Recensions

Gaudin, C., Flandin, S., Moussay, S. et Chalies, S. (2018). Vidéo-formation et développement de l’activité professionnelle enseignante. Paris, France : L’Harmattan[Notice]

  • Anne-Marie Miville

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  • Anne-Marie Miville
    Université Laval

Dans un contexte où l’utilisation de la vidéo sur des traces d’activités réelles soulève un fort intérêt en formation pratique, 14 auteur⋅e⋅s partagent les résultats de leurs études sur son utilisation et proposent des réflexions sur celle-ci. Ainsi, les formateur⋅rice⋅s qui s’intéressent au développement professionnel des enseignant⋅e⋅s seront interpellé⋅e⋅s par cet ouvrage. Les textes des chercheur⋅se⋅s qui décrivent l’activité de formation des enseignant⋅e⋅s dans une approche sémiologique de l’activité sont d’abord regroupés. On présente ensuite les textes qui abordent des dispositifs de formation dans une approche plus culturaliste. Dans ces deux sections, les différentes retombées permettent de cerner l’apport majeur de l’accompagnement offert aux professionnel⋅le⋅s par l’entremise de dispositifs de vidéoformation : émergence de pistes de réflexion, de préoccupations, description d’activités complexes, etc. L’utilisation de traces d’activités réelles au sein de la formation est décrite comme un moteur fort pour activer les prises de conscience chez les enseignant⋅e⋅s au regard de leurs actions ou de celles d’un pair. Il s’agit également d’un outil significatif pour cibler les problématiques permettant de construire des pistes de solution pour faire évoluer leur pratique, renforçant ainsi l’arrimage théorie-pratique. D’autre part, les auteur⋅e⋅s mettent en lumière le rôle du⋅de la formateur⋅rice comme un élément-clé pour assurer un accompagnement proximal des enseignantes, insistent sur la posture bienveillante à adopter lors de l’utilisation de traces d’activités réelles, énumèrent ses enjeux et mettent en exergue la préparation exigée en amont. Dans l’ensemble, de nombreux dispositifs mettant en place des observatoires de l’activité, dont des entretiens d’alloconfrontation sur l’activité d’un pair novice ou plus expérimenté ou encore des entretiens d’autoconfrontation portant sur des traces de sa propre activités, sont explicités dans cet ouvrage. Bien que l’ouvrage fasse état de la pertinence de ces dispositifs, il demeure qu’en vue de documenter la transformation de la pratique chez les enseignant⋅e⋅s, une description plus fine de la méthodologie utilisée pour traiter les données aurait été appréciée, notamment au regard des cadres théoriques utilisés, pourtant très féconds. En effet, le⋅la lecteur⋅rice demeure parfois avide de connaitre l’analyse réalisée pour décrire les transformations dans les pratiques des professionnel⋅le⋅s. Il aurait été intéressant de la rendre plus explicite afin de mieux comprendre les éléments identifiés pour illustrer les trajectoires de développement professionnel, mais également pour outiller le⋅la formateur⋅rice qui souhaiterait s’inspirer de tels dispositifs. Somme toute, les nombreuses ouvertures sur les potentialités éventuelles de la vidéo en formation et les limites énumérées de son utilisation font de cet ouvrage un outil fort judicieux pour ceux⋅celles qui travaillent dans la formation pratique et continue des enseignant⋅e⋅s et qui aspirent à faire de l’analyse d’activités pour transformer les pratiques professionnelles. Ce collectif reconnait l’apport de la vidéo pour apprendre au travail tout comme il ouvre la voie à une multitude d’études pour allier la recherche et la formation lors de la mise en place de ce type de dispositifs.