Avant-propos[Notice]

  • Monica Mallowan

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  • Monica Mallowan
    Université de Moncton

Ce numéro intitulé « Culture de l’information et pratiques informationnelles durables » que la Revue de l’Université de Moncton propose à la communauté de recherche et de pratique revêt un caractère spécial, puisqu’il vient marquer la tenue de trois événements significatifs pour le domaine des sciences de l’information et de la communication (SIC) en particulier et pour le milieu universitaire dans son ensemble. Ces événements sont : la tenue de la cinquième édition du Colloque spécialisé en sciences de l’information (COSSI), seul colloque annuel en SIC dans la Francophonie de l’est du Canada, le lancement du Groupe de recherche en information, communication et documentation durables (GRICODD), premier groupe de recherche à se pencher sur cette problématique émergente, ainsi que le 50e anniversaire de l’Université de Moncton, institution phare de l’enseignement post-secondaire en Acadie. Les textes proposés dans ce numéro spécial dédié au champ des SIC se penchent sur la problématique de la durabilité appliquée à la culture de l’information et aux pratiques informationnelles, communicationnelles et documentaires qui lui sont reliées. Devenue une compétence organisationnelle stratégique, la culture de l’information constitue un concept et une vision systémique englobant des attitudes et des pratiques informationnelles, communicationnelles et documentaires dépassant la portée de la notion courante de littératie et de ses déclinaisons (littératie de contenu et de contenant). La recherche émergente investit ce sujet par des explorations des contours et des significations de ce concept se déclinant comme littératie informationnelle, culture informationnelle, intelligence informationnelle ou translittératie, entre autres, avec des angles de vision qui peuvent différer selon les postures épistémologiques adoptées et qui positionnent l’humain par rapport à la réalité. D’autre part, la culture de l’information, comme compétence personnelle et professionnelle, revêt ce caractère stratégique en raison des nouveaux rôles que l’individu adopte à l’ère de la société de l’information et de l’économie de la connaissance. Si de nombreuses études ont examiné la culture de l’information et son importance pour la performance de l’entreprise, l’on a étudié moins le statut stratégique de webacteur de l’individu, qui manie des objets numériques lui permettant de construire sa réalité, sans qu’il réalise toutefois la complexité et la multitude des conséquences des actes informationnels, communicationnels et documentaires qu’il pose, en égale mesure, dans son parcours personnel et organisationnel. La compréhension limitée de ces multiples implications constitue un enjeu dont les dimensions se révèlent considérablement préoccupantes pour les organisations – et en même temps stimulantes, si l’on réalise que l’information constitue, de toutes les ressources à la disposition de la société et de l’économie, la seule à être inépuisable et, devenant par cet attribut même, source de développement, à part ses fonctions classiques de transmission de savoir, mémorielles ou expérientielles. La méconnaissance des enjeux et des problématiques évoqués exerce un impact direct sur la culture organisationnelle en matière de stratégies d’information adoptées par les organisations et les institutions et conséquemment sur la gestion informationnelle, communicationnelle et documentaire en place. L’attention accordée aux investissements dédiés aux objets techniques numériques opère un déséquilibre quant à la vision globale de la relation entre l’information – la communication la documentation – le savoir, en tant qu’actifs immatériels de valeur d’une part et d’autre part, les procédures et les outils permettant de les appréhender, de les valoriser et surtout de les pérenniser, dans une perspective de durabilité. Réorienter le regard vers ces actifs et leur poids conséquent pour l’avenir organisationnel et sociétal peut contribuer à rééquilibrer la vision d’un développement social et économique durable, basé sur l’accès à l’information et le maniement des technologies subséquentes. Cette transformation correspond à un passage du paradigme instrumental – procédural - prescriptif courant dont les …

Parties annexes