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Cet ouvrage est le fruit d’une recherche doctorale dont l’objectif est d’analyser les réformes académiques du Congo-Zaïre, menées entre 1971 et 2011. L’auteur y examine trois types de cohérence : la succession des réformes, leur consécution et l’université voulue par chaque réforme et son environnement social. L’ouvrage se divise en huit parties.
À propos du contexte dans lequel se sont déroulées ces réformes et du rapport qui existe entre l’Éducation tertiaire et le développement d’une société, l’auteur note déjà l’incapacité de ces réformes à améliorer l’enseignement tertiaire à cause, précise-t-il, d’une instrumentalisation à des fins politiciennes. Dans le cadre conceptuel, trois modèles de cohérence (intra, inter et extra) sont utilisés, et leur étude permet de retenir neuf modèles et sous-modèles. La définition de ces derniers a permis de préciser leur nature dans le contexte de l’étude, à savoir la cohérence des réformes académiques en question. Dans la 3e partie, tout en précisant les raisons qui ont motivé la démarche méthodologique entreprise, l’auteur s’est appesanti sur la méthode historique et l’analyse de contenu. Les trois parties suivantes, les parties 4 (la cohérence intra de la réforme de 1971), 5 (la cohérence intra des réformes de 1981 et de 1989) et 6 (la réforme de 2003 ou padem) sont instructives, puisque leurs conclusions respectives révèlent entre autres les faits suivants :
Sur les 16 objectifs de la réforme de 1971, 14 présentent des incohérences internes.
Les réformes de 1981 et de 1989 qui, dans leur mise en oeuvre, ont tenté d’apporter des correctifs à la réforme de 1971, ont produit des effets contraires soit en perpétuant les effets pervers de la réforme de 1971, soit en tentant de résoudre les problèmes engendrés par cette réforme, mais de manière inconsistante et/ou inadéquate.
La réforme de 2003 connaîtra à son tour les mêmes difficultés que les précédentes. Par ailleurs, l’auteur note qu’au-delà de la complétude formelle de chacune des réformes, ni la première menée par l’ancien président du Congo-Zaïre Mobutu, ni les deux « réformes correctrices », ni la réformation des trois réformes n’échappe au déficit de cohérence intra.
Dans la septième partie de l’ouvrage, l’auteur montre comment le déficit de la cohérence intra s’est maintenu à travers ces trois réformes. Il met en exergue trois faits :
D’abord, la réforme de 1981 n’a pas introduit les rectifications attendues pour améliorer les résultats.
Ensuite, à part le démantèlement de l’Université nationale du Zaïre (UNAZA) et l’autorisation du secteur privé dans le réseau, les deux dernières réformes décidées sous le régime de Mobutu n’ont rien ajouté à la réforme de 1971.
Enfin, hormis quelques exceptions, la succession des réformes a grandement failli à sa vocation de nécessaire perfectionnement.
En conclusion, dans la huitième partie, l’auteur souligne que, dans l’ensemble, les quatre réformes manifestent une partielle harmonie avec les valeurs, une disharmonie avec les besoins démographiques, avec le marché de l’emploi et avec la conception de la recherche. Cette série de disharmonies l’amène à noter la présence d’un déficit de cohérence extra.
Cet ouvrage mérite d’être lu par ceux qui s’intéressent à la dynamique des réformes en Afrique, mais également par les partenaires au développement.