Résumés
Résumé
Au cours des dernières décennnies le rôle et l’importance de l’hôpital psychiatrique ont été contestés. La tendance officielle et générale va dans le sens d’une réduction des hospitalisations en chiffres absolus et en chiffres relatifs par rapport aux autres ressources graduellement mises en place. C’est sans doute comme cela qu’il convient de comprendre le terme de psychiatrie moderne : comme une psychiatrie orientée vers la communauté qui insiste sur la réinsertion sociale par opposition à l’institutionnalisation, et qui multiplie les dispositifs destinés à soigner le malade psychiatrique le plus près possible de son milieu. Tout ce mouvement laisse espérer que le moment de la disparition pure et simple du monstrueux asile n’est pas trop éloigné. Pourtant nous pensons qu’il n’est pas sans intérêt d’attirer l’attention sur quelques aspects du problème qui le compliquent singulièrement, et qui font que toute simplification peut être lourde de conséquences. Le débat reste relativement flou, ce qui est dans la nature des choses, puisqu’il n’est pas possible de parler d’institutions psychiatriques sans parler aussi de la folie, et que celle-ci, en tant que phénomène humain, ne se laisse pas enfermer dans des schémas conceptuels trop délimités ; il n’en reste par moins qu’un effort de clarification est toujours nécessaire. C’est ce à quoi nous voudrions contribuer ici en essayant de montrer pourquoi l’hôpital psychiatrique reste un endroit unique et irremplaçable en l’état actuel des choses. Ce qui, en passant, nous place à contre-courant de ce qui est généralement admis sur ce sujet.
SUMMARY
The psychiatric hospital is extremely controversial and there is no absence of voices calling for its disappearance. The object of this work is to draw the readers' attention to the fact that the problem is more complex than it appears and that any radical solution would be impractical and undesirable. An historical overview allows a better understanding of how and why the institution has become what it is : a place that is both reprehensible and deplorable in many respects. Inversely, it is also a place of life and culture where important facets of human reality are expressed; a microcosm of all the currents of society. It is a place where marginality has a particular status, and where men and women live their lives with a set of services that would be difficult to replaced and morally unacceptable to suppress.
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