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1. Introduction

Ces dernières décennies, la demande en eau s’est accrue au Maroc, consécutivement à la croissance démographique, au développement du tourisme, au développement industriel et agricole. Le pays a adopté depuis 1968 une politique de développement de l’irrigation, qui prévoyait l’aménagement d’un million d’hectares sur l’ensemble du royaume en 2000 (ALEXANDRE, 2002).

Au niveau de la plaine du Haouz, l’agriculture irriguée, qui consomme jusqu’à 85 % de la ressource en eau disponible, est la principale responsable de cette croissance, celle-ci étant accentuée par les sécheresses fréquentes se produisant depuis presque 10 ans. Or, la ressource disponible est actuellement insuffisante pour répondre à la demande de manière durable. Les eaux de surface sont quasiment toutes mobilisées, et une part importante des périmètres aménagés ne peut recevoir toute l’eau nécessaire pour l’irrigation. Pour palier ce manque, le recours aux pompages dans la nappe phréatique du Haouz s’intensifie donc et provoque une surexploitation de celle-ci (ABOURIDA et al. 2004). Les baisses moyennes du niveau d’eau observées depuis 20 ans sont de l’ordre de 0,8 à 1,6 m•an‑1 dans les secteurs du N’fis et du Haouz central et de 0,2 à 0,5 m•an‑1 dans le secteur oriental (C.S.E.C., 2001).

Le manque de précipitations dans les zones arides limite le développement agricole malgré l’existence d’importantes superficies de sols cultivables (DEBBARH, 1997). C’est le cas des zones arides et semi-arides du nord du Mexique (LOYER et al., 2001) et des pays du Maghreb (ABDELLAOUI, 1989). Les eaux souterraines sont alors sollicitées lorsqu’elles sont disponibles, avec un risque fréquent de surexploitation. Dans ce contexte, l’estimation des pompages est une information indispensable pour une gestion raisonnée de la ressource en eau.

L’objectif de ce travail est d’évaluer l’apport de la télédétection pour la quantification des pompages, et de comparer les résultats obtenus à des méthodes basées sur des enquêtes terrain, plus classiques mais exigeant des ressources humaines et matérielles très importantes (environ 10 162 sites de pompage recensées dans la plaine du Haouz).

La première méthode consiste à utiliser la télédétection pour estimer la consommation en eau des cultures à partir de la cartographie de l’occupation du sol, puis à la comparer aux apports en eau de surface au niveau de la plaine (ORMVAH) pour en déduire une estimation de la fraction pompée. La deuxième méthode repose sur l’analyse des autorisations de pompage délivrées par l’Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Haouz (ORMVAH) et l’Agence de Bassin Hydrologique du Tensift (ABHT).

2. Description de la zone d’étude

2.1 Le contexte physique

La plaine du Haouz s’étend sur une superficie de 6 000 km2 au centre du Maroc autour de la ville de Marrakech (Latitude nord 32°, Longitude est 8°). Elle est limitée au nord par le massif montagneux ancien de faible altitude des Jbilets, au sud par la chaîne du Haut‑Atlas s’élevant jusqu’à 4 165 m (mont Toubkal), à l’ouest par le plateau d’Essaouira-Chichaoua qui la sépare de l’océan Atlantique, et à l’est par les premiers reliefs du Moyen‑Atlas (Figure 1). Son réseau hydrographique est constitué par deux systèmes, principalement l’oued Tensift à l’ouest qui reçoit tous les affluents du Haouz central et occidental, et les oueds Tessaout et Lakhdar à l’Est qui font partie du bassin versant de l’Oum Rbiaa. Ces affluents sont caractérisés par un écoulement faible intermittent avec des variations saisonnières importantes. Seules les grosses crues arrivent jusqu’au Tensift, les autres étant captées par l’irrigation traditionnelle en montagne et sur les piémonts à la sortie des montagnes. Le climat du Haouz est semi-aride, caractérisé par des précipitations de l’ordre de 250 mm par an et d’importants écarts de température entre l’hiver et l’été avec des températures moyennes journalières variant entre 5 et 35 degrés celsius. L’évapotranspiration de référence (Penman Monteith) enregistrée à Marrakech est de l’ordre de 1 600 mm par an (ER-RAKI, 2007).

Figure 1

Situation géographique de la plaine du Haouz et réseau hydrographique. Composition colorée landsat TM canaux 7, 4, 3 (R, V, B), résolution 30 m. Le vert représente la végétation irriguée en plaine, et la végétation naturelle dans le Haut-Atlas.

Geographic location of the Haouz plain and the stream network. Landsat TM color composition 7, 4, 3 (=R, V, B), 30 m resolution. The green color represents irrigated crops in the Plain, and natural vegetation in the Haut‑Atlas.

Situation géographique de la plaine du Haouz et réseau hydrographique. Composition colorée landsat TM canaux 7, 4, 3 (R, V, B), résolution 30 m. Le vert représente la végétation irriguée en plaine, et la végétation naturelle dans le Haut-Atlas.

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Les dépôts néogènes et plioquaternaires issus du démantèlement de la chaîne atlasique abritent une nappe libre et généralisée sur l’ensemble de la plaine allant de 10 à 20 m au nord et pouvant atteindre 70 m au sud. Les caractéristiques hydrodynamiques de cette nappe sont très variables et reflètent la complexité de la structure profonde de la plaine et de la variabilité lithologique des formations plioquaternaires (BEAUCHAMP et PETIT, 1983; SINAN, 1986). Les réserves de la nappe sont estimées entre 7 et 9 milliards de m3 d’eau (SINAN et al., 2003) pour une recharge annuelle moyenne estimée à 465 Mm3 (communication interne ABHT). Trois ouvrages de retenue des eaux superficielles ont été réalisés entre 1935 et 1987 pour alimenter la zone d’étude : le barrage Lalla Takerkoust, le Barrage My Youssef et le Barrage My Hassan 1er (ALEXANDRE, 2002). Ces barrages régularisent un volume d’eau d’environ 665 Mm3 destiné essentiellement à l’irrigation et dans une moindre mesure à l’alimentation en eau potable et industrielle de la ville de Marrakech. Ces barrages ont servi à la mise en place de périmètres irrigués modernes gérés par l’ORMVAH qui s’étendent sur 102 000 ha, dont 50 000 ha pour le Haouz central et 52 000 ha pour la Tessaout amont. Outre ces périmètres modernes, de nombreux périmètres traditionnels sont présents sur les piedmonts de l’Atlas. Ils sont alimentés par les oueds de montagne via un réseau de canaux traditionnels (seguias). Les volumes d’eau utilisés pour l’irrigation au niveau du bassin du Tensift étaient estimés à 1 330 Mm3•an‑1 en 1990 et passeraient à 1 670 Mm3•an‑1 en 2020 (DEBBARH et BADRAOUI, 2002). La consommation d’eau potable en 2000 était de 80 Mm3 par an - dont 12,6 Mm3•an‑1 prélevés directement de la nappe (SINAN et al., 2003) - et devrait passer à 110 Mm3•n‑1 en 2010, suite au développement de la ville de Marrakech (ALEXANDRE, 2002).

Du fait des sécheresses répétées de ces dix dernières années, l’eau de surface disponible dans les barrages et à la sortie des oueds ne couvre plus les besoins de l’irrigation. Les agriculteurs qui en ont les moyens recourent donc massivement aux pompages dans la nappe, ce qui a provoqué un abaissement important de son niveau.

2. 2 Production agricole et besoins en eau

D’après les statistiques de l’ORMVAH, 51 % des sols irrigués de la plaine sont destinés à la céréaliculture, 38 % à l’arboriculture, 9 % à la production de fourrage (luzerne et bersim) et 2 % au maraîchage qui alimente la ville de Marrakech. Concernant l’arboriculture, l’olivier en représente 78 %, l’abricotier 7 %, les agrumes 4 %, l’amandier 4 %, la vigne 3 %, le pommier 2 %, les 2% restants étant occupé par diverses espèces. Toute la partie non irriguée de la plaine, dite zone de « bour », est occupée par du blé pluvial qui ne se développe que lors des années suffisamment pluvieuses.

Les besoins en eau de ces différentes cultures sont estimés par l’ORMVAH d’après le tableau 1. Ces valeurs sont celles issues de l’application de la méthode FAO (ALLEN et al., 1998). Bien qu’ils soient majoritairement sempervirents, les arbres présentent des besoins en eau qui varient selon l’espèce et la saison, selon le climat (humidité, température, vent, rayonnement) mais aussi selon les caractéristiques du couvert végétal (notamment l’indice foliaire). Ainsi, pour l’olivier, le besoin maximal en eau est enregistré entre mars et juin (période de croissance foliaire maximale). Au niveau du site expérimental « Agdal » du projet SudMed près de Marrakech, la consommation en eau des oliviers mesurée sur le terrain (par mesure de flux turbulents) est de l’ordre de 9 250 m3•ha-1•an-1 (ER-RAKI et al., 2007). Cette différence importante avec les valeurs ORMVAH (6 750 m3•ha-1•an-1) s’explique par le fait que le verger observé est ancien et particulièrement développé et bien irrigué par rapport à la moyenne de la plaine, et que l’herbe se développe entre les travaux périodiques du sol.

Tableau 1

Matrice de confusion en pourcentage.

Confusion matrix in percent.

 

 

Observations terrain

 

Classes

Arbres

Sol nu

Annuelles

Total

Classification

Arbres

77,84

7,84

9,05

32,91

Sol nu

3,67

64,68

21,03

30,04

Annuelles

18,49

27,48

68,97

36,77

Total

100

100

100

100

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La culture céréalière la plus importante est le blé. Il présente un cycle d’environ six mois, la période d’irrigation allant du début de l’hiver au printemps. La valeur mesurée de la consommation en eau du blé dans le cadre de SudMed à l’aide de mesure de flux turbulents, sur une parcelle bien irriguée est de l’ordre de 5 000 m3•ha‑1•an‑1 (HADRIA et al., 2005). Une estimation de la consommation d’eau réalisée à partir d’images satellitaires et de l’application de méthode FAO, pour une zone de 2 800 ha, a fourni une valeur moyenne de 3 700 m3•ha-1•an-1 (DUCHEMIN et al., 2006) qui traduit les conditions réelles pour une année sèche ou la disponibilité de l’eau était limitante.

À partir de ces différentes valeurs théoriques de besoins en eau et des consommations en eau relevées ponctuellement, nous tenterons d’estimer une valeur moyenne de consommation pour l’ensemble de la plaine, et de lui associer un intervalle de variation. Le développement de la technique du goutte à goutte permettrait d’optimiser l’usage de l’eau, mais son application peine à se généraliser étant donné son coût. De même, l’utilisation de méthodes de rationalisation des apports comme la méthode FAO ne se développe guère pour l’instant.

3. Cartographie de l’occupation du sol

Pour cette étude, trois images Landsat TM correspondant à différents états végétatifs des cultures ont été acquises, en février et août 2000 - année bien arrosée - et en février 2002, année sèche au cours de laquelle seules les cultures irriguées se sont bien développées. Le choix de Landsat est lié, d’une part, au fait qu’une seule scène couvre toute la plaine et, d’autre part, à leur coût bien moindre que les images SPOT correspondantes. De plus, étant donnée l’échelle spatiale à laquelle on travaille, la résolution spatiale du capteur TM est largement suffisante.

Dans un premier temps, nous avons effectué une classification pour chaque date, puis nous avons combiné ces trois classifications pour déterminer de nouvelles classes. Dans un deuxième temps, les zones irriguées ont été mises en évidence pour les trois dates par sélection des classes initiales, puis combinées à la classification finale (ABOURIDA et al., 2003a).

3.1 Classification et combinaison des trois dates

Nous avons débuté par un examen visuel de l’occupation du sol sur les compositions colorées TM7, TM4, TM3 (R, V, B) aux trois dates disponibles. En nous appuyant sur notre connaissance du terrain et sur la réponse spectrale de chaque classe sur l’image, nous avons pu distinguer de manière approximative pour chaque date les classes suivantes : les arbres (vert sombre), les annuelles (vert très clair), les arbres avec sous-couche d’annuelles (vert moyen) et les sols nus (rose violacé). Malgré la simplicité de cette typologie, elle est satisfaisante par rapport à notre objectif qui est d’obtenir des classes de consommation d’eau. Différentes méthodes de classification sont disponibles pour identifier l’occupation du sol dans les images satellitaires (DAVIS et al., 1978; RICHARDS, 1986). Étant donné que les classes à mettre en évidence étaient partiellement distinctes visuellement, nous avons pu délimiter, sur l’image, de nombreuses parcelles d’entraînement pour réaliser des classifications supervisées à chaque date, en utilisant les six bandes TM (toutes sauf le thermique). Il a été possible, après examen visuel des premiers résultats, de modifier le jeu de parcelles d’apprentissage pour corriger les erreurs de classement observées. Ces ajustements sont répétés jusqu’à obtention d’une classification satisfaisante pour chaque date.

Toutefois, pour certaines classes, le risque d’erreur est important. Les arbres comportant des annuelles en sous-couche ont une signature spectrale très proche des annuelles. Par ailleurs, les annuelles peu développées se distinguent mal des sols nus, et les annuelles irriguées peu développées se confondent avec les annuelles pluviales dites « bour ». Les classifications effectuées à chaque date comportent ainsi des incertitudes, mais nous faisons l’hypothèse qu’en combinant trois dates, on augmente la quantité d’information utilisée, ce qui renforce la précision des classes identifiées. On distingue ainsi après combinaison quatre modes d’occupation du sol : arbres (olivier dominant), arbres + annuelles (association très commune dans la plaine de Haouz), annuelles et sol nu. Les quatre classes obtenues pour chaque date fournissent 64 combinaisons possibles. Certaines de ces combinaisons sont cohérentes et comportent des classes compatibles. Par exemple, la combinaison (sol nu, annuelles, sol nu) a une signification évidente, il s’agit de la classe annuelles. Pour les combinaisons comportant des ambiguïtés, on affecte la classe qui semble la plus plausible en tenant compte des erreurs possibles pour une ou plusieurs dates. Ainsi, pour la combinaison (annuelles, sol nu, arbres + annuelles), on peut hésiter entre les classes résultantes (arbres + annuelles et annuelles). Le choix de la classe finale (arbres + annuelles) reviendrait à considérer des erreurs pour les deux premières dates, dont une confusion entre sol nu et arbres qui est peu probable. En revanche, le choix de la classe finale annuelles revient simplement à considérer une erreur pour la dernière date, qui correspond à la confusion fréquente entre arbres + annuelles et annuelles, ce qui est plus probable. C’est donc cette dernière classe, annuelles, qui sera retenue pour cette combinaison. En suivant un raisonnement analogue, lorsque la classe arbres est associée à une autre date aux classes annuelles ou arbres + annuelles, on définit la classe arbres + annuelles.

Cette résolution des combinaisons, bien que subjective, se base sur une appréciation des probabilités d’erreur dans les combinaisons.

La matrice de confusion (Tableau 1) a été réalisée pour la classification finale à partir de parcelles observées sur le terrain en avril 2002. La visite ayant été réalisée à une seule période, et les annuelles sous arbres à une date donnée n’étant pas bien représentatives de l’ensemble de la saison, nous n’avons considéré que trois classes, arbres, annuelles, sol nu. Cette matrice montre une précision de l’ordre de 78 % pour les arbres, 69 % pour les annuelles et 65 % pour les sols nus. La confusion a surtout lieu entre annuelles et sols nus, ce qui n’est pas très surprenant car une seule date d’observation terrain n’est pas bien représentative pour des végétations temporaires. De plus, notre classification est une synthèse entre 2002 et 2000, alors que la tournée terrain correspond seulement à 2002 (année sèche).

3.2 Identification des surfaces irriguées

La complexité des modes d’irrigation dans la plaine du Haouz fait qu’on ne peut pas se baser simplement sur un zonage spatial a priori pour identifier les zones irriguées. L’identification des zones irriguées va donc se baser sur une analyse de l’occupation du sol. Sur la carte résultante, les classes arbres et arbres + annuelles peuvent être considérées comme systématiquement irriguées. Par contre, pour distinguer les annuelles irriguées des annuelles pluviales, il nous a fallu revenir aux images initiales pour créer des masques irrigué / non irrigué pour chaque date.

  • Pour l’image du 3 février 2000, la classification initiale a permis de différencier les annuelles irriguées des annuelles pluviales de type « bour », bien développées dans la plaine à cette date suite aux précipitations hivernales, grâce à une différence significative de signature spectrale. On n’a pas pris en considération les arbres, car ils se confondent localement avec des annuelles pluviales sur certains sols sombres. Par contre, les arbres + annuelles ont été retenus. On notera que les classes arbres ou arbres + annuelles d’une année apportent une information supplémentaire par rapport à la combinaison finale car elles n’ont pas toujours été retenues en arbres dans la combinaison. Par exemple, (arbres, sol nu, sol nu) donne comme classe résultante annuelles, étant donné qu’on suppose alors que la classe arbres correspond à des annuelles identifiées à tort comme des arbres.

  • Pour le 13 août 2000, on a retenu les classes arbres, arbres + annuelles et annuelles, ces dernières étant toutes irriguées à cette date. On ajoute une classe correspondant à certaines annuelles récoltées, identifiables par leur réponse spectrale typique après récolte. Ces parcelles sont facilement repérables par leur coloration cyan sur la composition colorée utilisée TM7, TM4, TM3 (R, V, B).

  • Pour l’image du 8 février 2002, année sèche au cours de laquelle les besoins en eau de la plupart des cultures sont couverts par l’irrigation, on retient la classe arbres + annuelles et annuelles. On écarte également les arbres en raison des confusions possibles avec les annuelles pluviales peu développées sur sols sombres.

Ainsi, la somme des informations issues des classifications à différentes dates nous a permis d’obtenir une caractérisation améliorée de l’utilisation du sol en cinq catégories (Figure 2) : arbres, annuelles, annuelles irriguées, arbres + annuelles, sol nu. Des études antérieures ont montré que même avec des données satellitaires plus importantes - des séries annuelles d’une dizaine d’images Landsat TM ou SPOT réparties sur la saison agricole ‑ on ne parvenait pas à une meilleure typologie, en raison de la complexité de l’occupation du sol (SIMONNEAUX et FRANÇOIS, 2003). Par ailleurs, bien que grossière, cette typologie simplifiée est suffisante pour l’estimation de besoins en eau des cultures (SIMONNEAUX et al., 2007).

Figure 2

Carte d’occupation du sol obtenue par combinaison des classifications supervisées de trois images landsat TM de dates différentes. Les cultures irriguées font apparaître les secteurs modernes en plaine, et les périmètres traditionnels à la sortie des oueds de montagne.

Land use map obtained by combining supervised classifications of Landsat obtained on three separate dates. Irrigated crops show the modern sectors in the Plain and traditional perimeters at the mouth of mountains wadis.

Carte d’occupation du sol obtenue par combinaison des classifications supervisées de trois images landsat TM de dates différentes. Les cultures irriguées font apparaître les secteurs modernes en plaine, et les périmètres traditionnels à la sortie des oueds de montagne.

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4. Bilan hydrologique de l’irrigation

4.1 Évaluation par télédétection des volumes d’eau pompés

4.1.1 Estimation de la consommation en eau

Le calcul des volumes d’eau utilisés au niveau de la plaine tient compte des besoins en eau de chaque culture. Étant donné qu’au sein d’une classe on trouve des cultures différentes, il a fallu estimer une composition végétale moyenne pour les différentes classes afin de leur associer un besoin en eau moyen.

Les cultures annuelles occupent 62 % des sols irrigués de la plaine et sont constituées de 82 % de céréales, 15 % de fourrages et 3 % de maraîchage. Les céréales étant constituées à plus de 85,6 % de blé, nous retiendrons, pour cette classe, les besoins de cette espèce pour laquelle nous disposons de plusieurs estimations. L’ORMVAH utilise la valeur de 5 250 m3•ha‑1•an‑1, proche de la valeur 5 000 m3•ha‑1•an‑1 mesurée par HADRIA et al. (2005) en condition d’eau non limitante, alors que DUCHEMIN et al. (2006) ont estimé 3 700 m3•ha‑1•an‑1 en conditions réelles pour une année sèche. Ces deux valeurs nous semblent correctement décrire l’intervalle de variation de la consommation d’eau réelle des céréales (3 700; 5250) m3•ha‑1•an‑1, avec une valeur moyenne de 4 475 m3•ha‑1•an‑1. Pour le fourrage et le maraîchage, nous considérerons les valeurs utilisées par l’ORMVAH, soit respectivement 12 220 m3•ha‑1•an‑1 et 11 790 m3•ha‑1•an‑1. Pour obtenir une estimation globale de la consommation d’eau de la classe annuelle, nous calculons la moyenne des consommations des différentes cultures qui la constituent en les pondérant par leurs surfaces relatives. On obtient ainsi l’intervalle (5 198; 6 473) m3•ha‑1•an‑1, pour une valeur moyenne de 5 836 m3•ha‑1•an‑1.

Pour la classe arbres, en considérant les pourcentages d’espèces cités précédemment (voir point 2.2) et les estimations moyennes de la consommation d’eau de chaque espèce utilisées par l’ORMVAH (Tableau 2), nous obtenons une valeur d’environ 6 470 m3•ha‑1•an‑1 pour les arbres.

Tableau 2

Besoin en eau annuel des cultures utilisé par l’ORMVAH dans la plaine du Haouz.

Annual water requirement of crops used by the ORMVAH in the Haouz Plain.

Type de cultures

Cultures

Besoin en eau

(m3•ha‑1•an‑1)

Arboriculture

Olivier

Agrumes

Pommier

Abricotier

Amandier

Vigne

6 750

10 500

6 000

5 250

5 250

3 000

Annuelles

Blé

Orge

Maïs

Luzerne

5 250

4 500

7 200

12 800

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La consommation de la classe mixte arbres + annuelles est toujours inférieure à la somme des besoins de chaque espèce, du fait de la concurrence pour l’eau et la lumière. Il existe un effet de compensation entre les deux strates, avec une part importante pour les annuelles dans le cas de jeunes plantations, qui se réduit au fur et à mesure que les arbres se développent et inhibent la croissance des annuelles. La valeur proposée par ER-RAKI et al. (2007) (9 250 m3•ha‑1•an‑1) correspond à des oliviers anciens bien développés, denses, avec irrigation non limitante, et un couvert d’annuelles au sol une partie de l’année. On considèrera que cette valeur correspond à la borne supérieure de la consommation d’un couvert arbres + annuelles, sachant que pour une plantation plus jeune, la part des annuelles augmente mais ne compense que partiellement la moindre évapotranspiration des arbres.

Afin de définir un intervalle de variation pour les classes comportant des arbres, nous considérerons globalement les deux classes arbres et arbres + annuelles, en estimant que la consommation de l’ensemble est bornée par les consommations moyennes des classes arbres et arbres + annuelles, soit 6 470 et 9 250 m3•ha‑1•an‑1 (Tableau 3).

Tableau 3

Besoin annuel en eau des cultures. (Les superficies irriguées sont déterminées à partir de la classification. Les consommations minimales et maximales sont expliquées dans le texte).

Annual water requirement of crops. (The irrigated areas are obtained from the classification. Minimal and maximum consumption are explained in the text).

Classes

Superficies irriguées

(ha)

Consommation en eau

(m3•Ha‑1•an‑1)

Consommation Totale en eau

en (Mm3•an‑1)

Minimale

Moyenne

Maximale

Minimale

Moyenne

Maximale

arbres

69 351

6 470

7 860

9 250

449

545

641

Arbres + annuelles

52 635

6 470

7 860

9 250

340

414

488

Annuelles irriguées

63 258

5 198

5 836

6 473

329

369

409

 

 

 

 

Total

1 118

1 328

1 538

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Sur la base de ces valeurs et à partir de la carte d’occupation du sol établie au niveau de la plaine (Figure 2), nous avons pu déterminer les surfaces des différentes cultures irriguées et estimer les besoins totaux moyens à 1 328 Mm3•an‑1, compris dans l’intervalle (1 118;1 538) Mm3•an‑1 (Tableau 3).

Ces consommations en eau sont des moyennes qui cachent de fortes disparités, à la fois dans le temps et entre les parcelles. Pour la majorité des parcelles, les périodes d’excès d’eau consécutives aux apports par irrigation gravitaire (méthode traditionnelle d’épandage de l’eau par écoulement naturel sur la parcelle) provoquent des pertes par évaporation et infiltration profonde. Inversement, on observe fréquemment des périodes de stress hydrique, car la dotation en eau de surface de l’ORMVAH ne comble pas toujours les besoins en eau des cultures dans les superficies irriguées et il faut compléter par d’autres apports en eau pour une irrigation correcte. Les moyens de compensation sont inégaux entre les gros et les petits exploitants. Les premiers disposent de superficies importantes et de nouvelles techniques d’irrigation (aspersion, goutte à goutte) et ont recours aux forages. Ils présentent une certaine indépendance vis-à-vis des restrictions que peut subir la dotation de l’ORMVAH au cours de l’année. Les petits exploitants disposant de superficies irriguées réduites - qui représentent la majorité des irrigants - n’ont pas toujours la possibilité de recourir aux pompages et voient leurs cultures manquer d’eau. En l’absence d’estimations précises, nous faisons l’hypothèse que les variations mentionnées par rapport à la consommation idéale - liées à l’évaporation du sol et aux périodes de stress - se compensent au moins partiellement au niveau de la saison et de l’ensemble de la zone.

4.1.2 Estimation des apports d’eau souterraine

Nous considérons, ici, un bilan d’irrigation qui tient en compte l’irrigation gravitaire ORMVAH (I), l’évapotranspiration (ET), les précipitations (P) et les pompages (Po).

Nous utiliserons, pour réaliser ce bilan, les chiffres de l’année 2000, année qui correspond le mieux à l’estimation de l’ET réalisée à partir de la carte d’occupation du sol. L’analyse de données d’irrigation par secteur obtenues auprès de l’ORMVAH a permis de reconstituer les volumes alloués. Les apports issus des barrages (Canal de Rocade, Barrage Moulay Youssef, Barrage Lalla Takerkoust) sont de 342 Mm3•an‑1. Les apports par seguias - canaux traditionnels, souvent en terre, dérivant l’eau des oueds issus de la montagne - sont estimés à 233 Mm3•an‑1 (Estimation de l’ABHT), soit un total de 575 Mm3•an‑1 d’apport d’eau de surface. En appliquant le coefficient d’efficience moyen de 20 % utilisé par l’ORMVAH (BERNERT et PROST, 1975) pour le réseau final de distribution aux parcelles, on obtient un volume de 460 Mm3•an‑1 effectivement distribué aux cultures.

L’apport moyen annuel des précipitations pour l’année agricole considérée a été de l’ordre de 233 mm. Nous avons appliqué à la pluie un coefficient d’efficacité moyen de 0,9 obtenu à partir des méthodes proposées par l’USDA (United States Department of Agriculture) (VAN LAERE, 2003). Ainsi, pour une surface de végétation irriguée de 185 244 ha, obtenue à partir de la classification, l’apport des précipitations est d’environ 387 Mm3•an‑1. Le total des apports par les eaux de surface et la pluie au niveau de la plaine est donc de l’ordre de 847 Mm3•an‑1.

Ces apports ne permettent pas de satisfaire la demande estimée en eau des cultures, soit 1 328 Mm3•an-1 (1 118; 1 538) Mm3•an‑1). Une première estimation des prélèvements d’eau souterraine est donc fournie par la différence entre ces deux chiffres et donne un volume moyen prélevé net de l’ordre de 481 Mm3•an‑1 compris dans l’intervalle (271; 691) Mm3•an‑1.

4.2 Évaluation des pompages à partir d’enquêtes terrain

Pour évaluer les volumes d’eau prélevés dans la nappe, on procède classiquement à partir d’enquêtes sur le terrain, méthode qui nécessiterait ici de gros moyens matériels et humains étant donné le nombre important des stations de pompages dans la zone d’étude. Pour chaque station, le prélèvement peut être calculé par quatre méthodes. La méthode directe consiste en la détermination des débits prélevés comme étant le produit des débits instantanés mesurés et la durée annuelle déclarée du fonctionnement de la pompe. Une deuxième méthode estime les volumes prélevés en se basant sur la quantité d’énergie consommée annuellement et le rendement de la pompe. Une troisième méthode se base sur l’utilisation des volumes d’eau des bassins remplis durant l’année. Enfin, une quatrième s’appuie sur la détermination des cultures pratiquées au niveau des superficies desservies par le pompage et du volume d’eau utilisé pour leur irrigation. La valeur du prélèvement retenue pour une station est généralement estimée par le croisement des différentes méthodes mise en oeuvre.

Pour cette étude, ne pouvant réaliser d’enquêtes, nous avons choisi de nous baser sur les relations statistiques existant entre les autorisations de pompage accordées par les organismes gestionnaires et les prélèvements réels. Ces valeurs ne sont pas concordantes pour diverses raisons. D’un coté, on observe de nombreux forages non autorisés, ou des forages qui dépassent le débit accordé. D’un autre coté, les pompages ayant reçu une autorisation ont très souvent des débits inférieurs, soit par ce que le puits est abandonné, soit parce que le rabattement de la nappe ne permet pas à l’utilisateur d’atteindre le débit initialement prévu. Malgré ces discordances, l’expérience montre que l’on observe une relation entre débits autorisés et réels assez stable variant lentement dans le temps (Figure 3) et peut donc servir de base à des extrapolations. Une fois cette relation établie, on peut à partir des déclarations de pompage à n’importe quelle date, obtenir une estimation des prélèvements réels.

Figure 3

Relations statistiques entre débits réels interpolés graphiquement et débits autorisés par les organismes gestionnaires (RAZOKI, 2001).

Statistical relationships between the actual pumping as interpolated graphically, and the pumping authorized by the water management athorities (RAZOKI, 2001).

Relations statistiques entre débits réels interpolés graphiquement et débits autorisés par les organismes gestionnaires (RAZOKI, 2001).

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Dans notre contexte, l’étude de cette relation a été rendue possible grâce aux travaux antérieurs de la DRPE (1988) et de RAZOKI (2001). Un rapport de la DRPE publié en 1988 utilise les résultats de deux enquêtes sur les prélèvements réels réalisées en 1971 (BERNERT et PROST, 1975) et 1986 (DRPE, 1988). Ce travail montre que les prélèvements réels de 1986 sont corrélés avec les demandes d’autorisations de cette année, moyennant des corrections pour le secteur N’fis, le secteur central et le secteur oriental. Puis, à partir des valeurs de 1971 et 1986, des estimations des débits réels prélevés annuellement au niveau de la nappe durant la période 1971-1986 ont été réalisées par interpolation graphique entre ces deux dates selon une évolution parallèle à celle des autorisations des pompages. Ensuite, à partir de ces interpolations graphiques sectorielles, RAZOKI (2001) a déterminé pour chaque secteur des relations paramétriques entre les débits réels interpolés graphiquement et les débits autorisés pour la même période 1971-1986 (Figure 3).

Afin d’estimer les prélèvements pour l’année 2000, nous avons réalisé l’inventaire des autorisations de pompage depuis 1935 en prenant la totalité des trois zones - alors que les études précédentes se cantonnaient à certains secteurs - grâce à des fichiers collectés auprès de l’ABHT, de l’ORMVAH et de la DRPE. Sur la base de ces déclarations, nous avons appliqué les relations établies par RAZOKI pour extrapoler les débits réels sur ces secteurs jusqu’en 2001 (Figure 4). Les prélèvements réels estimés ainsi montrent une croissance importante jusqu’en 1981, date à partir de laquelle se produit un infléchissement au niveau des trois secteurs. Cette diminution est liée, en premier lieu, à la réduction des débits autorisés par l’ORMVAH et en deuxième lieu, à l’aménagement de secteurs irrigués à partir des eaux des barrages. On peut citer l’exemple du secteur aménagé N’fis rive droite où l’apport d’eau des barrages a même permis d’inverser la tendance et de faire remonter le niveau de la nappe de 0,5 à 1 m•an‑1 entre 1986 et 2002 (ABOURIDA et al., 2003b).

Figure 4

Débits réels par secteur extrapolés pour la période 1987-2001 à partir des relations empiriques établies.

Actual pumping by sector extrapolated for the 1987-2001 period using established empirical relationships.

Débits réels par secteur extrapolés pour la période 1987-2001 à partir des relations empiriques établies.

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En utilisant les débits extrapolés (Figure 4), on a évalué le débit prélevé en 2000, pour l’ensemble du Haouz de Marrakech (Haouz central, oriental et N’Fis) à 438 Mm3•an‑1 (Tableau 4). Au niveau du Haouz occidental (Plaine du Mejjate) les prélèvements par pompages, destinés à l’irrigation, ont été estimés à environ 57 Mm3•an‑1 (C.S.E.C, 2001), ce qui donne un prélèvement total au niveau de la plaine estimé à 495 Mm3•an‑1.

Tableau 4

Débits réels cumulés pour l’an 2000, estimés en utilisant les formules d’interpolations déterminées au niveau de chaque secteur.

Actual water pumping flows summed for the year 2000, as estimated using the interpolation formulae given on each sector.

Secteurs

Débits réels calculés

(m3•s‑1)

Débits réels calculés

(Mm3•an‑1)

N’fis

3,688

116

Haouz central

7,045

222

Haouz oriental

3,167

100

Total

13,901

438

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4.3 Discussion

Les deux méthodes utilisées donnent des résultats proches et l’estimation à partir des enquêtes est bien dans l’intervalle issu de l’analyse de l’occupation du sol. Ces chiffres correspondent aussi très bien à la valeur moyenne annoncée en 2005 par l’ABHT, soit 520 Mm3•an‑1 (LIMAM, 2005).

La méthode basée sur la télédétection nécessite des approximations concernant l’évapotranspiration, celle-ci étant en réalité plus variable que les chiffres utilisés, compte tenu de la variabilité des couverts et des modes de conduite des cultures. Par ailleurs, la télédétection ne permet pas toujours de caractériser de manière détaillée l’occupation du sol, surtout dans un contexte comme le nôtre de grande complexité des classes et de leurs réponses spectrales. Dans notre cas, nous avons constaté que même avec une typologie peu détaillée, on parvient à représenter correctement les grands groupes de consommation d’eau.

L’estimation des volumes d’eau de surface est également sujette à caution, car même si l’ORMVAH fournit des chiffres assez précis jusqu’à la sortie de son réseau bétonné, le trajet final de l’eau jusqu’à la parcelle, réalisé en général par des seguias en terre, est affecté par un coefficient d’efficacité difficile à évaluer précisément. Le même problème se pose pour les seguias prélevant l’eau dans les oueds de montagne.

La méthode d’estimation des pompages, basée sur les enquêtes de terrain et les déclarations des autorisations de pompage, donne des résultats cohérents avec la précédente. Elle demande aussi des hypothèses relativement fortes, puisque la relation empirique entre pompages réels et déclarations suppose une relative stabilité des conditions d’extraction de l’eau. Or, depuis une vingtaine d’années, la politique établie par les autorités locales a visé une stabilisation de l’évolution des pompages en réduisant le nombre d’autorisations accordées et en limitant les débits autorisés au niveau de la plaine pour ne pas entraîner un épuisement de la nappe. Malgré ces changements, la relation empirique utilisée semble toujours valide puisque l’estimation obtenue concorde avec celle issue de la méthode par télédétection et avec la valeur donnée par l’ABHT.

5. Conclusion

Les ressources en eau, limitées au niveau des zones arides et semi-arides, entraînent une exploitation excessive des eaux souterraines, avec des risques de tarissement qui affectent la durabilité de l’activité économique afférente à cette ressource. Une gestion rationnelle de la nappe passe par la connaissance des différents flux en entrée et en sortie. Ainsi, la connaissance des prélèvements pour l’irrigation est en générale accessible au prix d’enquêtes de terrain coûteuses.

Cette étude montre que l’utilisation d’une cartographie actualisée de l’occupation du sol au moyen d’images satellitaires permet une estimation des prélèvements, à condition de connaître également les apports en eau de surface. On obtient ainsi un volume d’eau pompé de l’ordre de 481 Mm3•an‑1, pour l’année 2000, proche de l’estimation de la même variable obtenue par extrapolation à partir des autorisations de pompage déclarées (495 Mm3•an‑1), et proche également de la valeur moyenne fournie par l’ABHT pour 2005 (520 Mm3•an‑1). Même si cette bonne concordance doit certainement à une part de chance - compte tenu des nombreuses incertitudes qui ont été combinées à toutes les étapes des calculs - ce résultat est encourageant et laisse penser que les estimations obtenues ne sont pas trop éloignées de la vérité. Une validation précise des valeurs des pompages réels nécessiterait des moyens logistiques extrêmement importants, et le croisement de diverses méthodes plus approximatives constitue donc une alternative intéressante.

La méthode proposée ici est potentiellement généralisable à d’autres zones, dans la mesure ou la méthode FAO est applicable partout, et à condition que les images satellitaires permettent d’accéder à une occupation du sol suffisante pour ce type d’application. L’évapotranspiration estimée permet ensuite de réaliser des bilans hydriques globaux à condition de disposer d’informations sur les autres termes clés du bilan que sont la pluie et l’irrigation.