore peu explorées. Rousseau et Prud’homme ont raison de citer Meirieu : le pédagogue ne peut jamais penser avoir épuisé toutes les ressources. Autre mythe battu en brèche, Paré et Trépanier font le point sur la pédagogie différenciée, surtout sur l’enseignement individualisé, souvent associé à tort à une version édulcorée d’un enseignement jugé standard. Adapter, individualiser ne signifie pas, précisent ces auteures, « réduire au plus petit dénominateur commun », mais faire en sorte que chaque élève se retrouve en situation d’apprentissage.
Si l’élève, l’enfant, le parent ou le tuteur ne sont pas au centre de cet ouvrage, l’enseignant y occupe cependant une place centrale. Aucoin et al. invitent à situer son enseignement au regard de la normalisation ou de la dénormalisation qui guide notre pratique, tandis que Prud’homme revient sur son propre parcours d’enseignant, notamment sur ses premières années. J’ai proposé cet ouvrage aux étudiants à la formation à l’enseignement et je puis dire qu’il aide les futurs enseignants à réfléchir à leurs actions, à leur métier. Des questions et activités en fin de chapitre seraient un atout certain, si l’on considère que cet ouvrage est destiné aux formateurs et aux étudiants en formation à l’enseignement.