Recensions

Araújo-Oliveira, A. et Tremblay-Wragg, É. (dir.). (2022). Des pratiques inspirantes au coeur de la formation à l’enseignement. Presses de l’Université du Québec

  • Frédéric Tremblay

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  • Frédéric Tremblay
    Université du Québec à Montréal

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Couverture de Formes d’éducation alternative dans la francophonie : histoire, gouvernance, réussite éducative et enjeux méthodologiques, Volume 49, numéro 2, 2023, Revue des sciences de l’éducation

Ce recueil rassemble un grand nombre de contributeur⋅rice⋅s de différents milieux éducatifs : professeur⋅e⋅s universitaires, mais aussi chargé⋅e⋅s de cours, superviseur⋅se⋅s de stage, assistant⋅e⋅s de recherche, enseignant⋅e⋅s en pratique et conseiller⋅ère⋅s pédagogiques. Son objectif est triple. D’abord, on entend invalider le jugement voulant que la formation des formateur⋅rice⋅s soit trop éloignée de la pratique. Ensuite, on souhaite montrer (j’italise) « non seulement la variété, mais également la richesse des approches et stratégies [de formation] » (p. 10). Il s’agit enfin d’amener les formateur⋅rice⋅s à « porter un regard réflexif sur leurs propres pratiques de formation » (p. 21). Selon l’introduction, pour être dite « inspirante », une pratique doit être multidisciplinaire, non magistrocentrée et située entre théorie et pratique. Les chapitres remplissent bien les deux derniers critères, mais moins le premier. Qu’on juge : on y discute d’écriture créative ; de dialogue philosophique ; d’enseignement de l’astronomie par essai de la méthode scientifique ; de pédagogie des conflits en sciences humaines ; de médiation culturelle (quatre fois) ; d’histoire des mathématiques ; de didactique des arts dramatiques ; de robotique et de programmation. Le recueil traite de deux moments de formation : la formation initiale en dix chapitres et la formation continue en six chapitres. Cette division, annoncée en introduction, aurait eu avantage à être représentée par des sections du même nom ou bien rappelée au début de chaque chapitre. Considérant l’objectif transversal de l'ouvrage qu’est l’intégration d’un réflexe de développement professionnel continu à tous les niveaux du système éducatif, attribuer autant de chapitres à la formation continue qu’à la formation initiale aurait été symboliquement significatif. Pourtant, comme c’est sans doute en formation initiale que les plus gros gains de compétences peuvent être faits, il y a assurément une pertinence à ce que cette partie compose la majorité du livre. Quant à savoir quels gains peuvent permettre ces pratiques inspirantes aux deux tiers, il faudra le déterminer ultérieurement… mais où ? Si on a l’honnêteté de rappeler souvent qu’on ne peut généraliser les résultats de la recherche qualitative, qui constitue la majorité de l’ouvrage, on n’en conclut pas moins tout aussi souvent sur cette note décevante que des recherches expérimentales doivent confirmer l’hypothèse de l’efficacité des pratiques. Or, ce qui ressort de la sélection des textes est la sous-représentation de la recherche quantitative en éducation québécoise. Si une plus grande diversité méthodologique avait été appréciée, on aurait aussi préféré davantage d’uniformité à d’autres niveaux. Plusieurs irrégularités contribuent à une désagréable impression de mosaïque. Alors que certains chapitres sont divisés selon les sections classiques d’un rapport de recherche (problématique, cadre, … discussion), tous les autres suivent un format libre. La majorité est bardée de références, mais un ou deux chapitres adoptent un ton éditorial. Enfin, plusieurs théories sont expliquées à maintes reprises. L’apprentissage expérientiel se trouve ainsi élaboré extensivement tant au chapitre 2 – avec erreur dans le nombre d’étapes qu’en compte le modèle théorisé par Kolb – qu’au chapitre 3 – qui respecte quant à lui ce modèle. Au chapitre 11, ce semble être de sa propre initiative qu’une autre auteure s’arrête dans son élan quand elle s’apprête à en traiter : « d’autres auteurs de cet ouvrage [en] parlent amplement » (p. 227). Ce manque d’uniformité se retrouve aussi dans la définition des concepts mobilisés. Tantôt, « stratégies », « mécanismes » et « méthodes » sont distingués d’un chapitre à l’autre ; tantôt, ils semblent tous synonymes. Une telle latitude terminologique est pertinente dans le cas d’articles scientifiques, qui sont lus séparément ; on s’attendrait cependant à ce qu’un livre unique ne présente pas une telle incohérence. …