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Formation et pratiques enseignantes en contextes pluriels apporte aux lecteurs une réflexion instructive sur les enjeux soulevés autour de la didactique des langues en Europe et surtout en France. Plus précisément, l’ouvrage porte un regard sur la formation des enseignants et leurs pratiques en contexte scolaire où la diversité linguistique et culturelle est désormais commune. En ce sens, il s’adresse à un public varié dont feraient, entre autres, partie les différents acteurs de la formation des maîtres, les didacticiens des langues, les directions d’école, mais aussi les enseignants eux-mêmes, qu’ils soient en formation continue ou initiale.

La première partie apporte spécifiquement un éclairage sur les enseignants de langues en considérant les aspects théoriques et pratiques de leur formation. Quant à la seconde partie, elle aborde l’éducation au plurilinguisme et à l’interculturalité. Elle traite notamment des biographies langagières comme piste d’action pour soutenir une réflexion autour des compétences professionnelles plurielles. Enfin, le concept de réflexivité servant de tremplin au développement d’un savoir agir en contexte chez les enseignants, alimente la troisième partie de l’ouvrage. Chacune de ces parties vise à répondre à trois idées principales : 1) celle du changement que doit subir la didactique des langues, 2) celle des besoins émergents dans le domaine de la didactique des langues et, enfin, 3) celle de la prise en compte des contextes pluriels en classe et dans lesquels les langues et les cultures sont aujourd’hui amenées à se côtoyer.

Cet ouvrage est utile dans la mesure où il questionne la formation des enseignants et les pratiques de leurs formateurs dans un milieu en plein changement. En effet, les flux migratoires marquant les sociétés contemporaines ont de toute évidence un impact sur l’école d’aujourd’hui. Le monolinguisme s’y pose désormais davantage comme une exception que comme une règle. Ce contexte pluriel change clairement les règles du jeu qui, à l’école, étaient conçues (voire le sont toujours) pour des élèves monolingues et monoculturels. Les différents acteurs du monde scolaire doivent donc être en mesure de repenser leurs pratiques et plus spécifiquement, d’adopter un positionnement de funambule (Armand, 2012, 2013) qui suppose un équilibre entre la valorisation et la promotion de la ou des langues enseignées à l’école et celles des langues parlées par les élèves. C’est donc dans un esprit de cohabitation entre les langues et les cultures qu’il semble aujourd’hui nécessaire d’entrevoir l’éducation afin de favoriser un vivre ensemble dans les sociétés plurielles actuelles et futures. À cet égard, une réflexion autour de cette cohabitation entre les langues au sein du système scolaire a été amorcée depuis plusieurs années déjà au Québec. Cet ouvrage pourrait contribuer à permettre de poursuivre cette réflexion, notamment en lien avec la formation des enseignants en contexte québécois pluriel.