Résumés
Résumé
Méconnue des sociétés traditionnelles précoloniales où le fauteur de trouble est puni, soit par l’amende, les châtiments corporels pour les violations aux règles coutumières bénignes, soit banni ou exécuté pour les infractions graves, la justice des mineurs en Afrique de l’Ouest en général, et dans les anciens territoires coloniaux français en particulier, a été développée avec l’installation progressive de l’administration judiciaire coloniale.
À la veille des indépendances de ces territoires dans les années 1960, des centres de rééducation sont installés, sous l’impulsion des lois progressistes nées de la Libération de 1945, sans toutefois promouvoir une politique hardie de mesures alternatives à la détention. Si le souffle positif de l’Indépendance de ces territoires en 1960 a maintenu ces structures rééducatives en état de fonctionnement, elles ont rapidement été secouées dès les années 1980 par le vent impétueux des programmes d’ajustement structurel promus par les institutions de Bretton Woods; faute de moyens humains et financiers, elles ont rapidement périclité comme toutes les autres mesures sociales, le développement économique étant prioritaire.
Enfin, l’évolution de la société à partir des années 2000 a permis de relancer la réflexion sur les mesures alternatives à la détention des mineurs bien que de gros efforts restent nécessaires comme le souligne la présente note sur la situation en Côte d’Ivoire. Un processus a été lancé en 2015 pour la mise en oeuvre de telles mesures sur l’ensemble du territoire national et suit son cours.
Mots-clés :
- mineurs en conflit avec la loi,
- délinquance juvénile,
- mesures alternatives à la détention,
- réinsertion,
- Afrique de l’Ouest
Abstract
Unrecognized in pre-colonial traditional societies where the troublemaker is punished, either by fine or corporal punishment, for violations of benign customary rules, or banned or executed for serious offenses, juvenile justice in West Africa in general, and in the former French colonial territories in particular, was developed with the gradual establishment of colonial judicial administration.
On the eve of the independence of these territories in the 1960s, rehabilitation centers were set up, under the impetus of the progressive laws born of the 1945 Liberation, without however promoting a bold policy alternative to detention. Although the positive breath of independence in these territories in 1960 has kept these rehabilitative structures functioning, they were quickly shaken in the 1980s by the impetuous wind of the structural adjustment programs promoted by the Bretton Wood institutions; because of the lack of human and financial resources, they rapidly collapsed like all other social measures, economic development being a priority.
The evolution of society from the year 2000 onwards has made it possible to revive the reflection on alternative measures to the detention of minors, although great efforts are still necessary, as underlined in the present note on the situation in Côte d’Ivoire. A process has been launched in 2015 for the implementation of such measures throughout the country and is under way.
Keywords:
- juveniles in conflict with the law,
- juvenile delinquency,
- alternative measures to detention for minors,
- penal law,
- reinsertion,
- West Africa